Tradition au ministère de la Culture et de l’Industrie des Arts et du Spectacle, la rentrée culturelle de ce département ministériel a eu lieu le jeudi 17 février 2022, en présence de Harlette Badou N’Guessan Kouamé, la ministre de tutelle, ainsi que des acteurs culturels du pays, à la salle Lougah François du Palais de la Culture de Treichville. Moment au cours duquel, la ministre de tutelle a dressé un bilan de la politique culturelle, non sans décliner ses prochaines ambitions.
L’année culturelle 2022 est placée sous le thème : « Les industries culturelles et créatives au service du développement humain durable ». Une thématique qui affiche l’ambition de la ministre Harlette Badou de faire de la culture ivoirienne, un véritable levier de développement. C’est pourquoi, a-t-elle exhorté tous les acteurs culturels ivoiriens à s’engager avec détermination et abnégation à ses côtés pour atteindre cet objectif, pour que vivent les Arts et la Culture dans l'optique du développement humain durable et d’une Côte d’Ivoire solidaire.
Plusieurs acquis pour la culture
Harlette Badou a rappelé d’entrée que l’année 2021 a été éprouvante pour le monde de la culture et des arts. À côté de ces difficultés, elle s’est réjouie des moments de joie qui ont pu impacter tout cet univers. « L'année 2021 s'est achevée avec son cortège de joie et malheureusement aussi, son lot de tristesse », a-t-elle témoigné. Rappelant la mission essentielle de la rentrée culturelle, Harlette Badou a indiqué que cette tribune vise d’abord, à réunir autour d’un même objectif, ses collaborateurs et tous ceux qui, au quotidien, portent l’étendard du patrimoine culturel, vers les cimes de l’excellence et de la qualité pour leur donner la feuille de route de l’année. Aussi, a-t-elle rappelé tous ces points positifs acquis au cours de l'année écoulée.
Au niveau de la gouvernance
La ministre de tutelle s’est réjouie de l’adoption, le 20 octobre 2021, en Conseil des ministres, de quinze (15) décrets d’application dans le secteur des Arts et de la Culture, dont le décret portant rémunération pour copie privée, le décret portant statut des artistes et le décret portant organisation de spectacles sur le territoire national…Elle a par ailleurs, salué la création de deux directions générales dédiées respectivement à la Culture, et à l'Industrie des Arts et du Spectacle, ainsi que l’élargissement de l'assiette de perception des droits d'auteur par le Bureau ivoirien du droit d’auteur (BURIDA) aux fins de renouer avec la croissance escomptée par les sociétaires
Soutien à la production, à la promotion et à la distribution
À travers plusieurs fonds et structures mis en place pour soutenir le secteur, de nombreux acteurs culturels de différentes disciplines artistiques, au dire de la ministre, ont pu bénéficier, entre autres de l’accompagnement du Fonds de soutien à la culture et à la création artistique (FSCCA), d’un financement de l’Union européenne et le secrétariat du groupe des États ACP à hauteur 207 millions 750 mille FCFA et 165 millions F CFA par le FONSIC, pour la production de 04 longs métrages, 05 séries et 01 documentaire. Également, un financement, a-t-elle indiqué, de 25 millions F CFA accordé par le FONSIC pour la production du film ‘’Irina’’. Toujours au niveau du cinéma, l’Office national du cinéma de Côte d’Ivoire (ONAC-CI) a acquis du matériel de tournage et de prise de vue à hauteur de 829 millions de FCFA. Quant aux festivals, ce sont 529 festivals qui ont été institutionnellement accompagnés. Grâce à sa politique de donner plus de visibilité au patrimoine culturel national, la Côte d’Ivoire a pris part à d’importantes activités au niveau international, à savoir la 27e édition du FESPACO au Burkina Faso du 16 au 23 octobre 2021 et à l’Expo-Dubaï aux Émirats Arabes-Unis, du 23 au 29 novembre 2021. L’industrie du livre, à travers le Salon international du livre pour adolescents, a pu bénéficier de l’accompagnement du ministère de la Culture et de l’Industrie des Arts et du Spectacle. Cette politique culturelle a payé, car ayant permis au BURIDA de répartir 1 milliard 294 millions 253 mille 817 F CFA et favorisé également 82 268 entrées dans les salles de cinéma.
