La lutte contre l’utilisation des sachets plastiques continue d’être une préoccupation mondiale. C’est à juste titre que chaque année, la date du 03 juillet est destinée à cette problématique à travers « La Journée mondiale sans sachets plastiques ». En Côte d’Ivoire, le phénomène prend des proportions inquiétantes, malgré le vote des textes de loi.
La Côte d’Ivoire parviendra-t-elle à se débarrasser de ses sachets plastiques ? En effet, la pollution plastique en Côte d’Ivoire a pris des proportions vertigineuses. Et cela, malgré le décret de 2013 interdisant la production, l'importation, la commercialisation, la détention et l'utilisation des sachets plastiques. Les chiffres donnés par le ministre de l'Hydraulique, de l'Assainissement et de la Salubrité, lors de « La Journée mondiale sans sachets plastiques », ce dimanche 03 juillet 2022, sont inquiétants. Bouaké Fofana a déclaré deux cent mille (200 000) tonnes de sachets plastiques produits annuellement en Côte d’Ivoire ! Comment expliquer ce volume significatif de production de sachets plastiques, alors que des dispositions réglementaires ont été prises en 2013 pour leur interdiction formelle. Après la prise du décret, le Gouvernement ivoirien, suite aux préoccupations qui avaient été exprimées par les industriels fabricants de cette matière, a donné plusieurs mois à ces derniers d’écouler leurs stocks pour certains, et de préparer leur reconversion, pour d’autres. Cette décision va retarder l’application de ce décret, entré en vigueur le 08 novembre en 2014. Passé le délai de carence, la ministre en charge de cette question d’alors, Anne Désirée Ouloto, va prendre son bâton de pèlerin pour veiller au respect de cette loi. Cela s’est fait par des contrôles inopinés, sur dénonciation de personnes anonymes, dans des entreprises et appartements qui continuaient clandestinement de fabriquer et de commercialiser des sachets plastiques. Après cette phase de répression, sous l’autorité d’Anne Désirée Ouloto, qui n’a duré que quelques mois, force est de constater que l’utilisation des sachets plastiques n’est plus un secret.
À l’exception des grandes surfaces commerciales, pharmacies et pâtisseries qui utilisent des sachets biodégradables, les sachets plastiques se vendent aux quatre coins de rue, dans le District d’Abidjan comme à l’intérieur du pays. Dans les boutiques de quartiers, les commerçantes dans les marchés, certaines boulangeries, le sachet plastique continue d’être servi, sans crainte de sanctions. Également, lors des cérémonies publiques, anniversaires, baptêmes, mariages, meetings des partis politiques, les sachets plastiques sont utilisés. Les vendeuses d’eau en sachets plastiques à 50 F CFA l’unité, qui avaient été traquées à l’époque par les services du ministre Anne Ouloto, ont repris du service, en toute quiétude. Elles sont visibles un peu partout, sur les grandes artères, souvent à la grande satisfaction des usagers qui ne se privent pas de se procurer des sachets d’eau. Et pourtant, ces sachets plastiques, jetés dans la nature après utilisation, polluent l’environnement pendant plus de 400 ans, a affirmé le ministre Bouaké Fofana.
Ernest Famin