La Journée mondiale de la culture africaine et afrodescendante, le 24 janvier, a célébré, comme à l’accoutumée, les nombreuses cultures vivantes du continent africain et de ses diasporas.
En Côte d’Ivoire, c’est la ville d’Adiaké qui a accueilli l’évènement où le Président du comité de la journée mondiale de la culture africaine et afrodescendante Côte d’Ivoire (COJMCA), Alafé Wakili a rendu un hommage aux initiateurs de cette journée et à la Charte de la renaissance africaine, adoptée il y a seize ans, par l’Union africaine (UA) à Khartoum, au Soudan.
Placé sous le thème : « le cinéma comme vecteur de transmission des cultures africaines », les festivités ont été marquées par un panel, un concert, une parade des communautés africaines vivant à Adiaké, des allocution, des distinction des acteurs de la culture et du cinéma ainsi qu’une soirée artistique au village Kiyi à Abidjan.
Le cinéma considéré, comme un levier efficace de la culture africaine, Alafé Wakili fait savoir qu’en tant qu’une richesse du patrimoine mondial commun, la promotion de la culture africaine et afrodescendante est indispensable pour le développement du continent et pour l'humanité en général.
Cette journée symbolique vise à célébrer, annuellement, la culture africaine dans son entièreté, célébrer l’histoire, les coutumes, les valeurs, les traditions africaines. Elle rend hommage à l’Afrique, berceau de l’humanité qui nous a donné notre existence.
Outre la promotion de la culture africaine, cette journée a aussi pour objectif de sensibiliser la jeunesse africaine, dont une grande partie a abandonné malheureusement ses valeurs culturelles, tournant le dos à son histoire et à sa culture en raison de la mondialisation.
Adiaké a compris ce message et l’appelle du président du comité JMCA et s’est approprié les festivités en incluant la jeunesse. Selon MESSOU Jean-Clément, président de jeunesse, « ce genre de célébration permet à cette jeunesse africaine de prendre conscience de son terreau culturel et historique riche et divers, à travers des manifestations culturelles et artistiques intenses, à travers des spectacles de danse, de musique, d’expositions d’art, de dégustations culinaires, etc ».
L’identité culturelle africaine
Au-delà de l’héritage commun, l’Africanité constitue une destinée partagée, une fraternité dans la lutte de libération et un avenir commun qui doit être assumée par tous, en vue d’être maîtrisée. C’est pourquoi, cette Africanité mérite d’être célébrée, au moins une fois chaque année.
L’Afrique célèbre ainsi, le 24 janvier de chaque année, la journée mondiale de la culture africaine et afro descendante. C’est l’UNESCO qui a proclamé le 24/01 « Journée mondiale de la culture africaine et afrodescendante » (JMCA) à l’occasion de sa 40e session de la Conférence générale en 2019.
Cette journée célèbre les nombreuses cultures vivantes du continent africain et des diasporas africaines dans le monde entier et les promeut comme un levier efficace au service du développement durable, du dialogue et de la paix.
L’UA et Félix-Antoine Tshisekedi appellent à une mobilisation
Le chef de l'Etat et président en exercice de l’Union Africaine, Félix-Antoine Tshisekedi, a retracé dans son discours les origines de cette journée universelle, qui est du fait des entrepreneurs culturels africains qui se sont convenus sur une date symbolique pour célébrer l’Afrique en tant que berceau de l'humanité.
La Charte de la renaissance culturelle africaine dont l’adoption, le 24 janvier 2006, a ouvert la voie au changement de paradigme, ou mieux, à la rupture quant à la manière de considérer l’Afrique. Parce que nous devons mettre un point d’honneur en recensant les éléments constitutifs de notre africanité pour en disposer comme un outil de l’unité et de cohésion sociale, cette commémoration devrait s’inscrire dorénavant dans l’agenda annuel de l’organisation panafricaine. A indiqué le président en exercice de l’UA lors de l’interpellation de John Ayité Dossavi, initiateur de la journée et le Réseau africain des promoteurs et entrepreneurs culturels, qui était l’invité spécial.
La Charte de la renaissance culturelle africaine du 24 janvier 2006, un bien universel
La Charte de la renaissance culturelle africaine (adoptée par l’Union africaine en 2006) prône que la culture est le moyen le plus efficace de donner aux États membres les moyens de renforcer leurs politiques nationales, afin de contribuer à la réalisation de l’intégration socio-économique du continent, de lutter contre la pauvreté, de relever les grands défis auxquels le continent est confronté et de construire une paix durable.
Dans une chronique, Hajer Gueldich, Professeure agrégée à la Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis- Université de Carthage et Responsable de la Chaire des études africaines indiue que « de tous les autres continents, l’Afrique est la seule à avoir adopté une Charte dédiée à la renaissance culturelle. Cette Charte vient se substituer à la Charte culturelle de l’Afrique de 1976.
Peu connue et pourtant très importante, la Charte de la renaissance culturelle africaine de 2006 a pour principal objectif de préserver et promouvoir le patrimoine culturel africain à travers la conservation, la restitution et la réhabilitation. Elle vise aussi à diffuser les valeurs africaines, notamment à travers l’éducation. Portée par l’Union africaine, cette Charte n’a été ratifiée que par 14 pays (dernière consultation du site de l’UA le 23 janvier 2021). Elle entrera en vigueur dès qu’elle est ratifiée par les deux tiers des pays membres de l’UA. Ainsi la célébration de la journée mondiale de la culture africaine, le 24 janvier de chaque année, sera aussi l’occasion d’encourager les Etats de l’Union africaine à ratifier cette Charte ». La Côte d’Ivoire a ratifié cette Charte en juillet 2019.
Joël DALLY