Société

Lutte contre le terrorisme dans le Nord : Comment l’État a tiré la jeunesse des griefs du terrorisme

lutte-contre-le-terrorisme-dans-le-nord-comment-letat-a-tire-la-jeunesse-des-griefs-du-terrorisme
PARTAGEZ
Grâce aux nombreux dispositifs de financement de projet, de formation, d’insertion professionnelle, le gouvernement de Côte d’Ivoire a réussi à tuer dans l’œuf, toutes les velléités terroristes et djihadistes au sein de la jeunesse dans le Nord du pays.

Du fait de l e u r proximité avec les pays voisins du Mali et du Burkina Faso, en proie aux activités terroristes et djihadistes, les jeunes des régions du Nord de la Côte d’Ivoire auraient pu facilement basculer. D’autant plus que les tentatives d’enrôlement de ces jeunes au sein des groupes djihadistes n’ont pas cessé de se multiplier dans la zone. Mais grâce au Programme de Lutte contre la Fragilité dans les Zones Frontalières du Nord, l’État de Côte d’Ivoire a réussi à dresser de façon efficace, la question du terrorisme, notamment dans les régions les plus exposées dont la Bagoué, le Bounkani, le Folon, le Kabadougou, le Poro et le Tchologo.

A lire aussiRemobilisation des militants du RHDP du Bounkani: Koné Kafana invite au maintien de la cohésion et de la discipline au sein du parti

Devant les promesses fallacieuses et les chants des sirènes des groupes terroristes, le gouvernement ivoirien a apporté des solutions concrètes aux préoccupations des populations, au niveaux sécuritaire, infrastructurel, de l’éducation et sur tout de l’insertion professionnelle des jeunes. Depuis son lancement en 2022, le Programme de Lutte contre la Fragilité dans les Zones Frontalières du Nord fait ses preuves. Les jeunes sont au travail, ils mènent des acti vités qui leur permettent de contribuer pleinement à l’activité socioéconomique desdites localités. Et les résultats sont tangibles. Au cours de l’exercice 2022, ce sont 23 892 bénéficiaires qui ont été pris en charge, à travers les différents dis positifs d’insertion et d’appui à l’autonomisation, sur l’objectif annuel de 22 912, soit un taux de réalisation de 104,27% pour un budget de 9,6 milliards Fcfa. Sur l’exercice 2023, ce sont 29 991 hommes et femmes qui ont été directement impactés sur un objectif annuel de 30 632 bénéficiaires pour un budget de 12,3 milliards F. Soit un taux de réalisation de 98%. En somme, ce sont 53 883 bénéficiaires qui ont été touchés par le programme sur les deux exercices 2022 et 2023 pour un budget de 21,9 milliards F CFA.

 Des dispositifs pour transformer la vie de milliers de jeunes

Ces deux éditions ont contribué à réaliser 82,12% de l’objectif global (65 613) de la composante « insertion professionnelle et emploi jeunes » du programme. La mission de proximité du ministre de la Promo tion de la jeunesse, de l’insertion professionnelle et du civique, Mamadou Touré avec ses services (du 31 octobre au 2 novembre) dans le Bounkani, aura été l’occasion une fois de plus d’évaluer la mise en œuvre du programme dans la région. Yao Abdoulaye aurait pu choisir la voie de la facilité et de l’extrémisme violent, mais ce jeune de Nassian a décidé de prendre sa vie en main et de travailler.

A lire aussiYopougon /Élections municipales : Les femmes patriotes du Bounkani bouclent la victoire de Bictogo

Tapissier de profession, il a bénéficié d’un accompagnement de la part de l’État pour son activité. Ce 31 octobre 2024, il est heureux de recevoir le ministre de la Promotion de la jeunesse dans son atelier. « Par le passé, je ne disposais pas de matériels nécessaires pour travailler. J’ai pu bénéficier d’un appui du gouvernement à hauteur d’un million Fcfa. Grâce à ce soutien, j’ai pu me procurer les différents outils nécessaires pour développer mon activité », apprend M. Yao.

Désormais chef d’entreprise, il emploie deux personnes pour l’aider. Sur tout que les clients et les commandes affluent de partout.

