Les experts avertis en matière de productions agricoles, sont unanimes pour dire qu’une meilleure sélection de semences et de produits phytosanitaires concourt à multiplier le rendement des producteurs. Aussi faut-il le rappeler, il est toujours indispensable de faire une étude du marché avant de commencer une activité.
Mohamed Lamine, Consultant agricole, sorti de l'Institut international des affaires en entrepreneuriat, en abrégé 2IAE, livre quelques pistes de solutions qu’il a expérimentées sur plusieurs parcelles et qui pourraient fortement contribuer au succès des entrepreneurs qui se sentent attirés par un tel investissement.
Il suffit seulement 02 mois, après le semis pour le producteur de passer à la récolte des fruits. La cueillette peut s’étendre sur 2 à 3 mois. À ce jour, le rendement de la culture de la pastèque est estimé entre 7 tonnes et 12 tonnes à l'hectare. Le prix, lui, varie entre 1000 FCFA et 1250 FCFA l'unité. Au cas où le fruit est petit, le prix est situé entre 500 FCFA et 750 FCFA. Ces prix sont pour les détaillants.
Pour les grossistes, la pastèque est vendue en Kg entre 30 000 FCFA et 75 000 FCFA, si elles sont grosses.
Au dire du Consultant agricole, la production d’une plantation qui respecte les normes peut déboucher à un bon chiffre d’affaires dans l’ordre de 7 500 000 FCFA voir plus pour un investissement de 650 000 FCFA et 800 000 FCFA.
La culture de la pastèque est encore méconnue des ivoiriens, ce qui est donc un avantage pour le producteur qui pourra produire et mieux vendre.
Cependant, la pratique du terrain n’est pas facile comme on le prétendre.
À en croire Mohamed Lamine, une bonne pousse exige de la lumière, la chaleur et des éléments fertilisants, surtout en potasse. Par contre, elle est peu exigeante en sols, mais le terrain doit être bien composté et drainé de sorte que le sol soit toujours humide. « C'est une plante qui aime l’eau, mais les apports devront être contrôlés pour que la plante donne de gros fruits. Toutes les terres ne sont pas appropriées à la culture de la pastèque, d'où l'importance du choix du sol. Le sol doit être légèrement en pente en saison de pluie et en saison sèche, le sol devra être proche d'un coin d'eau », a-t-il conseillé. Tout cela revient à dire qu’il appartient au cultivateur de mieux préparer le sol à mettre en valeur.
Préparation du sol
Cette étape est importante dans le processus, selon le Consultant agricole, puisqu’elle détermine la suite de l’engagement du producteur. La préparation du sol va consister à abattre et défricher systématiquement tout le couvert végétal, car la pastèque n’aime pas l’ombre. Stocker les débris de végétaux facilement dégradables, ils serviront pour le paillage, le reste sera brûlé. Piqueter la parcelle en respectant des écartements de 2 m x 1 m, ce qui donnera environ 400 plants/1000m2. Creuser un trou à l’emplacement de chaque piquet d’environ 60 cm de diamètre et 40 cm de profondeur. Séparer la terre de surface avec celle du fond. Mélanger ensuite la terre de surface avec de la terre noire et de la fumure de fond (fientes de poule, compost) à raison de 3 à 4 kg/poquet. Remplir ensuite chaque trou de ce mélange jusqu’à environ 2 cm du bord. Arroser chaque trou jusqu’à ce qu’il soit saturé d’eau.
Choix des variétés
Il est bien de noter, selon l’expert, que les critères de sélection d’une variété de pastèque se feront sur la base de la résistance aux maladies, la résistance au transport et une chair ferme en sucré.
Semis
L’une des étapes qui s’impose au producteur est le semis qui peut se faire de manière directe ou après passage en pépinière. De manière directe, cela va consister pour le producteur, à tremper la semence dans l’eau pendant une nuit. Cependant, le semis doit se faire immédiatement le lendemain sur terre humidifiée. Semer 3 à 4 graines dans chaque poquet en maintenant un écart de 10 cm entre elles et une profondeur de 2 cm, prévoir environ 70 g de semences/1000m2 et tasser légèrement le sol.
L’étape des pépinières, selon le Consultant agricole, consiste à prévoir une ombrière à moitié couverte et un support élevé où seront placés les semis (ce qui permet d’éviter la contamination par les maladies du sol), mélanger la terre avec du fumier, tracer des lignes de semis espacées de 15 cm et semer les graines espacées les unes des autres de 10 cm, jusqu’à une profondeur de 3 cm qu’il faut arroser régulièrement.
Dès la levée, il est nécessaire d’appliquer un engrais salubre riche en phosphore afin de favoriser le développement des racines. Si besoin, il faut préparer le sol 10 jours avant le repiquage comme dans le cas du semis direct. Puis, transplanter au stade de 2-3 feuilles, porter les plants avec une motte de terre pour les mettre dans les poquets préparés. Il faut choisir les plants les plus vigoureux et planter 2 à 3 plants/poquet.
L’étape de la récolte
La technique de récolte recommandée, consiste à enlever les fruits qui sont mûrs. Pour apprécier la maturité des fruits, les producteurs procèdent par plusieurs systèmes, notamment en tapotant le fruit. Plus, il est léger, plus il est mûr, ensuite, en observant les rayures qui sont sur le fruit. Quand les rayures deviennent plus claires, le fruit est mûr.
Venance Kokora
