En vue d’intensifier l’élimination du cancer du col de l’utérus en 2030 par une stratégie de prévention secondaire, suite à l’initiative lancée par l’Organisation mondiale de la Santé en 2019, un projet dénommé SUCCESS a vu le jour par Expertise France. La Côte d’Ivoire fait partie des 4 pays au monde pour la mise en œuvre de ce projet pour l’élimination du cancer du col de l’utérus. Le but de cette stratégie innovante est d’orienter la Côte d’Ivoire vers l’accélération de l’élimination du cancer du col de l’utérus à travers des approches nouvelles de prévention secondaire.
Ce projet est mis en œuvre par Jhpiego en collaboration avec le ministère de la Santé, de l’Hygiène Publique et de la Couverture Maladie Universelle. En Côte d’Ivoire, l’objectif est de dépister 55 000 femmes, dont 70% sont porteuses du VIH-SIDA. Sont concernées, les femmes de 25 à 49 ans par le test HPV. Il est suivi du traitement par thermocoagulation ou par RAD et ce, après une IVA positive. Pour la mise en œuvre du projet, 34 sites ont été identifiés dans 4 régions sanitaires du pays. Il s’agit du Gbêkê, le Haut –Sassandra, Abidjan 1 et 2).
À mi-parcours de la mise en œuvre du projet, un atelier de partage d’expériences pour présenter les acquis, les difficultés et les perspectives, a réuni l’ensemble des partenaires nationaux et internationaux à Abidjan. C’était le jeudi 03 février 2022. Le Pr Adoubi Innocent, Directeur du Programme national de lutte contre le cancer (PNLC), a indiqué que la participation de la Côte d’Ivoire à ce programme se justifie par le fait que le cancer du col de l’utérus vient en deuxième place, après le cancer du sein.
« La Côte d’Ivoire est engagée parce que le cancer du col de l’utérus est le deuxième cancer après le cancer du sein dans notre pays, avec un taux de mortalité qui reste élevé autour de 50% par rapport aux femmes dépistées. Grâce à ce projet, nous allons certainement pouvoir arriver à l’éradication du cancer du col de l’utérus à l’horizon 2030 ».
Selon lui, depuis le démarrage du projet, sur l’objectif de 55 000 femmes à dépister, il y a « 8 000 à 10 000 femmes dépistées dans les 34 sites, parce qu’il y a eu des problèmes de logistiques de départ, mais nous sommes dans la phase de croisière. Nous devons réduire de manière très significative, la mortalité du cancer du col de l’utérus parce le cancer du col de l’utérus est un cancer qui se guérit à 100% lorsqu’il est diagnostiqué de manière précoce ».
Le Pr Adoubi Innocent a révélé que le taux de mortalité élevé se justifie par le fait que plus de la moitié des femmes dépistées sont à un stade avancé. « 80% des femmes que nous recevons dans nos hôpitaux ont des stades très avancés, ce qui explique cette mortalité ». L’universitaire a précisé que la tranche d’âge la plus touchée par cette maladie est dans la quarantaine. Il a révélé que l’un des obstacles dans la mise en œuvre du projet est l’ignorance.
Ernest Famin