Le Centre de Traitement des Informations Policières (CTIP) est un service de soutien aux enquêtes administratives et judiciaires par la mise à disposition d’informations sur la criminalité en temps réel. Il regroupe la justice, la police nationale, la gendarmerie, les douanes, les eaux et forêts, la police maritime et portuaire. Par le biais du système d’informations policières en Côte d’Ivoire, le CTIP contribue à lutter contre la criminalité nationale, la criminalité transnationale organisée.
L’inauguration du bâtiment accueillant le CTIP, bâti sur une superficie de 2427m² et la tenue du premier comité national de pilotage du Système d’Information Policière pour l’Afrique de l’Ouest (SIPAO), consacrent officiellement la mise en œuvre par la Côte d’Ivoire, du programme SIPAO en Côte d’Ivoire.
Dans la quête permanente des gouvernants africains de solutions pour la lutte contre les menaces sécuritaires, un ambitieux programme a été mis en place par la Communauté Economique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Ainsi, le Système d’Information Policière pour l’Afrique de l’Ouest (SIPAO) verra le jour en 2012. Son objectif ? Briser les barrières entre les forces de sécurité, partager les informations sécuritaires entre les États de la CEDEAO et de la Mauritanie dans leurs efforts dans la lutte contre les menaces sécuritaires dans la zone.
Le SIPAO est un programme dont l’objectif est de faciliter la coopération entre les services chargés de l’application des lois en Afrique de l’Ouest en matière de lutte contre les crimes organisés, transfrontaliers et le terrorisme. Développé dans 16 pays d’Afrique de l’Ouest et au Tchad, dans le cadre du G5 Sahel, le programme se veut être un instrument contribuant au maintien de la paix et de la stabilité des pays. Ayant intégré pleinement à ce programme, la Côte d’Ivoire a signé le 3 octobre 2019 avec Interpol, un protocole d’accord relatif à la mise en œuvre du SIPAO.
Il répond donc à la nécessité d’accroître la coordination et les échanges d’informations entre les services de police des États d’Afrique de l’Ouest. « Il va induire de réels avantages tant au niveau de notre pays que dans l’ensemble des pays de notre sous-région, notamment au niveau sécuritaire. Son objectif est de mettre en place, un système électronique d’informations policières exploité et partagé par tous les services chargés de l’application de la loi », confie le Général Vagondo Diomandé.
Le chef du programme SIPAO d’Interpol, Richard Gotwe, révèle que le système est tridimensionnel. D’abord, au niveau national, il s’agit de créer dans chaque pays, un système de collectes national, centralisation et partages électroniques de données policières entre les services chargés de l’application des lois du pays. Ensuite, dans sa dimension régionale, il dispose d’une plateforme régionale de partages de données. Enfin, le programme SIPAO a une dimension internationale par un accès direct aux bases de données mondiales d’Interpol, via son réseau de communication sécurisé.
La représentante résidente de la CEDEAO a, quant à elle, salué ce programme présidé par le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité qui permet la sécurisation des biens et des personnels dans l’espace commun.
La Côte d’Ivoire a adhéré en 2018 à ce projet conçu par Interpol et financé par l’Union européenne et lui a permis d’acquérir un Centre de Traitement des Informations Policières (CTIP). La réalisation de cette infrastructure constitue, selon le ministre, « un grand pas dans la mise en œuvre du programme SIPAO ».
Le 28 avril 2021, le Président de la République, Alassane Ouattara, crée respectivement le comité de pilotage du programme SIPAO et le Centre de Traitement des Informations Policières (CTIP).
Joël Dally