C’est sous le thème « Echographie et défis de l’accès aux soins dans nos régions », que la 3è édition des Journées d’échographie multidisciplinaire se tient le jeudi 8 et vendredi 9 mars 2024 à Abidjan.
Règlement institutionnel
La pratique réglementaire de l’exercice d’échographe est au centre des réflexions. En Côte d’Ivoire, le Code de la déontologie médicale, la loi sur l’exercice de la médecine, et le Code sur la Santé publique sont les textes qui régissent l’échographie. L’échographie s’exerce par un médecin ou par délégation par un infirmier ou sage-femme. Selon Dr Yobouet Jean Jacques, représentant du ministère de la Santé, elle se fait dans un établissement qui offre des soins aux patients. De ce fait, les spécialistes ont dénoncé ces échographies qui se font dans les quartiers à vils prix aux montants de 3.000 F CFA voire 5.000 F CFA.
Règlement législatif
Puisque la déontologie du corps de médecin interdit l’offre des pratiques médicales, en dessous du barème réglementaire affichée dans les hôpitaux et cliniques. En sus, une fois l’échographie effectuée, le médecin praticien doit fournir un bulletin d’analyse d’interprétation. Le médecin praticien d’une échographie en Côte d’Ivoire, doit être inscrit à l’Ordre des médecins de l’année en cours. Et également être à jour de ses cotisations. Tout médecin qui ne respecte pas ces critères est soumis à des sanctions disciplinaires qui vont de l’avertissement à la radiation du tableau de l’Ordre des médecins. Les sanctions pénales exposent le contrevenant à une amende allant de 150.000 F CFA à 1.500.000 F CFA et d’un emprisonnement de 6 mois à 2 ans.
La traque aux centres de santé illégaux a aussi été abordée lors des travaux. Depuis 2022, le ministère en charge de la santé a lancé l’opération « zéro clinique illégale » sur l’étendue du territoire nationale. A ce jour 15 /31 régions ont été passées au peigne fin des agents. Dans la région du Guémon, 99/100 cliniques inspectées ont été jugées illégales et fermées.
Nous pensons que la lutte contre la clandestinité et la mauvaise pratique de l’échographie passe par la formation
Plaidoirie
Les médecins praticiens ont préconisé la formation continue à l’effet de mieux exercer l’échographie en Côte d’Ivoire. Pr Kouamé N’Goran Philippe, président de la Société ivoirienne d’ultrasonographie (SIVUS) a plaidé auprès des universitaires à l’effet d’aider les étudier à mieux terminer leur parcours universitaire. « Nous pensons que la lutte contre la clandestinité et la mauvaise pratique de l’échographie passe par la formation. Nous saisissons l’occasion pour interpeller Mme la Directrice de l’UFRSMA. Mme la Directrice, la Sivus et le département d’imagerie médicale ont déposé un projet de Master en échographie qui peine à être validé. Nous vous prions de plaider auprès des commissions des Masters de l’UFR afin que ce problème soit résolu au plus vite parce que sans offre de formation, il n’y a aucun moyen de distinguer la qualification ou non de l’opérateur », a-t-il souhaité.
Bema Bakayoko