Politique

Retour annoncé des exilés aujourd’hui

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Katinan, Pickass, Koudou Jeannette : Akwaba dans un pays transformé

C’est ce vendredi 30 avril 2021, que devrait rentrer au pays une nouvelle vague d’exilés. Nul doute qu’en foulant l’aéroport Félix Houphouët-Boigny, ils seront quelque peu dépaysés par le nouveau visage qu’offre la Côte d’Ivoire sous Alassane Ouattara, 10 ans après leur départ en exil.

Dès les premiers coups de kalachs, ils ont pris leurs jambes à leurs cous. Akwaba à ces exilés attendus, ce jour, à l’aéroport Félix Houphouët-Boigny. Parmi ceux qui rentrent au bercail se trouvent Damana Adia Pickass, resté dans la mémoire collective comme l’homme qui a bloqué la proclamation des résultats par la Commission électorale indépendante (Cei) ; Koné Katinan, ex-ministre du Budget dans le dernier gouvernement Gbagbo, principal instigateur de l’OPA sur des billets de banque au siège national de la Bceao à Abidjan ; Janette Koudou, la soeur cadette de Laurent Gbagbo.
Partis sur la pointe des pieds au plus fort de la bataille d’Abidjan en mars-avril 2011, ils avaient laissé un pays en plein chaos. A l’époque, les rues étaient jonchées de détritus de toutes sortes, certains bâtiments publics dévastés, l’administration elle-même déglinguée ; des commissariats pillés et incendiés ; le système bancaire à la déroute ; des hommes en armes et des voyous de tout acabit étaient maîtres de la rue. Des chancelleries avaient délocalisé, par prudence. L’économie était en lambeaux. Un décor pour le moins apocalyptique, dont venait d’hériter Alassane Ouattara après un sanglant bras de fer avec Laurent Gbagbo.
Ce qui a changé sur la route de l’aéroport
Au moment où ils retournent au pays, Katinan, Pickass, Jeannette Koudou et autres pourraient être désorientés par les changements aux allures de peeling qui ont donné à Abidjan et à bien des villes de l’intérieur un visage attrayant, radieux. Pour sûr, ils perdront leurs repères dès qu’ils sortiront du hall de l’aéroport. Leurs regards croiseront les hôtels Onomo et Radisson Blu, sortis de terre quand ils étaient en exil. Puis le plus grand parc d’attraction de l’Afrique de l’Ouest à Port-Bouët, dont les travaux sont pratiquement achevés.
Sur le chemin, ils verront aussi que la voie menant à Bassam est prolongée par une autoroute qui n’existait pas quand ils ont fui le pays. Ils verront également que le bord de la mer du côté d’Anani, Adjoufou et Gonzagueville a changé de visage : les taudis et hôtels qui bordaient la route, dans un désordre digne d’un ghetto, ont été remplacés par un espace de détente en construction, semblable à la promenade des Anglais. Ils ne sauraient ne pas voir ces immeubles qui poussent tout au long du boulevard Vallery Giscard d’Estaing et ce rond-point de Koumassi, désormais débarrassé de son décor de favelas pour être remplacé par un chatoyant « Espace de l’espérance ».
Avant de prendre la route de Cocody pour retrouver leurs résidences, ils verront surement qu’un nouvel hôtel, l’hôtel Hazalaï, est venu agrémenter le paysage, tout comme l’échangeur de Marcory, qui donne sur le 3e pont.

"S’ils venaient à passer par le Plateau, les exilés se rendront compte que bien des édifices sont sortis de terre depuis qu’ils ont quitté le pays : le bâtiment en forme de navire qui prolonge le palais présidentiel ; les hôtels Seen et Movenpic".

Le 3e pont ! Baptisé Henri Konan Bédié, ce joyau devrait leur permettre de rallier Marcory à Cocody, en moins de 10 mn et leur faire faire ainsi l’économie des embouteillages et pertes de temps auxquels l’on s’était habitué sous l’ère Gbagbo.S’ils décident de passer plutôt par le carrefour Solibra, ils constateront qu’un échangeur est sorti de terre, avec des déviations qui permettent de désengorger les voies. Fruit d’un partenariat gagnant avec le Japon. Tout à côté, ils verront fièrement debout, l’hypermarché Carrefour Playce, ouvert ces dernières années.


Le nouveau visage de Cocody

S’ils venaient à passer par le Plateau, les exilés se rendront compte que bien des édifices sont sortis de terre depuis qu’ils ont quitté le pays : le bâtiment en forme de navire qui prolonge le palais présidentiel ; les hôtels Seen et Movenpic. Oeuvres d’investisseurs qui ont eu confiance en la gouvernance Ouattara, ces complexes hôteliers changent quelque chose au paysage du Plateau.
A Cocody, Katinan, Pickass et autres, verront que bien des voies ont été bitumées pour faciliter la desserte de la commune. Que des immeubles y ont germé comme des champignons, au point qu’ils pourraient avoir besoin d’un guide pour retrouver leurs repères dans les quartiers qui leur étaient autrefois si familiers.

Cap Nord à la Riviera, Carrefour Playce, autant d’ouvrages à caractère commercial, qui n’existaient pas sous l’ère Gbagbo. Dans cette commune huppée, ils verront encore que le Centre Hospitalier Universitaire (Chu) d’Angré a été construit et est fonctionnel depuis 2017. S’il leur arrivait de faire un tour à Abobo ou Yopougon, ils verront qu’un groupe scolaire d’excellence a vu le jour dans la commune de l’ex-maire Hamed Bakayoko et qu’un musée des cultures contemporaines Adama Toungara a métamorphosé le rond-point d’Abobo. A Yopougon, ils verront qu’un centre commercial, dénommé Cosmos, situé en bord de route, en face de l’espace Ficgayo, est devenu le point de retrouvailles des résidents de la cité. Ils verront aussi que la mairie a désormais fière allure après sa réhabilitation par le maire Koné Kafana.Ce sont là quelques-uns des voyants qui ne manqueront pas de dérouter les ex-exilés et leur rappeler que le pays a bien changé…en bien, depuis qu’ils sont partis, après l’avoir laissé dans le chaos. Des voyants du même genre, ils en verront bien d’autres en parcourant le pays -comme le montrent les autres articles, preuve du bond qualitatif qu’Alassane Ouattara a fait faire à la Côte d’Ivoire, 10 ans après la guerre postélectorale.

Assane NIADA

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