« Plus jamais d’hommage à titre posthume dans ce pays! », a lancé le secrétaire général de la CNDH, Siaka Ouattara. Pour lui, l’hommage qui est une action hautement sociale doit se faire « maintenant et non après la mort, (…) afin que les bénéficiaires en tirent une petite satisfaction avant leur rappel à Dieu ». C’est le cri de cœur de la Commission nationale d’hommages aux doyens (CNHD) qui a invité vendredi dernier, à l’arrêt des hommages à titre posthume à des cadres ivoiriens. C’était au cours d’une conférence à la Maison de la presse d’Abidjan à la laquelle a pris part notre rédaction.
C’est de cela que, la CNHD a initié dépuis quelques années des cérémonies d’hommages aux doyens. « Notre mission est de mettre en valeur nos valeurs. L’objectif n’est pas de rendre riche les personnes qui sont honorées. Nous voulons leur redonner la vie, la joie. L’essentiel de nos actions est la transmission des valeurs à la personne honorée », a relevé, le président du Comité scientifique, Docteur Doumbia Djofolo.
Ainsi l’édition 2021 de cette célébration, placé sous le thème : « Le défi de la Célébration et de la Promotion des valeurs du 3è âge », verra la distinction du général Kouamé Akissi, les 26, 27 et 28 novembre 2021, au Sofitel Abidjan Hôtel Ivoire et à Assakra, son village, dans la sous-préfecture de Kpêbo (Toumodi). Cette dernière est la première femme ivoirienne à avoir atteint le grade de général dans l’armée.
Selon Dr Doumbia, après une enquête minutieuse, des « critères très objectifs » ont milité à sa désignation: à savoir sa personnalité, sa dimension morale, son éthique, sa modestie, être à la retraite et surtout être en vie.
« C’est un modèle pour la gent féminine. Elle est digne et mérite d’être honorée par la Commission nationale d’hommage aux doyens et par toute la nation ivoirienne. Elle est la première femme général de l’armée ivoirienne, un métier généralement dévolu aux hommes » a-t-il ajouté.
Le défi de la CNHD est de permettre que les « modèles, des repères moraux et des professionnels » soient honorées avant leur mort. C’est ce que soutient Siaka Ouattara, Secrétaire général de la commission : « combien sont les personnes qui, par de leurs efforts, parfois au prix dénormes sacrifices, ont travaillé nuit et jour pour nous offrir notre bien commun, la Côte d’Ivoire ! Vouloir célébrer ces personnes qui sont à la marge de la production est bel et bien un défi ».
Pour rappel, madame Akissi Kouamé épouse Lebahy, 1m60, est âgée de 66 ans. Titulaire d’un doctorat en médecine à l’Université d’Abidjan, elle a par ailleurs obtenu un Certificat d’études spécialisées (Ces) en gynécologie, obstétrique et en échographie toujours à l’Université d’Abidjan puis à Brest en France.
Hyacinthe Sarrassoro et l’ancien Ministre de l’Éducation Nationale, Amon Tanoh Lambert ont été primés successivement en 2018 et 2019.
La Commission nationale d’hommages aux doyens est une structure apolitique et non lucrative. Elle a pour mission de rendre hommage aux bâtisseurs de la nation qui ont fait valoir leur droit à la retraite et qui sont encore en vie.
Joël DALLY