Etes-vous satisfait de l’avancement des travaux sur les six stades de la compétition ?
Totalement ! Bâtir six stades en période de COVID, c’est une véritable gageure. Mais le gouvernement ivoirien s’est engagé et nous sommes totalement dans les temps. Il faut que vous sachiez qu’on part de deux stades existants pour arriver à six stades. Nous avons inauguré déjà l’année dernière, le stade Charles Konan Banny de Yamoussoukro qui a accueilli plusieurs rencontres. Dans la foulée, nous avons inauguré le stade de la Paix de Bouaké qui a accueilli la dernière rencontre du mois de mars. Dans dix jours, nous serons à San Pedro pour inaugurer le stade Laurent Pokou, à l’occasion du match Côte d’Ivoire Lesotho (9 septembre, Ndlr). Et puis, nous irons au stade Alassane Ouattara à Ebimpé, le 12 septembre, pour recevoir le Mali en amical, ensuite nous aurons deux rencontres au mois d’octobre dont une se déroulera au stade Alassane Ouattara contre le Maroc et une autre ici même au stade Félix Houphouët-Boigny où je suis, le 17 octobre contre l’équipe nationale de l’Afrique du Sud. Au mois de novembre, nous irons à Korhogo pour le stade Amadou Gon Coulibaly. Nous avons un tableau de marche que nous avons validé avec la CAF et tout se passe bien.
Vous êtes sur la pelouse du Félicia. Il y a quelques petites inquiétudes sur ce stade-là, stade mythique, historique sur le plateau. Il se dit qu’il y a beaucoup de travail encore d’ici à l’ouverture. Où est-ce qu’on en est exactement ?
Il se dit toujours qu’il y a beaucoup de choses en Côte d’Ivoire. Vous êtes face à un sachant. Le président de la République a dit que la Côte d’Ivoire serait prête, et elle est prête. Nous avons, effectivement quelques travaux à l’extérieur du stade, mais l’intérieur du stade est prêt. Par expérience, une modification est plus compliquée à finaliser qu’une construction. Garder la structure de base et bâtir autre chose autour, c’est un peu plus délicat. Nous voulons aussi garder l’esprit du stade qui est le stade Félix Houphouët-Boigny. Les travaux avancent correctement dans notre timing. Il est prévu au mois d’octobre, en accord avec la CAF, que nous inaugurons ce stade, à l’occasion du match amical contre l’Afrique du Sud. Je comprends que les gens soient un peu plus impatients.
Concernant le déplacement des supporters, transports en commun et autres, qui permettront à la foule de se déplacer de manière fluide ?
Au niveau du COCAN, nous avons une commission des transports et de la mobilité qui travaille en accord avec la Société des transports abidjanais (SOTRA), qui a le monopole des transports. On a décidé, en accord avec la sécurité, d’avoir des parkings de dégagement, à partir desquels des bus seront chargés de transporter des populations vers les stades. Ce sera des parkings intermédiaires et le plan de circulation est validé. En accord aussi avec cette société, le ticket d’entrée devrait être un moyen de transport qui va permette d’accéder à l’ensemble des infrastructures à Abidjan et à l’intérieur du pays.
Va-t-on assister à la Coupe d’Afrique des Nations la plus difficile à gagner parce qu’il y a une vraie impatience. Le niveau n’a quasiment jamais été aussi élevé. Le Maroc, demi-finaliste de la Coupe du monde, le Sénégal très puissant sur le continent, la Côte d’Ivoire bien évidemment, le pays qui accueille, mais d’autres forces majeures : Algérie, Nigeria, Ghana, Mali. Quelle est votre opinion ?
Mon opinion, c’est que ça va être très ouvert. Je pense qu’on a à peu près une dizaine d’équipes africaines qui ont le potentiel pour gagner cette CAN aujourd’hui. Après, ça va se jouer dans les détails. On a des équipes qui ont prouvé leurs forces, leur puissance. Que ce soit le Maroc, le Sénégal, vous avez des équipes qui ne meurent jamais comme le Nigeria, le Cameroun, etc., et vous avez la Côte d’Ivoire qui organise. C’est vrai qu’on est aujourd’hui 9ème au classement africain. Donc on ne peut pas se prétendre comme favori mais on mettra tout en œuvre pour pouvoir honorer notre pays et pour répondre aux attentes des Ivoiriens, et aller le plus loin possible dans cette compétition. Ce sera très ouvert, je le confirme, et il y a des équipes qui sont revanchardes comme l’Algérie, la Tunisie. Il y a des équipes qui ont beaucoup d’ambitions comme le Burkina Faso, le Mali. Tout le monde est là. Ça va être une très belle compétition.
Vous sortez d’une défaite 3-0 face à la Zambie. Est-ce que la prochaine trêve internationale ne va pas mettre un plus de pression sur les Eléphants ?
Nous savons que la CAF sera difficile et que nous sommes attendus. Nous connaissons nos faiblesses et nous allons travailler pour les gommer et être prêts. Les matchs que nous allons avoir vont nous étalonner contre le Lesotho et ensuite contre le Mali. Le coach connait notre position. Quand il est arrivé, nous lui avons donné une année pour faire la revue de l’ensemble des effectifs. A partir de maintenant, on rentre dans la dernière ligne droite, on rentre dans le dur. Donc tout sera mis en œuvre pour avoir les vingt-cinq meilleurs joueurs possibles en meilleure forme, le 13 janvier prochain.
On a vu des défections notamment de Seko Fofana, de Wilfried Zaha qui ne sont pas venus lors des derniers regroupements. Quelle est votre position, en tant que président de fédération, et comment pensez-vous pouvoir palier à ces absences parce qu’on a vu que cette situation impacte l’équipe nationale de Côte d’Ivoire et aussi ses performances. Tout en sachant que vous faîtes partie des favoris puisque vous jouez à domicile et on espère que les meilleurs pourront vous représenter. Comment vous vous positionnez en tant président par rapport à ces comportements.
Je vais rectifier deux choses. D’abord, organiser une compétition ne fait pas de vous un favori. Je vous invite à regarder les statistiques de nos dernières CAN. La dernière équipe qui l’a remporté en tant que pays organisateur est l’Egypte en 2006. Ça veut dire qu’on n’est pas forcément favori quand on organise. Il faut mettre les choses dans leur contexte. Deuxièmement, il faut corriger le terme que vous avez utilisé en parlant de défection. Il n’y a pas eu de défection. On a eu un certificat médical officiel de Lens nous indiquant que Seko était blessé. Au demeurant, il n’a joué la dernière journée de championnat. Donc on n’a pas de raison de douter de ça. Si un joueur est blessé et qu’un club professionnel nous délivre un tel certificat, on le prend avec respect, avec considération. Mais nous avons beaucoup de respect pour Seko et Zaha. Mais pour moi, nul n’est indispensable en équipe de Côte d’Ivoire. Ceux qui viennent, seront ceux qu’on prendra et avec qui on ira à la guerre avec notre commando. Je refuse de faire des fixations sur un ou deux joueurs. Pour moi, c’est le collectif, le groupe qui compte. Tous les joueurs susceptibles d’être appelés seront appelés et ceux qui répondront feront partie de l’équipe. Point barre.
Dou Nicaise avec Sercom