Depuis vendredi, le stade de Yamoussoukro reçoit satisfécits sur satisfécits. Le premier test grandeur nature, à l’occasion du match de la première journée des éliminatoires de la CAN Côte d’Ivoire 2023, qui a opposé les Éléphants aux Chipolopolos de la Zambie, s’est avéré concluant, ou presque.
Bâti sur une superficie de 20 hectares pour un montant de 47 milliards Fcfa, le stade de Yamoussoukro a une capacité de 20.000 places. Un nombre important de supporters dans les tribunes qui pourrait finir par représenter une source d’insécurité pour les joueurs. Vendredi, dans cette nouvelle enceinte au pied de la Basilique, le spectacle auquel les observateurs ont assisté à la fin de la rencontre, mérite moult réflexions et surtout, des réponses idoines et immédiates. En effet, au coup de sifflet final, la pelouse a été envahie par une horde de supporters. Ces derniers avaient pour seul objectif de toucher les athlètes, ce qui est une réelle problématique sécuritaire. Cela a créé un branle-bas indescriptible avec des forces de l’ordre dépassées par les évènements. Mais comment sont-ils arrivés-là ? Il fallait être présent au stade pour voir. Ces supporters ont trop facilement escaladé les barrières de sécurité qui séparent les tribunes de la pelouse. D’à peine un mètre de hauteur, ces barrières de fer, il faut avoir le courage de le dire, ne peuvent en aucun cas, tenir des supporters, hors de l’air de jeu, encore moins des spectateurs déchaînés de passion et très obstinés. Ces incidents, dans le fond, ont un côté positif. À 12 mois de l’ouverture de la CAN en Côte d’Ivoire, c’est le lieu de parfaire toute l’organisation afin de minimiser au maximum, les débordements des spectateurs qui pourraient subvenir.
Résoudre les failles pour éviter le pire
Il faut donc totalement repenser tout ce dispositif pour éviter lors de la CAN, ce genre d’excès, surtout que là, les conséquences pourraient être désastreuses. Une des plus grandes satisfactions au lendemain de ce test, la pelouse du stade de Yamoussoukro est d’une qualité exceptionnelle. Elle n’a surtout rien à envier aux pelouses des grands stades anglais ou espagnols. Si la qualité est appréciée de tous, c’est bien parce que des efforts énormes ont été consentis à ce niveau, surtout après le fiasco d’Ebimpé. À Yamoussoukro, en effet, l’enracinement du gazon est de 22 cm, là où la norme recommande 16 cm. Le gazon est donc très bien enraciné et offre une adhérence ultra-renforcée avec des systèmes d’arrosage dernier cri. Côté éclairage, il n’y a rien à dire : c’est top. En dehors des travaux restants, il y a encore d’autres correctifs à apporter, notamment dans la salle de conférence. L’emplacement des dispositifs pour la prise de son des cameramen et autres médias, doit être corrigé. Au niveau de la zone mixte également, les journalistes ont déploré, lors de ce match, que le couloir de sortie des athlètes est moins large. Ce qui ne garantirait pas un travail optimal pour les interviews. Maître d’ouvrage de cette infrastructure, le ministère des Sports doit rapidement prendre les mesures qui s’imposent, d’autant plus que le ministre, Paulin Claude Danho était présent lors de la survenue de ces incidents. Il ne faut pas oublier qu’il y a quelques mois, en septembre 2021 plus précisément, la CAF avait refusé d’homologuer cette même enceinte. L’instance avait déploré des problèmes concernant les travaux extérieurs du stade ; les zones d’accès ; la protection de la zone relative aux vestiaires des joueurs et officiels de matches des autres accès ; l’absence de bancs de touche couverts ; l’insuffisance de l’éclairage ; le manque de matériel médical dans la salle d’infirmerie ; la mauvaise position de la tribune de presse et surtout, l’inexistence d’un certificat de sécurité.
Un joyau au pied de la Basilique
Les travaux de ce joyau architectural ont démarré en octobre 2018 et sont achevés à 99 % à ce jour. Le stade de Yamoussoukro a été réceptionné le lundi 30 mai 2022 par le ministre des Sports, Paulin Claude Danho. Construite aux normes internationales, cette enceinte comprend une pelouse naturelle, 4 terrains d'entraînement, 1 salle de massage, 6 zones de sectorisation, 7 tripodes, 5 infirmeries, une salle anti-dopage, 2 vestiaires, 1 salle d'échauffement, 2 ascenseurs, 200 places réservées à la presse, 1 salle de presse, des places réservées à des personnes à mobilité réduite, 1 piste d'Athlétisme de huit couloirs avec des airs de saut et de lancer. Ce stade a été réalisé pour le confort des spectateurs. Les fauteuils sont confortables, les tribunes offrant une vue plongeante, donnent l'impression d'être très proche du terrain de football qui est doté d'un très bon système de drainage. Des canaux d'évacuation d'eau en cas de pluie. Si la CAF avait autorisé le match Côte d’Ivoire vs Zambie, sous certaines réserves, celles-ci ont été quasiment toute levées. Les recommandations s’agissant du tunnel des joueurs, des installations des spectateurs handicapés, celles relatives aux premiers secours et au traitement pour les joueurs et les officiels, l'installation de lavabos et le miroir dans le bureau de l'officier médical, les sièges VVIP et VIP, ont été prises en compte. Le gros des travaux concerne à ce jour, l’extérieur, notamment le bitumage des axes d’accès et le parking.
Manuel Zako