Yahya Sinwar, un des hauts responsables du Hamas, était considéré comme l’un des cerveaux de l’attaque sanglante lancée le 7 octobre 2023 contre Israël, qui a coûté la vie à des milliers de personnes. Sa mort représente, selon le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, « le début de la fin » pour le Hamas. Il a déclaré lors d'une allocution télévisée que « le mal avait subi un coup dur », tout en avertissant que la guerre contre Gaza n’était pas terminée.
Poursuite des frappes israéliennes au Liban et en Syrie
En parallèle à cette opération, les tensions dans la région se sont intensifiées. L’armée israélienne a mené des frappes aériennes sur le sud du Liban, ciblant notamment les environs de la ville de Tyr. Des avertissements avaient été émis par Israël, ordonnant l’évacuation de plusieurs zones avant les frappes. Des villages de la vallée de la Bekaa ont également été touchés.
De plus, des frappes ont été signalées en Syrie, notamment à Lattaquié, où un entrepôt d’armes du Hezbollah aurait été ciblé. Selon les médias officiels syriens, cette attaque a fait deux blessés, tandis que l’Observatoire syrien des droits de l’homme a précisé que l’entrepôt visé contenait des armes destinées au Hezbollah.
Réactions internationales
La communauté internationale a réagi à la mort de Sinwar. Le président israélien Isaac Herzog a félicité l'armée et les services de sécurité pour cette élimination, appelant à poursuivre les efforts pour libérer les otages encore détenus par le Hamas. De son côté, l'Allemagne, par la voix de sa ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock, a exhorté le Hamas à libérer immédiatement tous les otages et à déposer les armes, qualifiant Sinwar de « terroriste cruel ».
Aux États-Unis, le chef de la Chambre des représentants, Mike Johnson, a salué cette élimination comme une « source d'espoir » pour ceux cherchant à vivre en liberté, tout en exprimant son soulagement pour les Israéliens.
Préoccupations humanitaires
Alors que les frappes et les opérations militaires se poursuivent, la situation humanitaire dans la bande de Gaza reste critique. Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk, a mis en garde contre un possible « crime de guerre » si les ordres d’évacuation forcée de la population du nord de Gaza se poursuivent. Médecins Sans Frontières (MSF) a également alerté sur la pénurie de nourriture dans la région, rendant la situation des civils de plus en plus désespérée.
Les États-Unis ont de leur côté mené des frappes contre des dépôts de munitions des rebelles Houthis au Yémen, une démonstration de la complexité des conflits qui secouent la région.
Avec la mort de Yahya Sinwar, un chapitre important du conflit israélo-palestinien s'ouvre, mais l'incertitude et la violence continuent de régner dans la région.
Olivier YEO avec RFI