Le mardi 4 octobre, un ravitaillement aérien a été organisé par l'armée burkinabè pour desservir la ville. Ce sont 70 tonnes de vivres qui sont arrivées par hélicoptère, selon une source militaire. Des autorités sur place ont d’ailleurs confirmé ce ravitaillement. « Les vivres ont été distribués immédiatement aux populations, mais la situation reste critique », a expliqué un habitant de Djibo. Dans un communiqué publié le même jour, le Cadre de concertation des organisations de la société civile de Djibo a annoncé la mort, le lundi dernier, de 8 enfants en raison de la famine qui sévit en ville.
Djibo est, depuis plusieurs mois, une ville assiégée. Les ponts qui mènent à la cité ont été détruits par des hommes armés. Les routes sont minées et quand les véhicules ne sautent pas sur un explosif, ils risquent l'embuscade. Pour ravitailler la ville, les autorités avaient donc mis en place des convois « sécurisés », c'est-à-dire escortés par des militaires. Et c'est un de ces convois qui a été attaqué le lundi 26 septembre à Gaskindé. Dans un communiqué publié, le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM) a revendiqué l’embuscade. Mardi, une note de service militaire a permis de savoir que le bilan de cette attaque était d'ailleurs plus lourd que celui communiqué officiellement : 27 soldats ont été tués. Un chiffre confirmé ce mercredi 05 octobre par un communiqué de l'état-major.
La situation de Djibo a un impact sur la situation nationale, puisque le drame de Gaskindé a servi de détonateur au coup d'État mené par le capitaine Ibrahim Traoré. Comme l'attaque d'Inata avait provoqué la chute de Roch Marc Christian Kaboré. Celle de Gaskindé a précipité celle du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba. Il l'a évoqué lui-même dans son discours de démission.
Bema Bakayoko avec RFI.fr