Culture

Portrait / Moïse Yoman, l’adolescent au talent de Picasso

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A 18 ans, l’élève Moïse Yoman, est assurément de ces bonnes graines qui promettent des fruits de qualité. Découvert par un confrère de passage à Zouan-Hounien où il réside, il lui a tapé dans l’œil par son doigté d’artiste peintre. Le portrait qu’il a réalisé de lui, a achevé de convaincre celui-ci de son talent promoteur.

Sous son visage candide d’adolescent se cache un portraitiste aux doigts habiles. Moïse Yoman est, en effet, un puits de talents. Une sorte de chenille qui promet de devenir un papion, dont les couleurs éblouissantes pourraient marquer l’univers des artistes peintres. Les portraits que cisèle cet enfant laissent déceler une certaine précocité. Le dessin, le jeune élève dit avoir appris à le faire dès sa première année de cour préparatoire (Cpi 1). « Je faisais déjà du gribouillage », se souvient-il. Puis ce seront les premiers portraits peu assurés dès la classe de 6e. Ce talent naissant de dessinateur et, mieux, de portraitiste, il le doit en partie à son géniteur. « Mon père est un instituteur à la retraite, qui dessinait bien. Parfois, il me donne des petits secrets pour faire de beaux dessins », confie l’adolescent.

Mais son entourage, autant que ses parents, ne lui prédisaient pas un avenir d’artiste peintre. « Les gens disaient que je perdais mon temps, qu’il n’y a rien dedans », se rappelle-t-il. Ses parents non plus ne voyaient pas de bon œil cette propension au dessin : « Au début, mes parents ignoraient que le dessin pouvait rapporter. Ils estimaient que je perdais mon temps ». Ces propos démotivants ne l’ont pourtant pas poussé à renoncer à dessiner.

Aujourd’hui en classe de première, il trouve encore le temps de dresser des portraits. « Aujourd’hui, mes parents sont fiers de moi », se réjouit Moïse Yoman, qui se fait appeler Picasso. « Quand on montre des artistes peintres à la télévision, ma mère voit maintenant que je peux, moi aussi, devenir célèbre un jour », relève-t-il.

Mais passé l’écueil parental, le Picasso de Zouan-Hounien doit aussi surmonter les propos de ses camarades tendant à le tirer vers le bas. « Certains de mes camarades me disent que je n’irai pas très loin avec mes dessins », rapporte l’adolescent. Qui garde, pourtant, la foi en ses talents. « Mais moi, je pense le contraire, parce qu’il y a des artistes comme Pablo Picasso et Leonard de Vincy qui sont célèbres », se motive-t-il.

Ses « œuvres », confie-t-il, sont réalisées aussi bien à la main qu’à l’aide d’une tablette graphique. La réalisation d’un portrait lui prend une heure ou deux. « Ça dépend de la photo », souligne-t-il. Ces heures volées sur son temps d’étude ne lui sont pas préjudiciables, assure-t-il. Selon lui, ceux qui apprécient ses « œuvres », estiment leur beauté à 15/20. « Je suis conscient que j’ai besoin de m’améliorer. Je rêve d’intégrer l’Insaac pour mieux me former », se projette cet adolescent. « Je veux ressembler à Picasso », ajoute-t-il, comme un projet professionnel. Et d’exhorter les parents à laisser s’exprimer le talent de leurs enfants.

Assane NIADA

Collaboration : Olivier Yéo.

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