Un programme qui permet à chaque ménage identifié, de recevoir une subvention de 36 000 Fcfa chaque trimestre, pendant 3 ans. Les transferts monétaires à l’endroit des ménages vulnérables ont ils eu un effet sur les conditions de vie des populations, leurs consommations, leurs habitudes et leur éducation ? Les mesures économiques et d’accompagnements, répondent-elles aux besoins et aux aspirations des ménages en termes d’amélioration de leurs capacités productives et de leurs revenus ? En un mot, le Programme Filets Sociaux a-t-il un effet sur le niveau de vie des bénéficiaires ? Pour repondre à cette question, une étude a été confiée à l’ENSEA par le ministère de la Cohésion nationale, de la solidarité et de la lutte contre la pauvreté. Ce lundi 1er juillet à Cocody, a eu lieu l’atelier de restitution des résultats des études dévaluations des transferts monétaires et des effets des mesures d’inclusion économique sur les bénéficiaires des Filets Sociaux. Les acteurs, les élus locaux et les représentants de la société civile présents à cette rencontre, ont exprimé leur satisfaction devant les chiffres communiqués. Selon cette étude en effet, le financement du programme Filets Sociaux s’élève à 120,8 milliards Fcfa, avec un apport de 87,7 milliards d’apport pour la Banque Mondiale et 33 milliards de la part de l’Etat de Côte d’Ivoire. De 2017 à 2024, ce sont au total 402 000 ménages qui ont, ou sont touchés par le programme, sur toute l’étendue du territoire. D’une couverture de 14% des ménages estimés pauvres en 2020, le programme s’est élargi à plus de 25% en 2024, avec désormais 3671 villages qui sont touchés, 108 communes et chefs-lieux de département couverts (toutes les sous-préfectures ont au moins un village concerné).
402 000 ménages touchés de 2017 à 2024
En 2024, ce sont 205 000 ménages qui sont actifs. Sur l’efficacité rapport cout/résultat, le programme a optimisé l’utilisation de ressources limitées, pour atteindre un rapport relativement plus élevé de la population la plus pauvre, par rapport à d’autres pays. En termes de coût, ce sont 130 milliards fcfa qui ont déjà été distribués depuis le démarrage du programme, dont 121,5 milliards f pour les allocations trimestrielles, 8,5 milliards f en subvention de sortie. (72 000 par ménage sortant). Par ailleurs, le programme a réussi à livrer 94% de ses paiements, tous numériques, à temps, au-dessus de l’objectif de 90% (ce système de paiement numérique était le premier du genre à être mis en œuvre en Afrique de l’Ouest). Le montant des transferts est resté fiable comparativement à certains pays. S’agissant du montant de 36 000 f par trimestre dont une revalorisation a été souhaitée par les acteurs présents à cet atelier, le coordonnateur du Programme Filets Sociaux, Koné Kipéa, a indiqué que ce montant reflète la vision d’un programme, visant à mettre les ménages sur une voie viable vers l’autosuffisance économique, plutôt qu’une intervention directe de réduction de la pauvreté. Au titre de la mise en association, le programme a permis d’accompagner 3036 Association de valorisation d’entraide communautaire (AVEC), 69100 bénéficiaires membres impliquées, 2,518 milliards mobilisés en épargne, 903,8 millions f de crédits octroyés et 100 millions f d’intérêts générés. Cet atelier, a indiqué la ministre Myss Belmonde Dogo, avait pour but d’échanger sur les acquis et les résultats du programme. Selon elle, « le recul de la pauvreté est le défi majeur de la politique du gouvernement, qui fait déjà beaucoup pour l’amélioration des conditions de vie des populations les plus pauvres sur tout le territoire national. Le programme Filets Sociaux, avec l’adoption par le gouvernement en mars 2022, du programme multisectoriel d’appui au système national des Filets Sociaux, est une opération porteuse d’espoir et d’espérance pour la réduction de la pauvreté.
Aider les ménages à l’autosuffisance économique
Les montants de 36 000 Fcfa qui sont payés par trimètre, valent incontestablement leur pesant d’or, dans nos villages et quartiers qui abritent de nombreux ménages extrêmement pauvres. Il s’agit à travers ce programme, de donner la chance à ceux qui ont moins de possibilités que d’autres, d’améliorer leurs conditions de vie. L’articulation des mesures d’accompagnements par la formation et la sensibilisation des bénéficiaires pour s’orienter vers la réalisation d’activités génératrice de revenus, fait partie des moyens indispensables pour les sortir de la pauvreté », a-t-elle soutenu. Après les premières phases de mises œuvre, a souligné la ministre, « il est paru nécessaire de faire des évaluations, au regard des nombreuses interrogations que ce programme novateur suscitait ». Ainsi, Myss Belmonde Dogo, « tire une grande satisfaction des résultats présentés car ils démontrent bien que ces allocations payées aux ménages, constituent un puissant moyen de lutte contre la pauvreté et d’amélioration des conditions de vie des bénéficiaires. Je me félicite de la qualité et de la pertinence des exposés. Il est ressorti plus d’une fois, le besoin de poursuivre les actions de communication à l’endroit des acteurs de la société. La solidarité n’a pas de parti politique, de religion et d’ethnie. Elle est universelle et repose sur la volonté commune, d’éliminer la fragilité, afin qu’un plus grand nombre de personnes vulnérables puissent accéder à un supplément de bienêtre. Je veux remercier nos partenaires, notamment la Banque Mondiale, qui depuis 2015, soutient le travail du gouvernement au cœur des Filets Sociaux »
Manuel Zako
