Politique

Après avoir tout nié à La Haye: Katinan Koné avoue encore les crimes de Gbagbo

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Selon Katinan Koné, les militaires ont tué légalement durant la crise postélectorale de 2010-2011. (Photo : DR)
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Lors de sa traditionnelle conférence de presse, le porte-parole du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) a, certes, salué la grâce accordée à deux militaires, condamnés pour leur responsabilité lors de la crise postélectorale de 2010-2011. Mais Justin Katinan Koné a surtout plaidé pour l’élargissement de tous les soldats accusés des mêmes faits. Comme c’est le cas pour Laurent Gbagbo, le donneur d’ordre.

Au nom de la réconciliation, le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire de Laurent Gbagbo invite à faire table rase du passé. Et, il concède même la nette responsabilité de tous ces militaires aux ordres de l’ancien régime, qui n’ont pas hésité à tuer pour tenter d’imposer Laurent Gbagbo à la tête du pays. Malgré la défaite de ce dernier à l’issue du scrutin présidentiel de 2010. Mardi 9 août 2022, durant la conférence de presse qu’il a animée, le porte-parole du PPA-CI n’a pas renié, en tout cas, les crimes imputables à son mentor, dont le bras armé était ces militaires aujourd’hui incarcérés.

Les ordres exécutés n’étaient pas illégaux

Cet aveu, Katinan Koné le tient de Laurent Gbagbo lui-même. « À chacune de ces occasions, le Président Laurent Gbagbo a toujours insisté sur la nécessité de libérer les prisonniers civils et militaires ». Et Katinan Koné de tenter de donner un caractère légal à ces violences qui ont abouti à la mort de 3000 personnes durant la crise postélectorale de 2010-2011. « Pour ces derniers, il (Laurent Gbagbo) relève avec pertinence, qu’en tant que Chef suprême des armées, son acquittement à la Cour pénale internationale (CPI) démontre à suffisance, que les officiers n’avaient pas exécuté d’ordre illégal, au moment où il dirigeait la Côte d’Ivoire ». Le disant, Katinan admet, peut-être sans s’en rendre compte, que ces militaires incarcérés suite à des condamnations, ont agi sur ordre de Gbagbo. Même s’il laisse sous-entendre que ceux-ci étaient fondés à exécuter les ordres du chef suprême des armées que Gbagbo était supposé être à l’époque des faits.

Or, si la CPI a fini par acquitter l’ex-chef de l’État, elle n’a jamais remis en cause, la commission des crimes sur les civils pendant la tentative de confiscation du pouvoir par celui-ci. Les militaires, auteurs des crimes, n’ont jamais été blanchis par la juridiction internationale. L’ancien président Gbagbo et son ancien ‘’ministre de la Jeunesse’’, Charles Blé Goudé, n’ont été finalement acquittés que parce que la procureure Fatou Bensouda n’a pas réussi à démontrer qu’il y avait bien un lien entre les deux accusés et les militaires, qui ont commis des crimes sur le terrain.

Tout le long du procès à La Haye, les avocats de Laurent Gbagbo, conduits par Maître Emmanuel Altit, se sont battus, pour démontrer qu’il n’y a jamais eu « de plan commun » entre le père de la Refondation et la soldatesque invitée, souvent publiquement, à la télévision nationale, à ‘‘neutraliser’’ les manifestants aux mains nues.

Le contre-pied du discours de la CPI

Mais, depuis que Laurent Gbagbo est revenu au pays, il tient tout le contraire de sa ligne de défense de La Haye. Au-delà ‘‘du plan commun’’, Gbagbo avoue que c’était bien lui, le donneur d’ordre. Et que, si lui, « le donneur d’ordre », « se retrouve au dehors », il n’y a pas de raison que « les exécutants continuent de croupir en prison ». Hier, Koné Katinan a insisté sur cet aveu de son mentor en réclamant, lui aussi, l’élargissement des militaires incriminés.

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