Trois trophées ont été décernés lors de cette cérémonie, aux actrices majeures du sport de l’année 2023. Il s’agit de Noah Sékongo, championne d’Afrique de power-lifting +84kg (première femme dans le domaine en Côte d’Ivoire), désignée révélation sportive 2023.
Sandrine Niamien, attaquante du FC Inter (21 buts inscrits) a reçu le trophée de Meilleure Sportive de l’année 2023 et Sabine Kouakou, journaliste de sport au quotidien Fraternité Matin, a reçu le prix de la Promotion du Sport Féminin. Cette rencontre d’échange et de partage d’expérience au féminin, s’est tenue à l’occasion de la Journée internationale des droits de la femme, sous le thème : « Championnes du Changement ». Au-delà du regard de la société, le manque de moyens financiers et l’absence d’infrastructures adaptées restent des domaines à combler selon Mme Aminatah Nah Fofana, directrice exécutive du Comité national olympique. « Des infrastructures sportives ne sont pas sécurisées pour les femmes.
Il faut des cadres adaptés pour la pratique du sport féminin et il y a aussi le financement qui est un gros pan de la réflexion globale à faire », a-t-elle indiqué. Cynthia Kragbé, taekwondo-in, ancienne internationale ivoirienne, a saisi l’occasion pour dénoncer plusieurs faits. « Il y a du harcèlement sexuel dans le taekwondo. Ce n'est pas assez dénoncé parce que les filles dans ce milieu craignent des représailles de coaches ou d’hommes de l'administration. C'est également un frein à l'épanouissement du sport féminin », a-t-elle révélé. Paneliste de ce Brunch, la taekwondoïste, finaliste de l’édition 2014 de Miss Côte d’Ivoire, se dit indignée devant « l’injustice que subissent les femmes, obligée de travailler deux fois plus pour mériter sa place dans le sport ».
Car selon elle, « la femme doit être respectée. Elle ne doit pas travailler deux fois plus pour un poste, là où les hommes travaillent juste une fois pour le même poste ». Une situation, à en croire, Marie Josiane Yao, présidente de la Fédération Ivoirienne de Dodgeball, qui est en train d’être solutionnée. « Nous travaillons au Dodgeball à ce qu'il y ait moins d’inégalités et plus de parité dans la pratique. Nous sommes en plein dans le développement de cette discipline mais aussi dans la promotion du genre », s’est félicité Marie Josiane Yao. Pour sa part, Christine Ezoua, présidente de la Commission du développement du Football Féminin à la FIF, indiqué que « pour surmonter les freins à la pratique du sport au féminin, il faut beaucoup plus d'infrastructures au sein des communes pour le sport de proximité.
Mais il y a des parents qui n'acceptent pas que leurs filles pratiquent le football parce qu'ici ça ne nourrit pas son homme ». Pour Ramata Thiam, délégué Afrique de l’ouest de la LALIGA, cette journée, « c’est une occasion pour nous de prendre conscience des inégalités et des défis qui se dressent devant nous. Dans le domaine du sport, il reste encore beaucoup à faire, tant en terme de participation, de visibilité, de reconnaissance que de valorisation. LALIGA, c’est plus qu’une compétition de football, c’est une école de valeur. A travers le sport, nous voulons transmettre les valeurs de respect, de fair-play, de travail d’équipe, de tolérance… Nous voulons transmettre ces valeurs aux joueurs, aux arbitres, mais aussi aux femmes, nos partenaires et nos médias. Nous voulons que la femme ait sa place dans le sport ».
Manuel Zako