La plupart des pays africains ont plus de cinquante (50) ans aujourd’hui, si l’on part de la date de la proclamation des indépendances. Malgré ce bel âge, le continent reste marqué par de nombreux conflits qui empêchent son développement et sa stabilité au grand dam des panafricanistes devenus des illusionnistes et utopistes effarants car, désormais englués dans des combats saumâtres avec ses récriminations sempiternelles contre le colonisateur : le bouc émissaire parfait !
Ces conflits pour la plupart, sont des conflits ethniques, religieux, et sociaux (pauvreté notamment). Ces trois facteurs sous-tendent la quasi-totalité des crises qui sévissent sur le continent noir. Ce sont les causes essentielles des conflits qui affectent la cohésion sociale dans nos différents États.
La pauvreté fait naître, en effet, le sentiment nationaliste et nous conduit vers des sentiers incertains, l’abîme, ou vers des combats d’arrière-garde. Un sentiment qui a conduit même les plus grands démocrates du continent à se renier et à mener des luttes ultranationalistes et violentes. La chasse à l’étranger est brandie comme la solution sine qua non. Aucun pays n’y échappe, même ceux qui ont été éprouvés par les pires formes du racisme.
Ensuite, les guerres ethniques ont également fait de nombreuses victimes partout en Afrique. Le cas le plus patent est celui du Rwanda avec son triste bilan qui avoisine le million de morts.
Enfin, les guerres religieuses. Elles sont subtiles. On a l’impression qu’elles n’existent pas. Pourtant, il y a une étroite corrélation entre guerres ethniques et religieuses. La plupart des guerres ethniques ont un fondement idéologique qui s’appuie sur des considérations religieuses. On peut même soutenir qu’elles alimentent les guerres ethniques. Outre, les combats qui opposent des communautés dans cette dernière catégorie, l’on sait que des illuminés ont endeuillé des familles en se fondant sur des doctrines surnaturelles. L’on se souvient des martyrs de l’Ouganda, de Boko Haram, de la radio milles collines, des nombreux prophètes illuminés et autres djihadistes qui pullulent sur le continent. Il y a une sorte de résurgences de la volonté de créer des Etats religieux ou fondés sur la domination de quelques communautés. Ce qui compromettrait gravement le projet de l’unité africaine. C’est pourquoi, il est impérieux que les démocrates s’unissent pour faire échouer de tels projets. Car ailleurs, la question de la religion et de l’Etat est un débat qui, en principe a déjà connu un dénouement. La séparation de l’Etat et de la religion, plus précisément de l’Eglise a été consacrée au prix de mille luttes et de nombreux sacrifices. Les deux étaient confondues ou disons-le, les religieux avaient les manettes de l’Etat. Dans plusieurs pays développés (Canada, France...), des intellectuels, des hommes de lettres, de cultures et autres, ont pris conscience de la nécessité de séparer la religion de l’Etat à cause des périls graves qui menaçaient l’épanouissement et la prospérité des cités d’une part et d’autre part, le constat exécrable qu’elle tuait en l’homme l’essence même de la vie : la liberté ! La notion de liberté fondamentale à l’épanouissement de l’homme telle que nous la connaissons aujourd’hui n’existait pas. L’homme nait libre. Il doit se choisir librement ses dirigeants sans être sous l’emprise d’une idéologie quelconque. Et pour y parvenir, il importe de faire en sorte que les religieux connectés à Dieu ne s’occupent que du culte dans la cité. Les politiques et les hommes libres, les intellectuels doivent s’occuper des affaires de la cité. Vox populi vox dei !
DIABY Moustapha Ben Ismaïmaïa
Juriste-Ecrivain,
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