Culture

Contenus numériques : 2/3 des influenceurs ne vérifient pas leurs sources selon l’UNESCO 

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Une enquête diligentée par l’UNESCO et publiée le mardi 26 novembre 2024 révèle que 62% des créateurs de contenus numériques ne procèdent pas à une vérification rigoureuse et systématique des faits avant de les partager. Une enquête qui tombe à pic au moment où le gouvernement ivoirien à travers le ministère de la Communication mène une ‘’guerre’’ contre « les sorciers numériques ».

Consciente du rôle important des créateurs de contenus numériques dans l'écosystème de l'information, l’organisation des Nations unies va former pour la première fois des milliers d’influenceurs originaires de 160 pays. « Les créateurs de conte nus numériques ont acquis une place majeure dans l'écosystème de l'information, intéressant des millions de personnes à l’actualité culturelle, sociale ou politique. Mais beaucoup d'entre eux peinent à affronter la désinformation et les discours de haine en ligne, et réclament davantage de formation. Dans le cadre de son mandat pour l'éducation aux médias et à l'information, l'UNESCO va les soutenir avec une formation mondiale dédiée », peut-on lire dans un communiqué de l’organisation.

 500 influenceurs de 45 pays ciblés par l’enquête

Dénommée ‘’Derrière les écrans’’, l’enquête de l’UNESCO a ciblé 500 influenceurs de 45 pays, avec l'expertise d'une équipe de recherche spécialisée de l'université d'État de Bowling Green (États Unis). Cette enquête, à en croire la directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, « analyse pour la première fois à l’échelle mondiale les motivations et les pratiques des créateurs de contenus numériques, ainsi que les défis auxquels ils sont confrontés ». Selon elle, l'enquête montre que les créateurs de conte nus ont du mal à déterminer les meilleurs critères pour évaluer la crédibilité des informations qu'ils trouvent en ligne. « 42 % des personnes interrogées utilisent comme principal indicateur « le nombre de mentions “j’aime” et de “partages” qu'un article a reçu » sur les médias sociaux. 21% n’ont aucune réticence à partager un contenu s'il leur a été communiqué « par des amis en qui ils ont confiance », et 19 % déclarent se fier « à la réputation » de l'auteur ou du diffuseur initial du contenu », a-t-elle indiqué.

 Les journalistes appelés au secours des créateurs de contenus numériques

Une résolution de l’enquête indique que les journalistes pourraient fournir une aide précieuse aux créateurs de contenus numériques afin de vérifier la fiabilité de leurs informations. Toutefois, il est déploré la rareté des liens et la coopération entre ces deux communautés. Selon l’UNESCO, les médias d'information grand public ne sont que la troisième source la plus fréquente (36,9 %) des créateurs de contenus, après leur propre expérience et leurs propres recherches et entretiens. C’est pourquoi, l’organisation conclut que 73% des créateurs de contenus numériques ont exprimé le souhait d'être formés à le faire. Raison pour laquelle l'UNESCO lance ce mois-ci la toute première formation mondiale sur ce sujet, avec plus de 9 000 inscrits originaires de 160 pays.

 Une méconnaissance des droits et devoirs des créateurs de contenus déplorée

En plus de ne pas vérifier leurs sources, les créateurs de contenus numériques dans leur majorité (59%) ne connaissent pas, ou n’ont que vaguement entendu parler des normes internationales et des cadres réglementaires relatifs aux communications numériques, révèle l’enquête. « Seuls un peu plus de la moitié des répondants (56,4%) connais sent les programmes de formation qui leur sont destinés. Et seulement 13,9% de ceux qui connaissent ces pro grammes y ont participé », peut-on lire. Toute chose qui, à en croire l’organisation des Nations unies, les empêche également de faire valoir leurs droits lorsqu’ils sont eux-mêmes victimes de contenus illicites en ligne.

Une formation taillée sur mesure pour et avec les influenceurs

Cette formation en destination des influenceurs est selon l’UNESCO « la première formation au monde conçue pour et avec les influenceurs ». Une formation qui leur donnera les moyens de lutter contre la désinformation et les discours de haine, et à leur fournir une base solide de connaissances sur les normes juridiques mondiales en matière de liberté d'expression et d'information. « Le contenu de cette formation a été conçu par des experts en éducation aux médias et à l'information, en étroite collaboration avec des influenceurs de premier plan des différentes régions du monde. Il permet ainsi de répondre au plus près à la réalité des situations vécues par les créateurs de contenus numériques », indique le communiqué. La formation qui a déjà débuté durera 4 semaines. Au cours de leur formation, ces 9 000 influenceurs apprendront à rechercher des informations en utilisant un large éventail de sources, à évaluer et vérifier la qualité des informations, à être transparents sur les sources qui inspirent leur contenu, à identifier, expliquer et signaler la désinformation, l’infox et les discours de haine et surtout à collaborer avec les journalistes et les médias traditionnels pour donner plus de visibilité aux informations basées sur des faits. Au terme de la formation, l’UNESCO continuera à travailler avec les bénéficiaires pour créer une communauté partageant les bonnes pratiques, promouvant l’intégrité de l’information à grande échelle et sensibilisant ses pairs.

Philip KLA

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