Après deux ans d’absence dus à la Covid-19, le Salon international du livre d’Abidjan a repris ses droits. Pendant cinq jours, du 17 au 21 mai 2022, le SILA 12 a tenu toutes ses promesses, battant un record d’audiences de plus de 100 000 visiteurs. Une affluence qui est à mettre à l’actif du commissariat général, de la mobilisation des acteurs de l’industrie du livre, du public, de la dizaine de pays participants et de la soixantaine d’exposants.
La 12e édition du Salon international du livre d’Abidjan a fermé ses portes le samedi 21 mai 2022 sur de bonnes notes. Tous les acteurs étaient unanimes sur la vitalité et la capacité de mobilisation de ce Salon qui signe son come-back, après deux d’interruption. Un exploit salué par toute la chaîne du livre qui s’est convaincu d’un engagement pour un lectorat africain et durable.
Une affluence record
Pour son retour, c’est une affluence record que cette 12e édition a affichée. Ce sont au total plus de 100 000 visiteurs pendant les cinq jours du salon. « Nous avons vécu cinq jours de rêve, de voyage, de bénédiction et de fête », témoigne Charles Pemont, président de l’Association des éditeurs de Côte d’Ivoire (ASSEDI). À l’en croire, ce sont des milliers de visiteurs qui se sont déplacés. « Nous avons avec nos stickers, comptabilisé tous les jours, 8 000 visiteurs à partir de 11H. Nos attentes étant de 6 000 visiteurs par jour, nous avons pu maximiser ce nombre jusqu’à 10 000 visiteurs par jour », confie-t-il, non sans traduire sa gratitude à l’endroit du public pour sa mobilisation autour du premier salon organisé après la Covid-19. Il s’est dit fier que le SILA soit devenu un rendez-vous littéraire majeur. Quant au Commissaire général Anges Félix N’Dakpri, il s’est dit satisfait de l’engouement suscité autour du salon avec la participation d’une dizaine de pays étrangers et une soixantaine d’exposants. « C’est une édition de récupération, d’oxygénation avec la présence d’une dizaine de pays. On a eu un contenu diversifié et interactif. Nous sommes satisfaits », s’est-il réjoui. Cette édition du SILA, selon Eloi Noël Koaussi du Comité scientifique du Salon, a confirmé son caractère international en réunissant 200 auteurs de 15 nationalités différentes. Et l’écrivain à l’honneur, Camara Nangala, de saluer la maturité et l’amour du public ivoirien pour la littérature et les lettres. « Les pays qui se développent, sont ceux qui développent des idées et de voir que notre jeunesse est en train de reprendre en main l’univers des idées, je ne peux qu’être comblé, moi qui suis là depuis 42 ans à écrire des livres », a-t-il salué.
Quand politiques, célébrités et élèves s’affichent au SILA
Avec pour enjeu majeur de parvenir à « un engagement pour un lectorat africain actif et durable », cette 12e édition du SILA a mobilisé plusieurs couches socio-professionnelles. En plus des professionnels de la chaîne et de l’industrie du livre, ce sont plusieurs hommes et femmes politiques, célébrités, élèves et étudiants qui ont pris part à cette édition de relance du SILA. Les cinq jours durant, des élèves et étudiants étaient mobilisés pour être au cœur du Salon. Ceux-ci ont pu ainsi voir de près, leurs écrivains préférés et aussi apprendre d’eux, les techniques d’écriture d’un ouvrage. À côté de ces élèves et étudiants qui font partie de la cible du Salon, des hommes et femmes politiques ont également pris part à la présente édition. Ce sont entre autres l’ex-Première dame Simone Ehivet Gbagbo, l’ex-Premier ministre Affi N’Guessan, l’honorable Yasmina Ouégnin, Fleur Aké M’Bo, les ministres Allah Kouadio Rémy, Raymonde Goudou Coffie…Au-delà des visites de stands, ils ont pris l’engagement de contribuer à la promotion du livre et de la lecture. Aussi ont-ils pour certains, invité les politiques à créer les conditions d’un lectorat actif et durable.
Panels de haut niveau et cafés littéraires pour plus de rapprochements
Plusieurs panels de haut niveau, ainsi que des cafés littéraires étaient au menu de cette édition pour rapprocher davantage, les différents intervenants de la chaîne du livre. Ces panels ont été animés souvent par des professionnels du livre ou par des hommes politiques. Certains étaient également orientés vers les Caraïbes et l’Afrique pour promouvoir davantage et étendre vers l’extérieur, leur industrie livresque à travers des partenariats. « Par synergie, il faut entendre création d’un lien entre les Caraïbes et l’Afrique. C’est d’ailleurs primordial, car quand on arrive ici, nous sommes chez nous », a déclaré Manick Siar-Titeca, directrice d’édition à ‘’Une voix…Une histoire’’ qui entend permettre aux éditeurs ivoiriens de « pouvoir mettre en voix, la littérature ivoirienne, mettre en audio des livres, afin qu’ils soient accessibles à tous ». Des cafés littéraires ont également permis de mieux connaître des écrivains et auteurs. Toute chose qui a créé encore plus de rapprochement entre visiteurs et professionnels de l’industrie du livre.
Avec cette grande réussite, rendez-vous a été pris du 09 au 13 mai 2023 pour la 13e édition du SILA.
Philip Kla