L’objectif assigné à cette instance, selon les initiateurs, vise à renforcer la compétitivité de la filière coton. « La filière coton demeure une filière stratégique pour le développement économique et social des États membres de l’Union », a déclaré le représentant résidant de l’Union économique des États de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA), Gustave Diasso. Qui, d’ailleurs, soutiendra que l’espace UEMOA reste la principale zone cotonnière en Afrique subsaharienne avec 76% de la production et se classe au 5e rang à l’échelle mondiale des exportations cotonnières. La culture du coton, dans l’espace UEMOA, impacte près de 15 millions de personnes, avec une production annuelle moyenne de plus de 2 millions de tonnes pour le coton graine et de plus de 900 000 tonnes pour les fibres de coton.
Selon l’agence APANEWS qui a rapporté l’information, Gustave Diasso, a relevé que la culture du coton fait intervenir des millions de personnes et contribue pour une bonne part à la création de richesses des États membres. Sur cette base, le coton a été retenu par l’UEMOA dans sa politique agricole en 2001, comme faisant partie des quatre principales filières à promouvoir. L’organisation a aussi pour objectif de contribuer durablement à la satisfaction des besoins alimentaires de la population, au développement économique et social des États membres et à la réduction de la pauvreté, en particulier en milieu rural. « C’est pourquoi, la Commission met en œuvre l’agenda pour la compétitivité de la filière coton textile de l’UEMOA, adopté en décembre 2023, dont la vision est la transformation de 25% de la production annuelle de la fibre de coton, en y créant des milliers d’emplois traditionnels », a-t-il soutenu. Pour Gustave Diasso, la mise en œuvre de cette politique agricole de l’UEMOA s’appuie sur une démarche participative à travers la mise en place, au niveau régional, d’un processus de concertation avec tous les acteurs du monde agricole et en particulier, les organisations professionnelles.
« Cette démarche vise à adapter les filières agricoles aux règles du marché régional et international en favorisant l’intensification de la production et en améliorant sa compétitivité », a justifié le représentant résidant de l’UEMOA. Le président du Comité ad hoc de la constitution de cette faîtière régionale de la filière coton a relevé les difficultés qui ont concouru au retard de la présente assemblée constitutive, dont la crise COVID-19 et le contexte politique, économique et sécuritaire dans la sous-région et le monde entier. « En effet, depuis l’atelier de Ouagadougou en mars 2019 où les bases ont été jetées (…), le travail du Comité ad hoc a souffert du contexte socio-économique, politique et sanitaire de la COVID-19 qui n’a point favorisé les rencontres en présentiel », a mentionné Mathieu Adjovi. « Ensemble, nous apporterons des solutions appropriées et communes aux problèmes de la filière qui impactent toute une région où tout un continent », a-t-il dit. Il citera à cet effet, le phénomène jasside qui détruit en grande partie, la production du coton au champ. Le ministre d’État, ministre de l’Agriculture et du développement rural de la Côte d’Ivoire, Kobenan Adjoumani, qui a présidé la cérémonie d’ouverture, a rappelé les actions de l’État pour rendre compétitif, le secteur et résorber les difficultés rencontrées par les producteurs. « Le gouvernement ivoirien a entrepris plusieurs réformes allant du renforcement de la performance et de la compétitivité de la filière coton », a relevé le ministre d’État.
Il a énuméré le zonage agro-industriel, le financement de projets de développement dont le dernier en date, est celui relatif à la résilience des systèmes cotonniers du Nord de la Côte d’Ivoire (Resco), à hauteur de 44 milliards de FCFA. En Côte d’Ivoire, le coton est le quatrième produit agricole d’exportation du pays et génère plus de 100 milliards de Fcfa chaque année. Au terme de l’Assemblée générale constitutive, Mathieu Adjovi, président de l’interprofession coton du Bénin, a été désigné président de l’ORIC-UEMOA par ses pairs. Il a pour vice-président, N’kambi Nikiebo du Burkina Faso. Le poste de secrétaire général, lui, est revenu à Abdoulaye Diarra du Mali, tandis que celui de trésorier, est dévolu à la Côte d’Ivoire, à travers son représentant Soro Moussa. Abidjan abrite le siège de l’ORIC-UEMOA.
En ce qui concerne la présidence, elle a été décrétée tournante par ordre alphabétique des États membres, pour un mandat de trois ans. Le Sénégal et le Togo ne font pas partie des membres fondateurs de cette instance pour défaut de l’interprofession coton dans leurs pays.
Venance Kokora