Depuis près de deux décennies que vous êtes dans la musique, vous êtes toujours entre Paris et Abidjan. Aujourd’hui, où résidez-vous au juste ?
Effectivement, depuis 20 ans, je suis entre Abidjan et Paris. À vrai dire, je réside à la fois à Abidjan et à Paris. J’ai toujours fait la navette entre ces deux villes. Mais depuis quelques années, j’ai pris la décision de revenir chez moi à Abidjan. Je suis donc dans ce processus. Aussi, avec la sortie de mon 3e album et mon nouveau single, je veux vraiment rester en Côte d’Ivoire. Abidjan est donc désormais ma base.
Quelles sont les raisons de cette option pour Abidjan, puisque durant tout ce temps, vous n’avez jamais fait plus de trois mois ici ?
Après avoir passé 20 ans en Europe, je pense avoir vraiment fait un peu de tout. Artiste ivoirienne que je suis, mes premiers fans restent bien évidemment des Ivoiriens. Je reviens aux sources, parce que lorsqu’on sort des albums et qu’on n’est pas bien présent sur le terrain à Abidjan, c’est compliqué d’atteindre ses objectifs ; peu importe la qualité ou le titre de l’artiste. Mais quand on n’est pas présent sur le terrain, ce n’est pas évident. En plus, il y a beaucoup d’artistes aujourd’hui à Abidjan et donc, la course est devenue difficile. Pour dire qu’en étant sur place au contact réel de mes fans, cela peut créer quelque chose de positif pour me réimplanter.
Pourquoi vouloir à tout prix faire l’inverse quand les artistes ivoiriens, une fois qu’ils ont un peu de succès ou de célébrité à Abidjan, ont tendance à choisir la France comme pays de résidence ?
Je serai toujours en Europe. Mais là, j’ai fait l’inverse, parce que j’ai envie de rentrer chez moi pour faire d’autres affaires. Je ferai toujours la navette entre Paris et Abidjan, mais en ayant une plus grande présence ici. Quel que soit le succès d’un artiste, on lui demandera toujours son pays d’origine. Je serai donc fière de représenter la Côte d’Ivoire partant d’ici.
Une fois sur place, la concurrence sera rude avec des artistes à voix comme Josey, Roselyne Layo et bien d’autres talents. Aviez-vous pensé à tous ces paramètres ?
La concurrence ne sera pas rude si je suis sur place. La concurrence était rude parce que je n’étais pas présente. Je suis convaincue que si je suis assise au pays et que je sors mes projets musicaux tous les six mois, il n’y aura aucune concurrence rude. Il est évident que Josey et Roselyne Layo chantent très bien, mais j’ai avant tout une identité vocale propre à moi. En plus, je suis là avant toutes ces chanteuses et je n’ai pas peur. J’ai ma voix, j’ai mes fans également. Il me revient donc de me mettre au travail, de sorte à ce que ceux qui ne m’ont pas connue avant, sachent que je suis capable d’être dans leurs cœurs.
Justement, vous avez annoncé les couleurs de vos nouvelles ambitions à travers votre single ‘’Mon dos est large’’. Quel est le message derrière cette œuvre ?
(Rire). ‘’Mon dos est large’’ est la chanson de tous ceux qui n’ont rien à faire des qu’en-dira-t-on, des calomnies, des commérages et de tous ceux qui parlent de la vie des autres sans vraiment les connaître. C’est le cas de Jésus-Christ qui a subi toutes ces calomnies, mais qui s’est sacrifié à la fin pour nous sauver. Pour dire que lorsqu’on veut réussir dans la vie, il faut avoir un dos large, sans toutefois prendre la peine de répondre à tout ce que les gens disent ou pensent de toi. Au contraire, il faut toujours prouver pour couvrir de honte, toutes ces mauvaises personnes. Quand on dit donc que le dos est large, il faut avoir une force de caractère et ne pas s’occuper de ce qu’on dit et avancer. En définitive, c’est une métaphore pour dire que rien ne peut m’effondrer.
Cette chanson n’est-elle pas une réponse aux railleries après votre divorce d’avec votre ex-époux ?
Cela n’a absolument rien à voir. Il y a des gens qui se marient et divorcent, d’autres vivent en couple et ça ne marche pas. Il y a beaucoup d’histoires d’amour qui, après, finissent mal, mais ce n’est pas la fin du monde. Cette chanson n’a rien à voir avec ma vie privée. Ce sont des faits observés et vus autour de moi qui sont relatés dans la chanson. D’ailleurs, le thème de la chanson ne vient pas de moi, mais d’un jeune compositeur qui écrit des textes pour plusieurs artistes ivoiriens. J’ai accepté le thème, parce que pour moi, il permettra à encourager et à faire avancer des gens.
Kandice a toujours été cette artiste qui aime préserver sa vie privée. Toutefois, récemment, vous avez été sous les spotlights où votre rivale a dû se prononcer sur un pan de votre jardin secret sur une chaîne privée. Comment avez-vous vécu ce moment ?
Celle qui s’est prononcée n’est pas ma rivale. D’ailleurs, je ne la vois pas comme telle. Nous ne sommes pas au même niveau, ce n’est encore moins, pas le même level pour qu’elle soit ma rivale. Elle a peut-être voulu se faire voir ou se faire un nom sur mon dos. Ce moment a été très douloureux pour moi, parce que depuis 18 ans de carrière, j’ai toujours évité d’exposer ma vie. Le comble, je n’avais pas dit quelque chose de mal, mais j’avais juste expliqué un fait. Malheureusement, l’histoire avait pris une envergure nationale. Par la suite, je n’ai répondu à personne, mais les Ivoiriens et mes fans ont répondu à ma place. Je leur dis merci et j’espère que cela ne m’arrivera plus.
