Économie

Lutte contre l'orpaillage clandestin: Ces mesures du Gouvernement qui vont tout changer

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On dénombre en Côte d’Ivoire selon une étude 241 sites clandestins pour une population d’orpailleurs estimée à 23 400 individus. (Photo DR)   
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Le gouvernement ne démord pas dans sa quête d’éradiquer l’orpaillage clandestin. En dépit de toutes les dispositions mises en place, le phénomène perdure. Mais les autorités compétentes ne démordent pas, des mesures sont en cours en vue de mettre de l’ordre.   

Une récente étude menée par le Hub rural, une plateforme d’appui au développement rural et à la sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest et du Centre, a permis de dénombrer en Côte d’Ivoire au moins 241 sites clandestins, pour une population d'orpailleurs évaluée à 23 400 individus.

L’orpaillage clandestin est une pratique qui correspond à la recherche et l’exploitation artisanale de l’or dans les rivières aurifères. Au cours de ces dernières années, la recrudescence de ce fléau a entrainé certaines infractions dans les zones d’activités notamment le grand banditisme, la prostitution et le recollage, la traite de personne, le trafic et la consommation de drogue telles que les amphétamines, le tramadol et le cannabis. Il n’est pas sans ignorer que le terrorisme se nourrit de l’orpaillage. A cela s’ajoute la déscolarisation, la destruction des terres cultivables et la menace de l’insécurité alimentaire.

D’autres facteurs liés à ce phénomène nuisent gravement à l’environnement à cause du mercure qui est utilisé pour amalgamer l’or.

« Lorsque ce polluant dangereux est exploité dans des rivières, le processus permet à des bactéries de transformer le mercure en méthyl mercure, un neurotoxique puissant, qui est ingéré par les êtres vivants à proximité. Les poissons carnivores vivants dans ces zones sont alors contaminés et, suivant la chaîne alimentaire, la population locale qui s’en nourrit aussi. De plus, l’orpaillage illégal entraîne une déforestation massive et le développement de trafics de drogues, d’armes et de personnes, mettant en danger la population locale », a confié une source sécuritaire qui a préféré garder l’anonymat.

Toutefois face au phénomène grandissant, les autorités compétentes ne sont pas restées passives. Bien au contraire, des mesures ont été prises pour renforcer le dispositif de lutte avec la création d’un Groupement Spécial de Répression de l'orpaillage illégal en Côte d'Ivoire. Il comptera des éléments de différents corps de l’armée nationale. Un projet de loi renforçant le code minier a été adopté par le parlement. Le code minier, adopté en 2014, a permis de faire des progrès indéniables avec la destruction de plusieurs sites d’orpaillage illégal, des personnes arrêtées. Des chantiers-écoles ont été construits et des artisans sont formés.  

Une grosse perte financière pour le pays

Le ministre des Mines, du pétrole et de l’Energie, Mamadou Sangafowa-Coulibaly estimait en décembre 2023, les pertes financières dues à l’orpaillage illégal à plus de 3 000 milliards FCFA chaque année. Un an plus tard, le membre du gouvernement, relève des avancées notables dans la lutte et que le secteur d’activité des mines est en plein essor.

Le jeudi 06 juin 2024 dernier au cours d’une conférence de presse, à l’auditorium de la Primature, le ministre a déclaré que des réformes sont en cours pour renforcer et rattraper les pertes financières.

« Pour répondre à ces préoccupations, plusieurs réformes sont en cours, dont la révision du code minier, afin d’accroître la part de l’Etat dans les revenus miniers et insérer les investisseurs nationaux dans l’exploitation minière. Concernant l’orpaillage et son encadrement, le code révisé offrira la possibilité de faire cohabiter les grands permis avec les autorisations artisanales d’exploitation minières » a informé le ministre Mamadou Sangafowa-Coulibaly.  

Poursuivant, il a précisé qu’il est prévu « également la mise en place d’un comptoir national d’achat d’or et l’installation d’une unité d’affinage d’or. Des mesures qui devraient permettre de limiter la pratique de l’orpaillage illégal.

« Le nouveau code mettra l’accent sur la transformation locale des minerais et organisera l’exploitation transparente des ressources ainsi que de la répartition équitable des profits entre les parties prenantes » a-t-il expliqué.

Sangafowa-Coulibaly a indiqué que 99% des sites existants pour l’orpaillage clandestin a relevé des accords entre propriétaires terriens ou chefs de village et que les 1% qui s'aventurent à outrepasser ces personnes sont chassés des lieux d’occupation.

« Il faut traquer les recettes issues de l’orpaillage illégal. Les causes racines de l’orpaillage c’est le coût de l’or. Le Kg de l’or qui était à 2000 FCFA dans les années 2000 est passé à 40 000 FCFA le kg de nos jours. Il n’y a pas mal d’initiatives qui ont permis de contenir le fléau jusqu’à maintenant. Il faut traquer les ressources issues de l’orpaillage clandestin » a-t-il averti. Non sans avoir rassuré, les perspectives de l’exploitation minière sont toutes aussi prometteuses pour notre pays.

« Les productions annuelles d’or, de manganèse et de nickel, pour ne citer que ces minerais, se sont fortement accrues. L’Exploitation Minière Artisanale et à Petite Échelle connaît elle aussi un véritable essor. Les investissements annuels privés ont été multipliés par six (6) entre 2012 et 2023, pour s’établir à 386 milliards de FCFA au titre de l’année 2023. Les recettes fiscales perçues par l’Etat, quant à elles, se sont chiffrées à 372 milliards de FCFA en 2023, soit près de vingt (20) fois leur niveau de 2012 », a expliqué Sangafowa-Coulibaly. Qui a promis de faire du secteur des ressources minérales et énergétiques le principal pilier de la vision du président Ouattara.

« Notre objectif est de faire du secteur des ressources minérales et énergétiques le principal pilier de la vision de SEM Alassane Ouattara qui est de faire de la Côte d’Ivoire un pays à revenu intermédiaire de la classe supérieure à l’horizon 2030 » a-t-il conclu.

 

Venance KOKORA

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