Comme en 2015, les Éléphants et les Blacks Stars se sont quittés sur un match nul, samedi dernier.
Le derby sous-régional a accouché d’une souris. Comme la chemise immaculée de Patrice Beaumelle, Éléphants et Black Stars se sont séparés sur un score blafard (0-0). D’ordinaire, les matches Côte d’Ivoire vs Ghana n’ont absolument rien d’amicaux quand on sait leur intensité. Cette fois-ci, pour ce match amical international joué ce samedi 12 juin, au stade de Cape Coast, les deux formations ont respecté l’enjeu. Les supporters qui attendaient une rencontre très enlevée étaient certainement loin du compte. Les deux géants du football ouest-africain ont gratifié d’une prestation aussi bien terne que stérile en buts. Des athlètes de façon générale, en panne de créativité, de vitesse et de génie dans le dernier geste. Un match très fermé tactiquement, et ce ne sont pas les statistiques qui vont faire mentir (50% de possession de balle partout). Ça s’explique : Charles Akkonor, le sélectionneur ghanéen, sur la sellette, n’a pas voulu prendre le risque d’une autre défaite après celle contre le Maroc. Patrice Beaumelle, lui, voulait certainement rester dans la dynamique de victoire. Dès l’entame de la rencontre, ce sont les Ghanéens qui appuient sur le champignon, pied au plancher sur une frappe détournée par Haller, dès la 2e. Les Éléphants vont répondre à la 7e avec une belle percée de Jérémie Boga qui décale Sébastien Haller sur le côté. Le colosse attaquant ivoirien se loupe sur son centre et perd la première occasion de but. A la 10e, le milieu ivoirien, Sangaré Ibrahim, dépose le cuir sur la tête de Haller. Sa frappe est facilement captée par le portier ghanéen qui éloigne le danger. Servi à la 14e par Haller, c’est Wilfried Singo, cette fois-ci, qui manque d’un poil, l’ouverture du score pour les Pachydermes. Ce sera la plus franche opportunité pour les Ivoiriens en première période.
Défense de plus en plus rassurante
Les Ivoiriens ont été très justes dans cette partie. Même si le match a été pauvre en sensations et en actions, il faut noter quelques points positifs dans le jeu des hommes de Beaumelle. Moins de déchets techniques, peu de pertes de balles, comme ce fut le cas à Abidjan, une semaine auparavant. Les deux équipes ont joué la carte de la prudence. On a vu une équipe des Éléphants bien en place, appliquée surtout, avec une belle agressivité en défensive. Une sérénité retrouvée avec l’alignement de la paire très expérimentée Éric Bailly-Willy Boly dans l’axe. Aussi, avec la titularisation du capitaine Serge Aurier dans le couloir droit et de Wilfried Kanon à gauche. Cette défense n’a pas vraiment été inquiétée. Le seul tir cadré des Black Stars est l’œuvre de Thomas Parthey, à la 42e. Gbohouo se couche bien sur le cuir. Les Pachydermes ont évolué dans un système ultra défensif en 4-5-1. Un dispositif qui, selon les puristes, ne favorise pas le jeu léché, vers l’avant. « L’équipe de Côte d’Ivoire n’a pas joué pour gagner. Déjà le système de jeu donnait un aperçu du match. Malgré tout, je tire mon chapeau à Sangaré Ibrahim qui est pour moi l’homme de ce match. Il a été très costaud dans l’entrejeu en grattant beaucoup de ballons. Avec son volume de jeu, il a donné beaucoup d’air à son équipe. Pour moi, c’était un petit Ghana qui a joué aussi pour ne pas perdre, face à une équipe des Éléphants qui n’a pas joué sur ses performances », note Beugré Yago, consultant.
La grosse performance de Sangaré Ibrahim
Dans l’entrejeu, Beaumelle a peut-être trouvé la solution en réglant la mire. On a vu lors de ce match, un Sangaré Ibrahim à son aise. Il était dans tous les bons coups de son équipe. Il est le joueur qui a récupéré le plus de ballons. Son impact physique a beaucoup gêné le jeu des Black Stars. C’est pratiquement au milieu de terrain que tout s’est joué. Sangaré Ibrahim, dans son nouveau positionnement, s’est fait plaisir en s’offrant quelques beaux déboulés dans le camp adverse. Après une jolie percée, c’est d’ailleurs lui qui permet à Franck Yanick Kessié d’inquiéter le gardien des Black Stars à la 64e. Comme face aux Étalons, l’entrée d’Amad Diallo dynamise un match jusque-là fade. Et comme si l’histoire voulait se répéter, les Éléphants obtiennent un coup franc dans les ultimes minutes, à une vingtaine de mètres, dans l’axe. Gradel cette fois-ci à la baguette. Sa frappe vicieuse force le portier ghanéen à sortir le grand jeu avec une claquette magistrale. Les Éléphants terminent tout de même invaincus (1 victoire et 1 nul) pour cette fin de matches amicaux FIFA.
Manuel Zako