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Littérature / Quel avenir pour le Salon international du livre d’Abidjan ?

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La 12ème édition du Salon international du livre d’Abidjan (Sila) est encore menacée après son report l’an dernier pour mai 2021. Deux raisons essentielles sont à l’origine d’un probable nouveau report du salon.

Reportée en mars dernier du fait du Covid-19, la 12ème édition du Sila pourrait ne pas se tenir encore cette année. Deux raisons essentielles sont à l’origine de la menace du salon. Porté par l’Association des éditeurs de Côte d’Ivoire (Assedi), le Sila traverse une crise qui pourrait compromettre son avenir. Ce salon dont la 11ème édition a battu le record de plus de 200 000 visiteurs pourrait disparaitre et ne plus positionner Abidjan comme l’une des meilleures destinations de la promotion du livre et de la littérature, comme l’avait rêvé Anges Félix N’Dakpri, président de l’Assedi par ailleurs Commissaire général du salon. Raisons d’une
menace…
En mars 2020, alors que le salon était prévu pour se tenir en mai de la même année, c’est avec un profond regret que le Commissaire général a annoncé le report de l’édition 12 en mai 2021. Alors qu’il y travaillait avec son comité pour relancer cette grande tribune de promotion du livre, Anges Félix N’Dakpri va se retrouver en octobre 2020 à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) pour des raisons politiques. Depuis, aucune nouvelle du salon. A l’Assedi, personne ne veut prendre le risque d’évoquer la question. Tous ont peur de parler de l’emprisonnement du Commissaire général. A en croire des sources contactées qui ont parlé sous le sceau de l’anonymat, « tant que le président sera absent, il sera difficile de tenir le salon ». Pour ces sources, le Commissaire général « était la pièce maitresse qui portait toutes l’organisation et les stratégies du salon ». Même si celles-ci sont conscientes de la réelle menace du Covid-19 sur le salon, elles estiment toutefois que « le Sila n’est pas mort, mais endormi ».
« C’est dommage » pour les écrivains
L’Association des écrivains de Côte d’Ivoire (Aeci) présidée par Etty Macaire est craintive quant à l’avenir du Sila. Pour Etty Macaire, l’avenir de ce salon est menacé et estime « dommage » qu’il manque ainsi deux éditions successives. Défendant que des salons de renommée ont disparu après des interruptions, le président de l’Aeci estime que l’argument de report dû au Covid-19 ne tient plus vu que plusieurs grandes manifestations se tiennent à Abidjan. « La reprise sera difficile quand on arrête pendant deux ans. Certes, en 2020, on était en pleine crise de Covid-19, mais en 2021 avec tout ce qu’on voit comme organisation, on ne peut plus avancer l’argument de la crise sanitaire », défend-il. Pour lui, le véritable problème du blocage reste l’emprisonnement du Commissaire général du Sila. « L’autre cas, c’est l’emprisonnement de N’Dakpri et je pense que c’est ce qui gêne le ministère de tutelle. C’est d’ailleurs sûr qu’il n’y aura pas de salon cette année », déplore-t-il non sans indiquer qu’un salon d’une telle envergure se prépare sur une année au moins. « Le constat est amer. Ce sera difficile la reprise. Et même l’édition 2022, c’est maintenant qu’elle devrait être préparée, c’est dommage », a-t-il déploré. Et Etty Macaire d’exprimer son inquiétude pour la survie du salon face à tant de facteurs.

Phillip Kla

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