C’est un fiasco sur toute la ligne. La Côte d’Ivoire sort pratiquement dernière de la Coupe d’Afrique des nations de volleyball zone 3, qu’elle a organisée sur son sol. À l’opposé, c’est le Ghana qui fait la plus belle opération de cette compétition. Les deux équipes des Black Stars (hommes-dames) ont pratiquement marché sur l’eau à chacune de leur sortie. Au terme d’une compétition qu’elles ont dominée de bout en bout, les deux formations aux couleurs ghanéennes, ont remporté les trophées en finales. Le Mali s’est incliné (3 sets 0) dans la finale Dames. Même score chez les Hommes (0 sets 3). Quand on voit le Ghana remporter par la suite, une dizaine de trophées individuels, on peut mesurer la domination de cette nation sur les autres, particulièrement sur la Côte d’Ivoire. Une organisation réussie dans l’ensemble, un accueil chaleureux réservé aux pays participants…, la Côte d’Ivoire avait tout prévu, sauf ce scénario catastrophique du dernier de la classe. Au terme de cette compétition, les Éléphants se classent au 4e rang chez les Hommes sur 6 équipes et 6e sur 7 en Dames. La débâcle commence dès le match d’ouverture chez les femmes. Le jeudi 4 août au Palais des sports de Treichville à Abidjan, dans le groupe A, les Éléphantes sont surprises par une solide formation malienne. Prises à la gorge par des Aiglonnes, sûres de leur force, les ivoiriennes voient rouge et s’incline logiquement (3-1). « Les filles étaient stressées et ont difficilement surmonté cela. Elles ont commencé à se réveiller au 3e set, mais ont rechuté. Ce n'est pas une fuite en avant. C'est un passage à vide. Le prochain match, elles feront mieux », avait laissé entendre le sélectionneur des Éléphantes, Roland Kipré. Les filles ne relèveront plus jamais la tête jusqu’à la fin du tournoi. Côté hommes, on ne fait pas mieux non plus. Les Éléphants se font dicter le tempo dans la poule A, par le Mali et le Burkina en match de groupe.
Une préparation mal ficelée
Longtemps considérée comme une des grandes nations de volleyball sur le continent, la Côte d’Ivoire, au vu de ces performances, devrait descendre de son petit nuage. Si chez nous, le niveau de la discipline n’a pas vraiment évolué en 20 ans, ailleurs, on a continué de travailler dur. Et les résultats sont visibles et plus palpables. On ne peut en dire autant pour les Éléphants qui, selon certaines sources, n’ont pas eu une préparation digne de ce nom. La compétition terminée, place au bilan. Et pour le président de la Fédération ivoirienne de volleyball (FIVB), Patrick Wadja, « ce bilan positif est mitigé en même temps ». « Positif sur le plan de l’organisation. Nous avons reçu en Côte d’Ivoire, toutes les délégations des pays. Toute œuvre humaine n’est pas parfaite, mais on peut dire que les choses se sont bien passées. Mitigé parce qu’au plan sportif, nous n’avons pas pu atteindre les objectifs de la fédération, qui étaient de qualifier au moins, une équipe en finale. Ça n’a pas été le cas, mais nous retenons à travers cette compétition que le volleyball est en train de renaître », se console-t-il. « Nous recommençons », note M. Wadja, « à avoir de l’audience. Nous sommes en train de remettre les choses en place ».
Un passé qui rattrape le présent
Pour le premier responsable du volleyball en Côte d’Ivoire, les raisons de ce camouflet sont diverses. « Il faut savoir que cela fait environ 20 ans que les équipes nationales n’ont pas pris part à des compétitions internationales. La dernière remonte à 2000. Nous avons organisé la CAN en 2012, nous avons remporté le trophée chez les Dames, et vice-champions chez les hommes. Depuis lors, nous n’avons participé à aucune compétition, pendant que les autres pays y prenaient part. Ce n’est pas la magie, il faut travailler et nous sommes en train de travailler. Sur 6 pays qui ont pris part à cette CAN zone 3, au vu des résultats, nous pouvons dire que nous sommes en train d’apprendre. Nos athlètes se forment encore. Ça fait mal d’organiser et de terminer à ces rangs, mais je dirai que dans l’ensemble, ce fut une belle campagne pour nous. Mais, nous devons travailler comme les autres, pour atteindre les sommets », promet Patrick Wadja. Il ne le cache pas, le président de la FIVB estime qu’il « paie aujourd’hui les erreurs du passé ». « Aujourd’hui, quand vous regardez la constitution de l’équipe nationale Homme, c’était l’équipe junior à l’époque du président Sanga en 2011. De cette date à aujourd’hui, ils n’ont jamais eu de compétition internationale. Seul le travail peut nous faire avancer. Si nous avions gagné, on aurait cru qu’on est meilleur, mais ces résultats vont nous permettre de travailler encore plus dur. Aussi, quand vous regardez l’ossature des autres équipes, ce sont pratiquement des professionnels. Il faut travailler à rendre plus dynamique, notre discipline, c’est de là que viendra notre salut », engage-t-il ses troupes.