Au niveau du patrimoine culturel
À ce niveau, la Côte d’Ivoire a pu inscrire, grâce à sa politique culturelle, le 27 juillet 2021 à Fuzhou en Chine, huit mosquées de type soudanais, sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Le retour programmé du « Djidji Ayôkwè », bien culturel du patrimoine ivoirien, conservé au musée du Quai Branly à Paris, a eu un écho favorable auprès des autorités françaises. Aussi, la Côte d’Ivoire a fait son entrée au Comité intergouvernemental de l’UNESCO pour le retour des biens culturels, le 19 novembre 2022.
87 acteurs culturels décorés
Plusieurs personnalités culturelles ont reçu la reconnaissance de l’État. Au nombre de ces personnalités, retrouve-t-on la quasi-totalité des disciplines culturelles et artistiques. Ce sont 21 personnalités au nombre desquelles Bamba Bakary, Akissi Delta, Wedji Ped, Thérèse Taba, Tonton Etienno, Sery Simplice, Aïcha Koné, les membres du groupe Magic System ont reçu la distinction au grade d’officier du mérite culturel. Au grade de commandeurs de l’ordre du mérite culturel, 10 personnalités de la musique, du théâtre, de la danse, du cinéma, de la peinture et des fonctionnaires ont été décorées. Il s’agit entre autres de Sidonie La Tigresse, Adjé Daniel, Wêrê Wêrê Liking, Samir Stenka, Bienvenu Neba, Timité Bassori. Enfin, ce sont 56 personnalités qui ont été distinguées au grade de chevalier de l’ordre du mérite culturel ivoirien dont Kéké Kassiry, Gbi De Fer, Kassi Perpétue, Amani Djoni, GG Léopoldine, Guéhi Vêh, Oméga David, Mohamed Salamé, Akowé. Aux récipiendaires, la ministre a témoigné la reconnaissance « de la nation tout entière pour tous les bons et loyaux services rendus, au prix d'énormes efforts et de grands sacrifices ». Elle leur a également signifié que par cette distinction, ils constituent désormais, un modèle pour leurs pairs et surtout, pour la jeunesse ivoirienne. « Les valeurs que vous avez su incarner avec constance, contribuent à consolider notre département ministériel dans sa position de ministère stratégique pour accompagner l’ambition portée par la Côte d'Ivoire solidaire et culturelle », a-t-elle indiqué.
Les ambitions futures de Harlette Badou
Au titre des perspectives, pour l’année 2022, la ministre Harlette Badou N’Guessan Kouamé a appelé les acteurs culturels à une synergie d’actions. Entres autres, elle a affiché son ambition de réussir le Marché des arts et du spectacle d'Abidjan (MASA), dont la 12e édition est prévue du 05 au 12 mars 2022 à Abidjan. Elle a également appelé à donner un référentiel de valeurs, de capacités et de compétences au concept de l'Ivoirien nouveau, en synergie avec toutes les intelligences, tant au niveau sectoriel qu'intersectoriel, aux fins d'aboutir à un texte pertinent, susceptible de servir de boussole dans l'exercice de la citoyenneté ivoirienne. Aussi compte-t-elle produire une fresque dédiée à la cohésion sociale et à la réconciliation nationale en guise de contribution à l'effort de paix. La promotion du textile et le vêtement ivoirien, ainsi que le renforcement du cadre juridique relatif à la loi 87-806 du 28 juillet 1987 portant protection du patrimoine culturel en Côte d’Ivoire, la construction d'infrastructures culturelles, notamment les centres culturels régionaux intégrés sont au nombre des priorités du ministère de la Culture et de l’Industrie des Arts et du Spectacle pour cette nouvelle année.
Philip Kla