Très remonté, le président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo voulait des sanctions contre la junte guinéenne. De « lourdes sanctions », avait-il même prévenu. Le président ivoirien Alassane Ouattara quant à lui voulait des actes envers le Mali, se sentant trahi après qu’il avait pourtant ardemment plaidé, en juillet, auprès de ses homologues, pour la levée des sanctions frappant alors Bamako. Tous deux avaient des soutiens de poids.
Mais un haut diplomate de la Cédéao explique que, s’agissant de la Guinée, il a fallu « bâtir le consensus ». Le Sénégal, notamment, a fait part de sa réticence à frapper Conakry trop fortement, raconte un participant au sommet. Malgré les « sanctions graduelles », la place a donc été laissée libre pour une marge de manœuvre, y compris sur la durée de la transition, les 24 mois exigés par le président Embalo ne figurant pas dans le communiqué final.
Quant au Mali, là aussi une marge de manœuvre a été laissée, particulièrement pour la médiation du Togo, qui selon une bonne source a les faveurs de toutes les parties. Bien qu’au sein de la délégation ivoirienne, on indique que des mesures bilatérales pourraient être prises à l’avenir, notamment sur la fourniture en électricité, si le Mali persistait à garder ses soldats en prison.
Rfi