Ce coup de filet marque la fin du règne d’un homme qui, dans le milieu de la pègre, avait acquis une réputation quasi-mythique.
Réseau bien huilé
Ablo, surnommé “le roi du recel”, n’était pas un receleur ordinaire. Il avait érigé un véritable empire clandestin, transformant les fruits des cambriolages en une activité lucrative. Plus qu’un simple intermédiaire, il finançait les opérations nocturnes de jeunes cambrioleurs, leur fournissant équipements et appuis logistiques. Les objets volés – téléviseurs, smartphones, électroménagers – lui étaient cédés à des prix dérisoires avant d’être écoulés rapidement sur le marché noir.
Pour ses recrues, Ablo représentait bien plus qu’un patron : il était un stratège et un mentor, orchestrant chaque étape du processus. Cette organisation bien rodée faisait de lui une figure incontournable du “marché noir” et un homme respecté, voire craint, dans le milieu criminel.
La chute d’Ablo n’a pas été le fruit du hasard. Depuis des mois, la BRI-Nord avait accumulé des témoignages concordants de cambrioleurs arrêtés, tous pointant vers lui comme le pivot du réseau. Mais malgré ces indices, Ablo demeurait insaisissable, jouant de son aura et de ses précautions pour échapper aux forces de l’ordre.
C’est à l’aube, à un moment où il pensait pouvoir vaquer tranquillement à ses activités, que les agents de la BRI ont frappé. L’opération, savamment préparée après des semaines de filatures et d’enquêtes minutieuses, a permis de mettre un terme à sa cavale.
Vent de soulagement à Abidjan
L’arrestation d’Ablo est perçue comme une victoire majeure dans la lutte contre le crime organisé. Pour les citoyens d’Abidjan, c’est un signal fort envoyé aux réseaux criminels qui prospèrent dans l’ombre.
Cependant, la Police Nationale reste prudente. Si cette arrestation représente un pas important, elle ne signe pas la fin des activités illicites dans la région. “La lutte contre le crime organisé est un combat de longue haleine”, rappellent les autorités.
En attendant son procès, Ablo a désormais tout le temps de méditer sur l’adage qui veut que “les empires bâtis sur l’illégalité finissent toujours par s’écrouler”.
Avec sa chute, Abidjan peut rêver à des jours plus sereins. Mais pour les forces de l’ordre, la vigilance reste de mise. Car si le “roi du recel” est tombé, d’autres tentent peut-être déjà de prendre sa place.
Olivier Yeo
