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Mali : L’armée à nouveau citée dans des exactions

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Le Mali est le théâtre de crimes contre les droits de l’homme depuis le putsch (Photo DR)
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De nouvelles allégations d'exactions visent l'armée malienne et les agents de Wagnar. Après les accusations de viols et de pillages à Nia-Ouro, c’est au tour de Gouni d’en payer les frais. Ce village a été la cible d'une opération meurtrière le dimanche 18 septembre 2022.

Gouni, village situé dans la région de Mopti a été le théâtre de plusieurs assassinats, le dimanche 18 septembre 2022, par les militaires maliens appuyés par leurs renforts russes et dozos. Ils ont commencé par la partie peule du village, Gouni Wouro. Puis, ce fut le tour de Gouni Saré, où vivent les Rimaïbés et les Dogons. Toujours selon plusieurs sources locales et sécuritaires concordantes, des habitants ont été rassemblés dans la mosquée de Gouni Saré et exécutés, tandis que les habitations ont été incendiées. Au total, 35 personnes sont mortes, dont l'imam de la mosquée principale du village et plusieurs enfants.

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Les populations sont toujours sans nouvelles de  plusieurs villageois depuis. Les militaires maliens avaient débarqué la veille à Gouni. Un grand nombre d'habitants avait déjà pris la fuite, pour se cacher en brousse ou dans des localités voisines. Au cours de la journée, les Forces armées maliennes (FAMA) avaient eu un accrochage dans la zone avec des éléments de la Katiba Macina du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (JNIM).

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Aucun bilan fiable n'a filtré, mais les FAMA auraient été contraintes de faire demi-tour, avant de procéder à des bombardements aériens sur une forêt proche. Ceux-ci n'auraient pas fait de victimes, en dehors d'une soixantaine de têtes de bétail. Le secteur de Sofara est très fréquenté, et régulièrement attaqué, par les  terroristes du JNIM, liés à l'organisation al-Qaida au Maghreb islamique. Les forces maliennes et  les mercenaires russes y mènent actuellement des opérations.

Après les accusations de viols et de pillages à Nia-Ouro, en début septembre, l'armée avait appelé à la « vigilance » contre la « désinformation des terroristes et de leurs complices » et assuré qu'elle menait ses opérations « avec professionnalisme ». Sollicitée à propos de ces nouvelles allégations d'exactions, l'armée n'a pas donné de suite.

Bema Bakayoko avec RFI.fr

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