Société

Le DG du CIAPOL, Yapo Ossey Bernard : « C’est dangereux et puni par le code l’environnement »

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Le DG du CIAPOL, Yapo Ossey Bernard, n'a pas hésité à se prêter à nos questions. (Ph : DR)
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Invité par sa tutelle, le ministère de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique, à nous éclairer sur le sujet, le DG du Centre Antipollution (CIAPOL), Yapo Ossey Bernard, s’est prêté volontiers à nos questions.

Le CIAPOL est-il associé aux opérations d’incinération des drogues, produits stupéfiants et médicaux prohibés ?

Nous ne sommes pas associés. Si nous étions associés, nous leur aurions dit de faire autrement. Je dois d’entrée préciser qu’il faut distinguer l’incinération du brûlage à l’air libre. Ce sont deux choses différentes. L’incinération consiste à réduire ce que vous brûlez en cendre. Elle se fait à haute température et pas à l’air libre. Une incinération se fait dans un centre d’incinération. Ce sont des fours à très haute température qui vont détruire toute la matière pour la rendre en cendre. Ces centres d’incinération sont suivis par le CIAPOL en tant qu’installations classées.  Ils sont contrôlés conformément aux normes d’incinération qui existent. Dans un centre d’incinération, les fumées émises sont traitées, lavées comme on dit, via la cheminée, avant d’être émises dans l’atmosphère. Ce sont des fumées propres. Ce sont donc des activités bien suivies qui ne peuvent pas nuire à la pollution de l’air.

En quoi l’incinération se distingue-t-elle de ce qui est fait ?

Ce à quoi vous faites allusion, c’est plutôt le brûlage à l’air libre. Or, généralement, le brûlage à l’air libre ne va pas jusqu’à la cendre. Il y a des résidus de souille qui restent sous forme de charbon. Le brûlage à l’air libre est condamné par l’article 128 du code de l’environnement. Le brûlage à l’air libre est donc interdit. Par conséquent, si la douane le fait, c’est par méconnaissance des textes. Sinon, tous ces produits saisis, ils devraient les envoyer dans les centres d’incinération agréés par l’État de Côte d’Ivoire, lesquels ont vocation à les détruire de façon écologique, sans impacter l’atmosphère.

Que dit exactement ledit article ?

L’article 128 du code de l’environnement dit ceci : « Est puni d’une amende de 50 000 FCFA à un million FCFA, quiconque incinère (sous-entendu brûlage à l’air libre, NDLR) les déchets ménagers et assimilés, les déchets d’équipements électroniques, les pneus et les matières plastiques en dehors des centres d’installation agréés ». L’incinération dont parle ici le code de l’environnement, c’est le brûlage à l’air libre.

Le brûlage à l’air libre est-t-il dangereux pour les populations ?

Bien sûr ! S’ils sont en train de faire le brûlage à l’air libre de la drogue, que vous êtes à côté, vous tomberez en syncope. C’est comme si vous aviez fumé. Nous devenons des consommateurs passifs. Donc, s’ils brûlent des produits chimiques dangereux comme les faux médicaments ou les médicaments prohibés et que vous respirez la fumée dégagée, ce sont ces médicaments que vous respirez ainsi. Et plus grave, des médicaments brûlés et transformés en une autre substance toxique. Ceux qui sont sur les lieux et qui inhalent la fumée dégagée par ces opérations de brûlage subissent un impact direct. Mais ceux qui ne sont pas sur les lieux vont subir eux aussi un impact indirect, dû au retour de ces toxines sur la terre par le phénomène des pluies acides. Ce n’est pas écologique, ce n’est pas respectueux de l’environnement.

 

Assane Niada

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