Après une année 2019 sans activité, le festival Tonkpi Nihidaley revient pour le bonheur des peuples du grand ouest montagneux, a annoncé au cours d’une conférence de presse au siège de l’UNESCO à Abidjan, le professeur Lou Bamba Mathieu, Commissaire général dudit festival. Cette 4ème édition se tiendra du 07 au 12 décembre 2021 à Man, chef-lieu de la région du Tonkpi.
D’illustres invités sont attendus au Festival Tonkpi Nihidaley. Une tribune qui attend des invités d’honneur venus de l’Afrique du Sud et le peuple Agni de la Côte d’Ivoire pour promouvoir les arts et de la culture Dan, mais surtout, un creuset de rassemblement des filles et fils du Tonkpi pour relever le défi de la cohésion sociale et de la paix. Cette 4ème édition du festival a connu une première phase de lancement dans les départements de Biankouma, Sipilou, Zouan-Hounien et Danané, début juin 2021 pour impliquer l’ensemble des populations Dan dans la célébration de leur fête. À ces différentes étapes, plusieurs démonstrations des potentiels touristiques, artistiques et culturels de la région ont été faites. C’est donc pour dévoiler les grandes articulations et les enjeux du festival qui signe son retour après une année du fait de la Covid-19 que le Commissaire général s’est entretenu avec la presse.
Contribution à la valorisation et au rayonnement de la culture et de l’identité Dan
Présentant les articulations du Festival Tonkpi Nihidaley, le professeur Lou Bamba Mathieu a indiqué que son objectif premier est de contribuer à la valorisation et au rayonnement de la culture et de l’identité Dan, tout en soulignant que le festival tire son essence dans la joie et le bonheur. Aussi a-t-il rappelé que cette initiative du Conseil régional vise à faire entrer la région du Tonkpi dans l’espérance de la sauvegarde des arts et de la culture Dan. Ainsi, à travers sa riche culture et sa grande diversité, le festival sera le creuset de rassemblement de tous les peuples de la région. Toute chose qui soutiendra les efforts et défis de cohésion sociale et de paix. Occasion donc unique pour ces différents peuples de célébrer leur culture, cette 4ème édition déroulera un programme diversifié qui sera axé sur les pratiques culturelles tendant à disparaitre.
Prestations de masques, défilés de mode, concours de beauté et tourisme au menu
La ville de Man va vibrer pendant une semaine au son des rythmes traditionnels, des masques, des danses et autres attraits culturels de la région. Si le festival se veut un prétexte pour les cadres d’aborder les questions de développement de la région, il reste toutefois, un lieu consacré à la culture et aux arts. Ainsi, plusieurs activités culturelles meubleront la présente édition, à savoir les arts vivants tels que les danses et les masques, des expositions sur des produits artistiques et artisanaux, ainsi que la gastronomie. Des défilés de mode mettant en avant, le pagne tissé de la région, ainsi que des concours de beauté pour désigner la plus belle femme de la région, seront au menu de ces festivités. Yodé et Siro vont clore le festival avec un concert live, avec en soutien, des artistes de la région.
Une ouverture sur les autres peuples
Cadre de promotion des valeurs de cohésion sociale, le festival mettra à l’honneur, l’Afrique du Sud et les Agni de la Côte d’Ivoire. Une ouverture qui, à en croire le Commissaire général, vise à faire disparaître les préjugés pour créer un véritable brassage culturel. C’est pourquoi, après les peuples Atchan, Baoulé et les pays comme la Chine, le Maroc, le choix a été porté sur ceux d’Afrique du Sud et au niveau local, sur les Agni. Ce qui, selon le professeur Lou Bamba Mathieu, justifie le thème de cette 4ème édition : « Culture et hospitalité ». Cet esprit d’ouverture a d’ailleurs, été salué par Anne Lemaistre, Représentante résidente de l’UNESCO à Abidjan. « C’est une initiative importante parce qu’elle rassemble les filles et les fils du Tonkpi autour de leur culture et leur rappelle qu’il faut la valoriser pour vivre tous ensemble dans leurs diversités », a-t-elle indiqué. Anne Lemaistre a aussi expliqué que son institution a accepté d’accompagner ce festival, car, promouvant des sociétés pacifiques, des sociétés prospères, participatives et durables. « C’est un lieu d’une beauté naturelle exceptionnelle. Nous souhaitons que le festival Tonkpi Nihidaley soit un cadre d’échanges, de cohésion sociale de toutes les communautés de la région et même au-delà », a-t-elle traduit.
Philip Kla
