La pyramide sanitaire s’étoffe et s’enrichit, surtout de structures spécialisées pour la prise en charge des pathologies lourdes qui, autrefois, nécessitaient des évacuations sanitaires.
En novembre 2019, après la découverte d’un cancer triple négatif, c’est-à-dire très agressif, dame BK a été suivie au Centre national d’oncologie médicale et de radiothérapie Alassane Ouattara (CNRAO) situé au Chu de Cocody. Après la chimiothérapie, l’ablation de son sein et 25 séances de radiothérapie, la jeune femme, éducatrice dans un lycée de la place est en train de gagner son combat contre le cancer. Marie Koné, mère de deux enfants, y a été opérée en février 2020. Elle est encore sous surveillance, avec un traitement sur cinq ans pour vaincre la maladie.
Pour les personnes atteintes de cancer, le CNRAO représente une lueur d’espoir. Inauguré le 18 décembre 2017, le premier centre de radiothérapie du pays est équipé en matériel de pointe. Avant l’ouverture du CNRAO, les malades dont la prise en charge nécessitait une radiothérapie étaient obligés d’aller à l’extérieur du pays. A la charge psychologique de la pathologie s’ajoutait le poids financier très souvent prohibitif pour la majorité des patients.
En plus de son plateau technique, le centre a mis en place une politique sociale qui permet aux femmes de se soigner d’abord et de payer après.
« Aucun traitement du cancer du sein n’est retardé par manque d’argent », ne cesse de répéter la directrice du CNRAO, Pr Judith Didi-Kouko.
« Au CNRAO, on peut se soigner et payer après », confirme BK.
L’établissement a nécessité un investissement de plus de 13 milliards de francs CFA. Il permet désormais aux populations de la Côte d'Ivoire et de la sous-région ouest-africaine d'accéder aux technologies de pointe et aux thérapies innovantes.
Pour renforcer le système national de surveillance, d’analyse et de soins contre le cancer, un deuxième Centre national de radiothérapie et d’oncologie médicale sera construit à Grand-Bassam. La première pierre a été posée le 03 mars 2022.
Depuis le 25 juillet 2023, avec l’inauguration de l’Institut de médecine nucléaire d’Abidjan, la Côte d’Ivoire est devenue le premier pays d’Afrique francophone doté d’un institut composé de tous les services liés à la médecine nucléaire. La médecine nucléaire utilise les propriétés de la radioactivité à des fins médicales. Elle permet des diagnostics pointus pour le traitement de pathologies telles que les maladies cardio-vasculaires, les cancers ainsi que des affections neurologiques.
Pour la prise en charge de l’insuffisance rénale, des progrès importants ont été faits dont la transplantation rénale depuis 2012. Dans les centres d’hémodialyse, le nombre de postes de traitement rénal est passé de 10 en 2011 à 107 en 2017 puis à 157 en mai 2023. A Korhogo, un patient qui a requis l’anonymat dit être un des premiers patients du centre d’hémodialyse de cette localité. Avant son ouverture, c’est à Bouaké qu’il devait se rendre pour ses séances de dialyse. Originaire de M’Bengué, pouvoir être pris en charge à Korhogo est pour lui un réel soulagement. Et grâce à la subvention de l’Etat, le malade ne paie que 1750 FCFA la séance de dialyse contre au moins 65000 FCFA dans le privé.
Pour le couple mère-enfant, des Pôles gynéco-obstétriques et pédiatriques ont été construits au CHU de Cocody et au CHU de Treichville. Ces services de référence contribuent à la baisse du taux de mortalité maternelle et infantile.
Les villes de l’intérieur ne sont pas en reste de ce boom sanitaire. Après l’institut de cardiologie d’Abidjan ouvert en 1977, Bouaké a été choisie pour la construction du deuxième institut.
L’hôpital général de Toumodi lui s’est enrichi d’un centre de traumatologie. Ce centre va servir à l'étude et au traitement des traumatismes et des blessures.
Le gouvernement est donc à la tâche, toutes ces structures spécialisées et la qualité des services de santé offerts ont pour objectif de faire de la Côte d’Ivoire un hub médical en Afrique de l’Ouest. Pour le ministre de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle, Pierre Dimba : « avec ces infrastructures, le volet social du Programme une Côte d’Ivoire solidaire continue de s’affirmer de jour en jour ».
JD avec CICG