Culture

JMLP 2024 / Sam Wakouboué : « Oui, en Côte d’Ivoire, en 2023, les journalistes ont exercé librement leur métier ». 

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Sam Wakouboué Porte-parole de l’Intersyndicale du Secteur des Médias en Côte d’Ivoire
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La Côte d’Ivoire célèbre la 31ème journée mondiale de la Liberté de la Presse. A cet effet, l’intersyndicale du secteur des medias de Côte d’Ivoire (ISMCI), par la voie du porte-parole des organisations professionnelles des medias, Sam Wakouboué dresse le bilan et proposer des solutions pour une presse économiquement stable. Ci-après, l’intégralité du discours.

Avant tout propos, permettez-moi, au nom de l’ensemble des acteurs des médias et en mon nom personnel, de féliciter Monsieur le ministre de la Communication, notre cher Ministre de Tutelle, qui, il faut le dire, sans ambages, tient avec brio, le porte-parolat du Gouvernement.  
Ce résultat satisfaisant, ne nous surprend guère, car il est le fruit de plusieurs années d’efforts consacrés à l’information et à la communication aussi bien au service de la Présidence de la République que de la Côte d’Ivoire toute  entière.
 
Mes remerciements vont également à l’endroit de M Mame Oumar Diop représentant-résident de l’UNESCO, partenaire privilégié de chaque année pour la bonne organisation de cette journée.
J’associe à ces remerciements, le Directeur général de la RTI dont le stade la Haute Fréquence nous accueille ce matin.

Monsieur le Ministre,  
Mesdames et Messieurs,

Comme partout dans le monde, la Côte d’Ivoire célèbre ce matin, la 31ème journée mondiale de la Liberté de la Presse. Une journée (le 3 mai) proclamée par l’Assemblée générale des Nations unies afin de sensibiliser sur l’importance de la Liberté de la presse et rappeler aux gouvernements, leur obligation de respecter et de faire respecter le droit à la liberté d’expression consacré par l’article 19 de la déclaration universelle des Droits de l’Homme. 

Cette année, la 31ème journée mondiale de la liberté de la presse a pour thème central : « La presse au secours de la planète. Le journalisme face à la crise environnementale ».
Un thème qui, très certainement invite l’ensemble des acteurs des médias à s’engager davantage pour une sensibilisation plus accrue et assidue à travers les différents canaux de communication, dans le combat engagé par le monde contre le changement climatique. Un combat d’intérêt, pour la survie de l’humanité, sans laquelle, il n’est même pas question d’évoquer ici toute liberté de presse. 

 Chers acteurs des médias, 

En 2023, selon le rapport de Reporter Sans Frontière, ce sont 779, soit près de 800 journalistes qui ont connu la prison dans le monde. 
Malheureusement, encore à ce jour, ce sont 543 journalistes et 26 de leurs collaborateurs, donc 569 acteurs des médias qui sont toujours dans les cellules des prisons du monde. On note malheureusement 12 journalistes tués dans le monde. 

Tout simplement parce qu’ils ont voulu faire leur métier qui n’est rien d’autre qu’informer le peuple, un droit d’ailleurs inaliénable.
Ainsi dit, c’est le lieu ici, pour nous, acteurs des médias ivoiriens, de nous interroger : En 2023, les journalistes ont-ils exercé librement leur métier et dans les conditions décentes de travail, en Côte d’Ivoire ?

Sans ambages, nous pouvons répondre par l’affirmatif. 
Oui, en Côte d’Ivoire, de 2023, à cette date du 3 mai 2024, les acteurs des médias ont exercé librement leur métier. 
Le tableau des statistiques de RSF concernant notre pays est au vert : 
-    0 Journaliste et 0 collaborateur des médias tué et détenu dans une prison dans notre pays. Et cela est à saluer. 
Nous voulons, du haut de cette tribune, profiter de l’occasion pour rendre un vibrant hommage à nos dirigeants pour cette réelle accalmie que nous constatons dans le secteur des médias en Côte d’Ivoire. 

