Économie

Mévente des journaux, concurrence des réseaux sociaux: Un forum s’ouvre cette semaine à Assinie pour sauver la presse

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Les journaux ivoiriens doivent se réinventer pour stopper l’hémorragie de mévente. (Ph : DR)
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Du 26 au 28 septembre 2024, un forum réunira tout le gotha de la presse ivoirienne à Assinie-Mafia, pour explorer des pistes en vue de sauver le secteur, du marasme dans lequel il est englué depuis quelques années.

Organisée par le groupe Capital Média de l’ancien Directeur général de Fraternité-Matin, Honorat de Yedagne, cette initiative est soutenue par le Projet d’amélioration de la gouvernance pour la délivrance des services de base (PAGDS). Selon son promoteur, il s’agit, à travers ce rendez-vous d’Assinie-Mafia, d’aider à sortir les médias nationaux de la sinistrose dans laquelle ils se trouvent. « Le Forum Assinie-Mafia a vocation à éveiller les consciences et à créer les conditions psychologiques, intellectuelles et morales, d’une rupture radicale avec les pratiques anciennes, et à nous amener à tourner définitivement le dos à ce journalisme de « soumission à la soumission » qui a conduit la presse dans une impasse », explique Honorat de Yedagne. Qui ajoute : « Nous allons donc au Forum Assinie-Mafia pour amorcer un moment important de l’histoire de la presse ivoirienne qui en appelle à une « Révolution cognitive et stratégique » de la part des acteurs des médias. Une révolution pour asseoir les bases d’une performance économique, la clé de voûte de l’indépendance éditoriale, susceptible de faire de notre métier, une véritable force de propositions crédibles, avec une vigilance critique toujours renouvelée ».

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Il appelle la presse à se réinventer et pour y arriver, des pistes de solutions seront explorées au Forum d’Assinie. Honorat de Yedagne exhorte la presse à « s’émanciper (…) de cet inacceptable attelage, par défaut, aux écuries politiques et définir souverainement son champ d’autonomie et sa ligne de survie ». Pour l’ancien DG de Fraternité-Matin, « c’est cette posture qui permettra à la presse de déterminer ses choix éditoriaux, ses orientations technologiques et sa place dans un environnement concurrentiel par une meilleure gestion de son capital humain, de sa politique managériale et de sa capacité d’anticipation ». Pur produit de l’ex-faculté de sciences-économiques de l’Université de Cocody, aujourd’hui, Université Félix Houphouët-Boigny, Honorat de Yedagne estime qu’il n’y a de salut pour les entreprises de presse ivoiriennes que si elles consentent à « créer les conditions de leur performance économique ». Ainsi pourront-elles « échapper à l’assistanat public et aux grands donneurs d’ordre ». Et de conclure : « C’est la clef de notre survie. Il n’y en a pas d’autres ». Soit la presse nationale s’engage sur cette voie pour sortir la tête de l’eau, soit elle reste prisonnière de la précarité. « Maintenir le statu quo actuel nous mène inexorablement au suicide collectif et à l’indignité partagée », prévient le patron de Capital Média.

Assane Niada

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