Sadibou Marong, le directeur Afrique subsaharien de Reporters sans frontières, explique que l’organisation avait commencé « à percevoir un certain nombre de signaux dans ce sens, avec des attaques contre des médias locaux » dans ce pays. « Nous avions dès le week-end dernier commencé à percevoir un certain nombre de signaux dans ce sens, avec des attaques contre des médias locaux, a-t-il expliqué. Au moins deux équipes de reportages de télévision locales en ont été victimes et certains manifestants avaient commencé à s'en prendre à des correspondants internationaux ».
Il souligne : « Aujourd'hui la junte nigérienne suspend RFI et France 24. Pour RSF, c’est une décision qui viole délibérément le droit à une information plurielle de nombreuses populations qui écoutent RFI au Niger, et en majorité dans les langues locales. Beaucoup de citoyens suivent France 24 sur tout le territoire. Cette décision prive aussi les médias locaux, qui sont très nombreux, de sources d'informations fiables et indépendantes. »
Sadibou Marong ajoute que, « tout cela va créer un énorme vide dans l'espace médiatique du Niger. Dans un contexte sécuritaire déjà difficile dans tout le Sahel, comme nous l'avons vu malheureusement au Mali, qui a pris la même décision, au Burkina Faso, qui a pris la même décision. Dans ce contexte, le Niger décide de couper le signal de médias qui n'ont fait que leur travail. Pour nous, c’est une attaque inadmissible contre la liberté de la presse, contre la liberté de l'information et contre le droit à l'information ».
Bema Bakayoko avec RFI.fr