Plusieurs coups de feu ont été tirés dans le centre de Paris peu avant midi. Trois personnes sont mortes, selon un bilan provisoire du Parquet qui ajoute que trois autres sont blessées, dont une en état d'urgence absolue.
« Une enquête a été ouverte des chefs d'assassinat, homicides volontaires et violences aggravées » et « les investigations ont été pour l'heure confiées au 2e district de la police judiciaire (DPJ) », a précisé le Parquet.
Si les motivations de l'auteur présumé restent pour l'heure inconnues, la procureure de Paris, Laure Beccuau, a indiqué à la presse qu’il ne s’agissait pas d’un crime terroriste et que les « motifs racistes des faits » allaient « évidemment faire partie des investigations qui viennent de débuter ».
Deux tentatives d'homicides
Le suspect, un conducteur de train à la retraite, âgé de 69 ans, a été interpellé rapidement et placé en garde à vue, a indiqué le Parquet qui ajoute que le danger est « écarté ». Le suspect, inconnu des fichiers du renseignement territorial et de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), est de nationalité française et est connu des services de police pour deux tentatives d'homicide commises en 2016 et décembre 2021. « Le meurtrier, lui-même (blessé et) en urgence relative, a été conduit à l'hôpital », a affirmé sur place la maire du Xe arrondissement, Alexandra Cordebard.
D'après la procureure de Paris, l'homme était connu des services judiciaires, notamment pour une attaque contre des migrants dans la capitale française. Il avait attaqué un camp de migrants au sabre dans le 12ᵉ arrondissement de Paris. Cet homme venait de sortir de prison.
Les faits se sont déroulés rue d'Enghien, dans le 10e arrondissement, au centre de la capitale. La fusillade a éclaté à proximité du centre culturel kurde et d'un restaurant kurde de la rue d'Enghien. D'après un habitant du quartier joint par RFI, le tireur a d'abord tiré sur le centre culturel avant de se retourner vers le restaurant kurde juste en face, puis le barbier de la même rue.
« Il y a une violence toujours plus forte à l’encontre des étrangers, des exilés et des personnes d’origine étrangère dans ce pays. Il faut que ça cesse. J’attends du ministre de l’Intérieur qu’il rappelle que la France doit protection aux personnes qui vivent sur son sol. »
« Panique totale »
« Sept à huit coups de feu dans la rue, c'est la panique totale, on est restés enfermés à l'intérieur », a témoigné auprès de l'AFP une commerçante d'un immeuble voisin souhaitant garder l'anonymat. Selon un autre témoin, un habitant du quartier qui passait dans la rue et interrogé par l'AFP, « il y avait des gens en panique qui criaient à des policiers : "il est là, il est là, avancez" en désignant un salon de coiffure ». « J'ai vu des policiers rentrer dans le salon où j'ai vu deux personnes à terre, blessées aux jambes, j'ai vu le sang », a-t-il ajouté, décrivant des « gens sous le choc et en panique ».
« Je sais que c’est le centre culturel kurde qui a été touché. Là, je vois des Kurdes qui sont en train de se fâcher contre la police. Ils sont en pleurs. Je connais une des personnes qui étaient là-bas et il m’a bien confirmé que c’était là-bas que ça s’était passé. Le secteur est totalement bouclé », décrit un restaurateur de la rue d'Enghien, au micro de Baptiste Coulon du service France de RFI.
BEMA BAKAYOKO avec RFI.fr