Des actions concrètes pour repousser le terrorisme

« J’ai désormais des clients à Nassian et dans les villages environnants. J'encourage d'autres personnes à suivre mon exemple, car l’État travaille pour nous. Merci au gouvernement pour ces pro jets », exprime-t-il sa gratitude. C’est le cas également des populations du village de Bondoyo, toujours dans la localité de Nassian. Grâce au dispositif d’Association villageoise d’épargne et de crédit (AVEC), la situation des femmes s’est transformée positivement. « Depuis que j’ai intégré les AVEC, ma situation a changé. J’ai pu bénéficier d’un prêt pour mon commerce d’attiéké poisson.

A lire aussiRégions frontalières du Nord : les projets du Psgouv 2 contribuent à l'autonomisation de la junte féminine du Bounkani

Avec cette activité, je peux avoir jusqu’à 2500 Fcfa de bénéfice par jour. Avec cet argent, j’arrive à soutenir mon mari pour les charges de la maison. Lorsqu’il est submergé, je lui viens en aide et je me sens fière d’aider mon mari. Je remercie le gouvernement pour avoir mis les AVEC sur pied », salue dame Saratou Koffi, membre d’une des 3 AVEC dudit village. A Téhini, ce vendredi 1er octobre, Ouattara Mabodjo, Ouattara Awa et Couli baly Djeneba, responsables d’une activité de vente de ciment, sont tirées à 4 épingles pour recevoir le ministre Mamadou Touré. Ces dames issues de

 l’association Binkadi, ont bénéficié du soutien financier de l’État à travers le dispositif Micros et petites entreprises (MPE).

Des jeunes plus que jamais déterminés à réussir

« Nous nous sommes mises ensemble pour créer ce business, mais les choses ne marchaient pas tant, il y a quelques années. Nous avons entendu parler de l’Agence emploi jeunes et nous avons postulé pour avoir un prêt. Nous avons bénéficié de 2 millions Fcfa qui nous ont permis de renforcer notre activité. Nous tournons aujourd’hui autour de 40 tonnes de ciment à la livraison, grâce à cet appui. Nous sommes heureuses et nous travaillons encore plus pour avoir des entrepôts dans d’autres localités », exprime Coulibaly Djeneba, la porte-parole du groupe.

A lire aussiAutonomisation des Femmes / L’Unfpa apporte un important soutien aux femmes du Bounkani

Et pour at teindre cette ambition, ces femmes sollicitent l’Agence emploi jeunes pour un prêt supplémentaire. Comme ces hommes et ces femmes, ils sont des milliers dans les différentes régions concernées par le programme, dont les activités connaissent des succès. A travers la mise en œuvre de tous ces dispositifs, chaque pas posé par le gouvernement, est un pas de plus vers une Côte d’Ivoire développée où chaque jeune bénéficie d’une opportunité d’insertion. « Nous avions, au niveau du gouvernement, un défi d’abord sécuritaire mais aussi social pour adresser la problématique du terrorisme. Le départe ment du Bounkani était totalement en clavé, presque exclu des programmes de l’État pendant 50 ans. Il n’y avait aucun projet de développement.

Faire toujours plus pour les jeunes

Mais depuis les at taques terroristes, le gouvernement a pris les choses en main, avec de nombreux investissements pour désenclaver la région, dans les routes, l’éducation, l’eau potable, etc. Pour le volet insertion des jeunes, ce département figure parmi les priorités. Je me réjouis que des jeunes aient pu bénéficier des dispositifs de formation, de financement de projets, des emplois et autres », s’est félicité le ministre Mamadou Touré, au terme de sa visite de terrain. Cependant, il a reconnu que des défis et des at tentes demeurent. Et c’est particulièrement pour cette raison que la 3e phase du Programme de Lutte contre la Fragilité dans les Zones Frontalières du Nord a été lancée, samedi dernier à Bouna. Cette 3e édition prend en compte 23 995 hommes et femmes dans les différents dispositifs d’insertion professionnelle sur l’ensemble des 6 régions concernées, pour un coût global de 11,1 milliards Fcfa.

Manuel ZAKO

Newsletter
Inscrivez-vous à notre lettre d'information

Inscrivez-vous et recevez chaque jour via email, nos actuaités à ne pas manquer !

Veuillez activer le javascript sur cette page pour pouvoir valider le formulaire