Ils ou elles sont universitaires, écrivains, ou encore journalistes du Sénégal, des États-Unis, de France, ou du Canada… Les signataires disent s’exprimer « par-delà leurs divergences et différences idéologiques, politiques ou culturelles ». Ils condamnent « les restrictions apportées à la liberté de mouvement des citoyens », et la « continuelle instrumentalisation de la justice ». Parmi eux, Amadou Tidiane Wone, ancien ministre sénégalais de la Culture : « Des actes qui sont posés portent à croire qu'il y a une reprise en main de la justice, notamment du parquet. Nous avons le sentiment de plus en plus exacerbé qu'il y a vraiment une mainmise sur un certain nombre de procédures, notamment politiques. »
Pour les personnalités signataires, « une menace réelle pèse sur la stabilité et la paix sociale du pays ». Elles lancent un « appel à la raison » au président Macky Sall. « L'initiative, de notre point de vue, poursuit Amadou Tidiane Wone, doit venir du chef de l'État, parce qu'il a des pouvoirs exorbitants qui lui permettent de dire :"Ok, on se calme, voilà ce qu'on doit mettre sur la table comme modus operandi d'un dialogue constructif". À force de tirer sur la corde, elle peut peut-être casser. »
Le pouvoir a régulièrement démenti toute ingérence dans les procédures judiciaires. Après trois renvois, le procès d’Ousmane Sonko pour diffamation doit se tenir le 30 mars.
Le parti Pastef d’Ousmane Sonko a dénoncé le mercredi dernier, l'arrestation du patron de la clinique Suma Assistance, où l'opposant était hospitalisé après les heurts survenus sur son trajet vers le tribunal le 16 mars dernier. Aucun motif n’a été précisé à ce stade de source policière ni judiciaire. Le secrétaire national à la communication du Pastef, El Malick Ndiaye, a par ailleurs été convoqué à la Sûreté urbaine dans l’après-midi d’hier.
Bema Bakayoko