Cela ne vous arrivera plus au point de faire haro sur les hommes ?
Non, pourquoi ? J’ai déjà un homme dans ma vie et je fais ma vie. Quand une relation ne marche pas, on reprend sa vie. Et là, je suis en train de reprendre ma vie au calme sans rancune. Sinon, le père de mes enfants, on s’entend super bien et on n’a aucun problème. On a un enfant ensemble et un enfant de ma petite sœur que j’ai adopté. Mon ex-époux a aujourd’hui, sa vie avec une autre, mais on a gardé de très bons rapports sans animosité. Celles qui viennent se prononcer pour se targuer d’être madame, alors qu’elles ne sont pas encore légalement mariées au monsieur, franchement, je pense avoir atteint un niveau pour me donner le temps de répondre à toutes ces choses.
Quelles sont aujourd’hui, vos relations avec Yvidero par qui tout cela est arrivé ?
Yvidero et moi, nous n’avons jamais eu de soucis. Je l’ai connue il y a deux ans à l’émission ‘’Cuisine de stars’’ où j’étais invitée au même titre que Bravador, Eunice Zunon et Yvidero même. Ce jour-là, c’est moi qui avais gagné le concours. Sinon, c’est une jeune dame que j’appréciais pour ses vidéos. Seulement, j’ai été surprise qu’à la télévision, je sois exposée de façon aussi négative. Ce que je reproche à Yvidero, c’est que quand une personne veut donner un droit de réponse, elle devait au moins me prévenir, surtout qu’elle venait de me recevoir à son émission, une semaine avant. Ce que je n’ai pas aimé.
Fille de pasteur et très portée sur la foi en Dieu, allez-vous un jour, à l’image de Dieu, opter pour vous consacrer entièrement au ministère de chantre ?
Je suis déjà chantre à l’église depuis que je suis artiste-chanteuse. Seulement que je n’ai pas encore sorti d’album en tant que chantre. Le jour que je reçois l’appel d’être chantre, je n’hésiterai à faire comme ma sœur Claire Bahi. Si c’est mon chemin, je n’y échapperai pas. Mais je pense qu’on peut servir Dieu de plusieurs manières.
Quelle est la vision de votre carrière après 18 ans ?
Je pense avoir perdu beaucoup. Cela est dû à mon absence en Afrique. J’ai passé beaucoup de temps en Europe où je tournais avec beaucoup de groupes de Gospel. Je coachais des artistes en studio, donc requin de studio. Il y a malheureusement eu un relâchement en Côte d’Ivoire. Cependant, mon bilan reste positif. Et la seule chose à corriger, c’est mon absence sur le terrain, parce qu’un artiste n’apparaît pas et disparaître après. Je suis une véritable chanteuse de live. Je suis née avec la chanson sans prétention aucune. Actuellement, je travaille avec la structure Despy Records de Malick Dioms. Nous avons une autre chanson qui sort bientôt, et l’an prochain, nous comptons sortir un album, et si possible, faire un concert en fin d’année 2023. Il y a de très bons projets à venir.
Le showbiz étant un milieu où règnent plusieurs vices, avez-vous au cours de ces 18 ans, été confrontée à des propositions indécentes comme le droit de cuissage, par exemple ?
Il est évident que beaucoup d’artistes ont été victimes du droit de cuissage, mais j’ai échappé à ce genre de propositions, parce que je me suis mariée très jeune. Du coup, j’ai été protégée sur tous les plans de toutes ces choses. Je n’ai pas eu à galérer et des propositions, parce que j’ai été très vite à l’abri. Cela m’a beaucoup aidée et les gens n’osaient pas me proposer de droit de cuissage, parce que je ne leur donnais pas l’occasion et je ne tendais pas la main. Mais c’est quand une artiste est talentueuse et tend la main que cela peut arriver. J’ai donc eu la chance d’avoir été très vite en Europe et encerclée par une personne qui était là pour moi. En tout cas, j’ai pu décliner poliment les quelques rares propositions qu’il y a eu. En Côte d’Ivoire, aucune personne dans le milieu du showbiz ne peut prétendre être déjà sortie avec moi. Voici mes mains. (Rire). Je bénis Dieu pour ça et cela fait que les gens me respectent beaucoup dans le milieu. Sinon, on peut saisir des opportunités, avoir des parrains qui te soutiennent sans forcément des droits de cuissage en retour.
Que pensez-vous de ces influenceuses et coachs qui ont tendance à vendre leurs richesses sur les réseaux sociaux ?
Quand nous autres, venions à la musique, il n’y avait pas Facebook. Sinon, on serait sûrement plus stars qu’elles. Mais à vrai dire, les gens font leur business, puisque qu’elles sont rémunérées par les réseaux sociaux. Ceux qui les suivent, ont leurs raisons, mais il nous revient de voir si c’est bon pour la jeunesse ou pas.
Quel est votre avis sur la polygamie. Pour ou contre ?
On parle de cherté de la vie, j’ai du mal à comprendre qu’on parle de polygamie. Même si on vote à l’Assemblée nationale la loi sur la polygamie, cela ne va pas changer l’homme. Même polygames, les hommes continuent toujours à chercher d’autres femmes dehors. En tant que chrétienne, ma conception, c’est un homme et une femme. Je suis donc contre la polygamie. Toutefois, chacun trouve midi à sa porte.
Si vous devriez choisir entre polygamie et ‘‘tchiza’’, quelle serait votre option ?
Rien ! C’est la même famille. Polygamie, c’est le grand frère et ‘’tchiza’’, la petite sœur.