Le classement de Reporter Sans Frontière (RSF) en donne une esquisse de réponse à cette interrogation.
En effet pour son classement de l’année 2023, RSF positionne la Côte d’Ivoire au 54ème rang sur 180 pays. 
Au niveau de l'écosystème des médias, ces derniers mois ont été marqués par certaines actions positives posées par les pouvoirs publics ivoiriens. On peut noter : 
-    l’application effective de la suppression des peines privatives de liberté pour les délits de presse, grâce à quoi, aucun journaliste n’est aujourd’hui en prison dans notre pays; 
-    Une salle de conférence de la Maison de la Presse d’Abidjan (MPA) digne de notre pays, léguée à l’Union des journalistes ivoiriens ; 
-    Le 21 décembre 2023, c’est en tout, 1,588 milliards de FCFA que l’Agence de soutien et de développement des médias (ASDM) a octroyé en appui au titre de 2023, à plusieurs entreprises de presse. 

Mesdames et messieurs, chers confrères : 

Ces acquis sont la face visible de l’iceberg dans la quête de la liberté de la presse dans notre pays. Car celle-ci reste toujours menacée en Côte d’Ivoire. 
Oui, la presse ivoirienne est menacée.  
Oui, elle l’est, car, comme l’a dit le père fondateur de cette nation, Félix Houphouet Boigny, et je le cite « Un homme qui a faim, n’est pas un homme libre », fin de citation. 
Le secteur des médias en Côte d’Ivoire est en voie de disparition si l’on n’y prend garde. Et ce n’est pas, exagérer de le dire ainsi. 
Monsieur le Ministre de la Communication, cher ministre de tutelle, il faut que nous nous réunissions autour de l’enfant malade pour réfléchir et sortir des solutions qui conviennent : il nous faut trouver,  

-     Des mesures pour assurer la viabilité économique des entreprises des médias ;
-    Des mécanismes  pour assurer la transparence des sociétés internet ;
-    Le renforcement des capacités en matière d’éducation aux médias et à l’information.
  

Monsieur le Ministre, Mesdames et Messieurs, 

Concernant les «  des mesures pour assurer la viabilité économique des entreprises des médias », beaucoup d’efforts restent à faire par la Côte d’Ivoire dans la quête de liberté de la presse, puisqu’aucune entreprise de notre secteur d’activité n’est aujourd’hui économiquement viable. 
Toutes se meurent. Même les entreprises d’Etat, telle Fraternité Matin et la Radio diffusion télévision ivoirienne, hier enviées par tous, sont aujourd’hui malheureusement atteintes par le mal pernicieux qui ronge le secteur. 
Les grognes des travailleurs de ces deux entreprises qui ne sont pas loin de déposer la plume pour entrer en des grèves, ces derniers temps, est une situation assez inquiétante pour les petites entreprises du secteur privé déjà dans l’agonie financière.   

C’est pourquoi, M. le Porte-parole du Gouvernement, nous vous prions d’œuvrer  pour la satisfaction de ces deux doléances qui, pour nous, une fois satisfaite, sauront trouver une solution fiable à la question de la viabilité de l’économie des médias ivoiriens : 
-    Une étude-diagnostique de la situation des médias en Côte d’Ivoire par une nouvelle évaluation économique du secteur des médias ivoiriens. Qui devra sanctionner les canards véreux et boiteux et ne laisser place qu’aux entreprises de presse répondant aux normes d’une gestion décente à visage humain ;   
-    L’octroi à ceux qui auront été retenus de cette évaluation, de 0,01% du budget de l’Etat pour leur bon fonctionnement.

Monsieur le Ministre, que dis-je, cher confrère, connaissant bien notre secteur d’activité, notre foi en vous est grande. Nous sommes convaincus que nos doléances seront traitées avec diligence. Il y va de la survie des entreprises des médias, voire du métier de journaliste,  en Côte d’Ivoire.

C’est sur cette note d’espoir que je vais clore mon propos.
Vive la liberté de la presse
Pour que vive l’INFROMATION
Je vous remercie

Sam Wakouboué
Porte-parole de l’Intersyndicale du Secteur des Médias en Côte d’Ivoire

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