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Ukraine: l'activité diplomatique ne parvient pas à faire tomber la tension

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Lors d'un entretien téléphonique avec son homologue russe, le président américain a renouvelé son appel à une solution diplomatique, tout en se disant prêt « à d'autres scénarios ».

L'activité diplomatique autour du dossier ukrainien se poursuit avec intensité sans que la désescalade espérée ne se profile. Lors d'un entretien d'un peu plus d'une heure – « professionnel et riche », selon Washington ; « équilibré et professionnel », d'après Moscou –, Joe Biden a prévu Vladimir Poutine : les États-Unis et leurs alliés « répondront de manière résolue et imposeront des répercussions sévères et rapides à la Russie » si cette dernière envahit l'Ukraine. Le locataire de la Maison Blanche a réaffirmé qu'une invasion « causerait des souffrances humaines considérables et fragiliserait la position de la Russie ».

L'échange très attendu n'a pas entraîné de « changement fondamental dans la dynamique qu'on observe depuis maintenant plusieurs semaines », a estimé un responsable américain cité par l'Agence France-Presse. Selon lui, « on ne sait toujours pas si la Russie va privilégier la diplomatie à l'usage de la force ». Washington a insisté vendredi sur le risque d'une invasion « imminente » de l'Ukraine par la Russie, qui a massé plus de 100 000 soldats près de la frontière et vient d'entamer des manœuvres militaires en mer Noire et en Biélorussie, encadrant de facto le pays.

« Absurde »

« L'hystérie a atteint son apogée », a commenté de son côté le conseiller diplomatique de Vladimir Poutine, Iouri Ouchakov, lors d'une conférence de presse. « Ces derniers jours et ces dernières heures, la situation a été menée à l'absurde », a-t-il encore critiqué, affirmant que « les Américains annoncent la date même de l'invasion russe, et en même temps gonflent les muscles militaires de l'Ukraine ».
Lors d'une conversation téléphonique dans l'après-midi avec le président français Emmanuel Macron, Vladimir Poutine avait déjà dénoncé « les spéculations provocatrices quant à une prétendue "invasion russe" de l'Ukraine » ainsi que les « livraisons d'ampleur d'armements modernes » à son voisin. À l'issue de cet entretien, le constat de Paris était le même que celui de Washington : « Notre sentiment est que Vladimir Poutine reste sur les mêmes bases (...) dans un état d'esprit d'exigence, de provocation, en prenant soin néanmoins de garder toutes ses options ouvertes. »

Emmanuel Macron, qui a aussi échangé avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, devait également appeler le président américain et le chancelier allemand Olaf Scholz.
Au-delà des chefs d'État, les intenses échanges diplomatiques ont consisté ce samedi en des appels entre les chefs de la diplomatie russe Sergueï Lavrov et américaine Antony Blinken, qui a aussi parlé avec son homologue britannique Liz Truss. Les ministres américain et russe de la Défense, Lloyd Austin et Sergueï Choïgou, ont également échangé. Le chancelier allemand doit reprendre le flambeau, en allant à Kiev lundi et à Moscou mardi.

Appels à quitter le pays

En parallèle, la liste des pays appelant leurs ressortissants à quitter l'Ukraine ne cesse de s'allonger, avec notamment les États-Unis, l'Allemagne, l'Italie, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, le Canada, la Norvège ou encore l'Australie, le Japon et Israël. La compagnie aérienne KLM a annoncé samedi la suspension jusqu'à nouvel ordre des vols vers l'Ukraine. Moscou a aussi rappelé une partie de son personnel diplomatique, affirmant craindre des « provocations » adverses.

Les États-Unis ont également ordonné le départ de l'essentiel du personnel de l'ambassade américaine à Kiev, relevant qu'une offensive russe pouvait « commencer à tout moment et sans avertissement ». Quelque 160 soldats américains qui entraînaient les forces ukrainiennes ont aussi reçu l'ordre du départ.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a pour sa part une nouvelle fois jugé les déclarations américaines trop alarmistes. « Toutes ces informations ne font que provoquer la panique et ne nous aident pas », a-t-il critiqué.
 

RFI

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