Ils se sont parlé, ils se sont enfin compris. Enfin, on l’espère bien… Après environ 2 ans de pourparlers et de conciliabules interminables, le football ivoirien est peut-être en train d’entrer dans une nouvelle ère.
Samedi dernier, le processus de toilettage des nouveaux textes de la Fédération ivoirienne de football a livré son verdict. La date de l’élection à la présidence de FIF est connue. Elle aura lieu comme prévu, le 23 mars 2022. L’ouverture des candidatures est fixée au 5 mars. La campagne quant à elle, s’ouvre dès le 15 mars 2022. Dans les quartiers généraux des candidats déclarés, on est désormais focus sur ces échéances ultra-décisives. Diabaté Abdoulaye, le président du club de Lanfiara et proche du camp Idriss Diallo, annonce les couleurs et les priorités.
« La première chose à faire pour notre candidat, c’est déjà de constituer son dossier de candidature. Nous allons ensuite, mener notre offensive sur le terrain, à la conquête des voix. Nous sommes persuadés que notre liste a les meilleurs arguments et un programme assez alléchant », apprend-il. Pour M. Diabaté, le camp Idriss Diallo prône depuis toujours, « le rassemblement de toutes les filles et fils du football ivoirien, après les nombreux désaccords que nous avons connus. Sans le rassemblement de ces acteurs, il n’y pas de développement durable du football. Nous allons dès cet instant à la pèche aux électeurs, parce que nous devons remporter cette élection ».
La pèche aux électeurs a commencé
De son côté, Khalil Mohamed, le président de Cosmos FC et proche du candidat Sory Diabaté, se dit confiant. « Nous sommes confiants pour la suite du processus. Nous le sommes encore plus en voyant le nombre de personnes qui nous ont accordé ce quitus lors de cette AG. Nous sommes confiants, nous partons sereinement pour cette élection du 23 mars », se persuade-t-il. La question du parrainage, faut-il le rappeler, est celle qui a suscité beaucoup de controverses. Aujourd’hui, ce point de contradiction dans cette élection, semble avoir été solutionné.
Avant la normalisation, le nombre de parrainages état bloqué à 8. « Le nombre de parrainages pour les candidats est de 4 au moins et 6 au plus. Il est interdit d’excéder le nombre de parrainages maximum prévu. Le non-respect de cette disposition entraîne le rejet de la candidature », pouvait-on lire dans la mouture des nouveaux textes avant l’AG. Au terme de celle-ci, on repasse à 8 parrainages pour le candidat à la présidence de la FIF. Aucun candidat ne peut dépasser 3 parrainages en Ligue 1, 2 parrainages en Ligue 2 et 2 en Division 3. Par ailleurs, chaque candidat ne peut aller au-delà d’un groupement d’intérêt. Les nouvelles dispositions adoptées samedi dernier ont également pris en compte, la question des doubles parrainages.
Il est interdit à une entité d’accorder son parrainage à plusieurs candidats. « Après ces deux AG, nous constatons que nous avons perdu deux ans pour rien », se désole Khalil Mohamed. Selon ce dirigeant sportif, « la question des parrainages qui a soulevé tant de tension, n’a pas vraiment changé. Nous avons suspendu notre championnat, mis notre fédération sous normalisation, pour juste qu’on change quelques mots dans les textes : pas de double parrainage. Ce sont des choses sur lesquelles nous aurions pu nous entendre, au lieu de perdre du temps pour rien ». Diabaté Abdoulaye ne partage pas cet avis. « On peut considérer qu’il n’y a pas de changement notable dans les nouvelles dispositions.
Mais, tout se fait en son temps. Je pense que la question des parrainages qui avait été objet de discorde, est désormais réglée de manière démocratique. Il y a eu plusieurs amendements qui ont été apportés à ces textes. Ça n’a donc pas été fortuit d’attendre 2 ans. Il n’y a plus de confusion, car les choses sont assez claires », se satisfait le patron du club de Lanfiara. Pour notre consultant Koné Yaya Toutou, cette AG avait sa place car, « il était quand même important de clarifier certains points entre autres, la fin du double parrainage. Cette disposition permet de renforcer les dispositions premières, prévues par l'ancien Comex. Il était dans le vrai, mais n'est pas allé au bout de ses idées, si bien que tout le monde faisait des interprétations selon sa sensibilité ».
Ceux à qui profitent les 8 parrainages
Si la question des parrainages à fait couler beaucoup d’encre, c’est bien parce qu’elle avantageait certains candidats au détriment d’autres. Les compteurs sont désormais à zéro. « Moi, je pense que les chances sont intactes. Rien n'est acquis de part et d'autre. Les candidats déclarés affûtent leurs armes et savent à quoi s'en tenir. Car tout peut basculer du jour au lendemain. Même dans la salle, le jour du vote, il peut y avoir un bouleversement de dernière minute.
C'est la raison pour laquelle, vous n'entendrez aucun parmi eux faire une quelconque déclaration », analyse Koné Yaya Toutou. « Ces nouvelles dispositions ne font la part belle à aucun camp. Tous les candidats sont désormais, sur un même pied. Tout a été bien balisé. C’est ça le jeu démocratique », applaudit pour sa part, Khalil Mohamed, le président de Cosmos FC. Ce qui me réjouit, dira-t-il, « c’est que nous avons eu le quitus pour l’exercice financier 2020 et notre président, Sidy Diallo, peut reposer en paix maintenant ».
Le président Diabaté Abdoulaye, lui, préfère se réjouir d’un processus qui arrive enfin à son terme : « ces deux Assemblées générales viennent refermer un long processus de normalisation du football ivoirien via la fédération. Plusieurs points clés ont été abordés et ont trouvé réponse. Le quitus a été accordé à l’exercice financier de l’ancien Comité exécutif et nous avons adopté les nouveaux textes de la fédération. Tout cela s’est fait dans une bonne ambiance. Chacun a eu l’occasion de s’exprimer. Nous avons un chronogramme bien défini pour les élections, c’est ce que nous appelions de notre vœu ». Zoro Marc, un des membres du camp Didier Drogba, a été contacté. Il n’a pas souhaité s’exprimer.
Manuel Zako