Santé

Interview / Création de l’Ordre des infirmiers Maka Gabin, président de l’association des infirmiers : « L’ordre va veiller au respect des lois qui régissent la profession »

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Maka Gabin, président de l’Association nationale des infirmiers, rassure que la création de l’Ordre des infirmiers va assainir le milieu. (Ph : DR)
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À l’instar des médecins, des sages-femmes, des pharmaciens, les infirmiers ont désormais leur ordre. C’est une décision gouvernementale. Les élections relatives à la présidence de cet organisme, s’annoncent palpitantes. Maka Gabin est le président de l’association nationale des infirmiers de Côte d’Ivoire (…) Dans cette interview qu’il a accordée à L’Avenir, il aborde l’apport de cet ordre à cette famille professionnelle et les élections à venir.

Le gouvernement a institué l'Ordre des infirmiers. Qu'est-ce que cela représente pour votre corporation?

Je vais commencer par définir l’ordre. Un ordre professionnel est un organisme qui regroupe sur un territoire donné, l’ensemble des membres d’une même profession. Généralement, ils peuvent exercer soit de manière libérale, soit en assurant une sorte de régulation de cette profession. Pour nous, c’est véritablement un ouf de soulagement.

 

Qu'est-ce que cela va apporter à votre métier?   

Nous tenons à féliciter le gouvernement d’avoir promulgué cette loi qui porte création de l’Ordre des infirmiers et infirmières de Côte d’Ivoire. Voici une profession qui est au cœur du système de santé. Plus de la moitié des professionnels qui exercent dans le système, sont des infirmiers. Et donc, l’ordre viendra pour réguler l’exercice de la profession, en vue d’être sûr que ceux qui administrent les soins aux malades dans nos structures, que ce soit dans le privé ou le public, sont habilités à le faire. Cela y va de la qualité des soins qui sont conseillés aux populations.

Avec la loi portant création de l’ordre, c’est une reconnaissance de notre profession

Qu'est-ce qui change désormais dans votre profession ?

Nous pensons que cet ordre est une reconnaissance de l’existence de notre profession. Parce que jusque-là, il n’y avait pas une loi qui présentait la profession infirmière à part entière. Avec la loi portant création de l’ordre, c’est une reconnaissance de notre profession.  En plus, avec le code de déontologie, cela donne une identité à notre profession et nous pensons que c’est véritablement à notre avantage.

l’ordre va contrôler la qualité des actes de soins

À quoi doivent s'attendre les patients en termes d'amélioration des prestations de services avec l'Ordre des infirmiers ?

Pour le savoir, il faut déjà s’appuyer sur les missions de l’ordre, parce que l’ordre va veiller à l’application et au respect des lois et règlements qui régissent la profession, protéger les droits des patients bénéficiaires des actes des soins infirmiers. L’ordre est donc protecteur. Il va protéger les droits des patients. Les patients peuvent se rassurer qu’en cas de souci, l’ordre peut les accompagner. Au-delà de cet aspect, si les patients sont rassurés que ceux qui exercent la profession le font selon les règles, le code de déontologie, cela va contribuer à renforcer la confiance entre les patients et nous. C’est pourquoi, l’ordre va contrôler la qualité des actes de soins. Les patients recevront les soins de qualité, parce que l’ordre va travailler dans ce sens. En plus, l’ordre veillera à la qualité de la formation infirmière pour assurer la compétence des professionnels infirmiers.

 

Des indiscrétions soutiennent que des médecins n'étaient pas favorables à la création d'un ordre des infirmiers. Comment expliquez-vous cela?

Dire que des médecins n’étaient pas d’accord pour un ordre des infirmiers, peut être possible, mais nous pensons que nous avons le soutien de plusieurs médecins qui sont d’accord avec le fait qu’il était temps de pouvoir avoir un ordre des infirmiers, étant entendu que nous sommes des collaborateurs dans l’exercice de notre métier. Dès lors, il est important que ceux qui collaborent avec eux, soient des gens compétents.

 

La loi va s’appliquer à tous ceux qui ne vont pas exercer dans les règles 

Allez-vous sortir de votre milieu, les brebis galeuses ?

Les brebis galeuses, on les trouve dans tous les corps de métier. Mais, ils n’auront pas leur place avec nous. Nous allons veiller, l’ordre va donner son avis quant à l’autorisation de l’installation des établissements sanitaires du secteur privé. La loi va s’appliquer à tous ceux qui ne vont pas exercer dans les règles et ne vont pas respecter le code de déontologie. Pour nous, c’est une réparation. Nous tenons à dire merci au gouvernement et au président de la République. Selon l’OMS, les sages-femmes et les infirmiers représentent la colonne vertébrale du système de santé.

 

Ça bouge dans tous les sens concernant l’élection à la présidence de votre ordre. Peut-on savoir les conditions d’éligibilité, la date et le nombre de candidats ?

Nous sommes dans le processus électoral, la date n’est pas connue, mais elle était prévue pour le premier trimestre 2024.  Le délai du dépôt des dossiers de candidature est fixé au 31 janvier 2024. Il n’y a pas encore de proclamation des listes retenues. C’est une élection de liste avec 15 élus, 10 du secteur public et 5 du secteur privé. L’élection est organisée par notre ministère tutelle qui est le ministère de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle. C’est le ministère qui va mettre en place, l’organe qui sera chargé d’organiser les élections. La date n’est pas encore fixée et cela est bien dommage.

 

Réalisée par Ernest Famin

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