Le bilan est lourd. Il fait état de 9 morts, 2 corps ont déjà été inhumés au village, les 7 autres sont en attente d'inhumation. Une personne dont le cas est critique, est en réanimation. 56 autres qui présentaient des malaises, ont été hospitalisées. Après observation, elles ont regagné leur domicile. Le samedi 23 septembre 2023, le ministère de la Solidarité et de la lutte contre la pauvreté, a organisé une cérémonie de compassion du gouvernement aux parents des enfants décédés d'une intoxication alimentaire dans le village de Niangban (s/p Djebonoua) dans le département de Bouaké. Face à ce drame, Myss Belmonde Dogo, au nom de l’État, ledit ministère a apporté son soutien aux familles des victimes avec des dons en nature et en numéraire. La somme de 6.300.000 FCFA a été offerte aux 9 familles endeuillées. Les personnes hospitalisées ont reçu la somme de 300.000 f. A ces dons, il faut ajouter 300. 000 f pour les populations du village de Niangban. Enfin, une autre enveloppe de 300.000 f a été octroyée en guise de soutien aux familles de 3 enfants décédés en mars dernier, par noyade dans le même village.
Le gouvernement ne pouvait pas rester loin de vous
Quant aux dons en vivres et non-vivres, les familles endeuillées ont reçu 50 sacs de riz de 25 Kg, plusieurs cartons d'huile et de savons. « C'est avec une grande émotion que je me tiens ce jour (Ndlr : samedi 23 septembre 2023) dans votre village pour vous dire ''Yako'', au nom du président de la République, du vice-Président et de l'ensemble des membres du gouvernement, avec à leur tête, le Premier ministre, Patrick Achi. Il y a une semaine, ce village s'est réveillé avec des cris et des douleurs. Le gouvernement ne pouvait pas rester loin de vous. Nous sommes venus prendre notre part de deuil qui vous frappe. Pleurez nos enfants, parce que ce sont les enfants de la Nation ivoirienne qui sont partis », a déclaré la ministre Myss Belmonde Dogo.
Pas d’esprit de vengeance
Selon elle, « c'est un drame de trop ». La ministre a exhorté les populations à « mettre l'accent sur la sensibilisation des parents sur l'utilisation des pesticides qui sont des produits dangereux pour les aliments, bien qu'ils soient bénéfiques pour l'agriculture. Cette campagne de sensibilisation va permettre de faire comprendre aux parents qu'il faudra qu'ils les tiennent très loin des aliments et même des ustensiles de cuisine. Ce n'est pas le lieu de chercher ''une main mystérieuse '' à ce drame. Vous ne devrez pas vous regarder en chien de faïence. C'est un malheur qui frappe tout le monde. Nous vous demandons de rester soudées, car c'est ensemble que nous vivons ce deuil. Aux parents endeuillés, nous vous demandons pardon au nom du Gouvernement. Nous ne voulons pas que dans ce village, règne un esprit de vengeance. Que Dieu puisse apaiser vos cœurs, puisqu'il s'agit de sa volonté ». Pour rappel, selon les faits, le dimanche 17 septembre 2023, dans le village de Niangban, une intoxication alimentaire venant d'une vendeuse de bouillie de mil, a causé la mort de 9 enfants dont l'âge varie entre 3 et 13 ans. Selon les explications, la veille, la bouillie a été consommée par plusieurs personnes. La poudre qui a servi à faire la bouillie, aurait été contaminée par des herbicides qui se trouvaient à proximité. Une enquête menée par les agents de l'Institut National de Santé Publique (INSP) est en cours pour déterminer les réelles causes de ce drame, selon la Directrice régionale de la Santé du Gbêkê, Bamba Fatoumata.
Perdre un enfant est une douleur indescriptible
Pour cette action de compassion, Myss Belmonde Dogo avait à ses côtés, le maire de Djébonoua et plusieurs autorités de la région du Gbêkê. « Notre village est affligé suite à ces décès tragiques. Perdre un enfant est une douleur indescriptible. Mais à travers votre présence et surtout le geste du gouvernement, vous venez d’essuyer nos larmes. Transmettez, madame la ministre, nos remerciements au président de la République. Merci d'être à nos côtés », a souligné Konan Célestin, président de la Mutuelle de Niangban.
Les populations font des doléances
Le porte-parole des populations du village a saisi l'occasion pour faire des doléances à l'émissaire du gouvernement. Selon lui, Niangban appelle de tout son vœu, la construction d'un centre de santé. Ce qui va réduire considérablement les pertes en vies humaines en cas d'urgence. A cela, s'ajoutent la construction et la réhabilitation des forages non fonctionnels. Ces ponts d'adduction en eau potable viendront également réduire la prolifération des maladies endémiques. Les populations demandent la clémence des autorités afin qu'elles se penchent sur ces cas qui sont prioritaires. La ministre de la Solidarité et de la lutte contre la pauvreté a donné l'assurance aux habitants de Niangban que ces demandes seront transmises fidèlement au plus sommet de l'État.
Manuel Zako