D’où est en venue de l’internationalisation de la journée du 08 mars ?
La journée internationale des droits de la femme n’est pas le fruit du hasard. C’est un enchainement d’événements qui a donné naissance à la célébration du 08 mars, comme journée internationale des droits de la femme. Cette journée tire son origine de la lutte des classes ouvrières, doublée des manifestations tous azimuts des femmes qui militaient farouchement pour leur droit au vote. C’était déjà aux premières heures du XXe siècle. À l’époque, les conditions pénibles de travail, et l’inaccessibilité pour la gent féminine à certains postes de travail ont provoqué le courroux des organisations féminines pour réclamer l’égalité de leurs avec les hommes afin de bénéficier des mêmes droits. Ces luttes, observées aux Etats-Unis et en Europe ne seront pas platoniques. L’an 1910 sera le point de départ. Clara Zetkin, enseignante, journaliste et femme politique marxiste allemande, figure historique du féminisme socialiste va proposer pour la toute première fois, que soit créé une Journée internationale des femmes. C’était à l’occasion de la conférence internationale des femmes socialistes. Mais cette date ne sera pas maintenue comme journée commémorative des droits de la femme. C’est en 1945, à force de persévérance que l’idée de Clara Zetkin de consacrer une journée internationale des droits de la femme va prendre forme. Elle est consécutive à la grève des ouvrières de Saint Pétersbourg en 1917. Cette célébration va devenir une tradition à l’échelle internationale. Sa reconnaissance statutaire par les Nations-Unies se fera en 1977.
Le sens de la célébration de cette journée
Au-delà de tout le folklore qui entoure la célébration de cette journée, à travers son caractère festif, le 08 mars de chaque année offre l’occasion aux femmes, de faire le bilan des acquis de leurs droits, et de dégager les perspectives. C’est donc un moment de réflexion et de mobilisation pour l’égalité entre les femmes et les hommes ; faire le point sur ce qui a été fait et ce qui reste à faire sur la question de la place des femmes dans la société. C'est également l'occasion de mettre en avant les initiatives qui placent les femmes au cœur de la création ainsi que leur participation à la vie sociale, politique et économique.
Chaque année, un thème précis est fixé par l’Organisation des Nations. Le thème choisi pour l’édition 2023 s'inscrit dans le contexte du développement du numérique. Il s'intitule « Pour un monde digital inclusif : innovation et technologies pour l’égalité des sexes ». Au plan national, le gouvernement ivoirien a opté pour le thème : « Innovations technologiques, leviers d’inclusion sociale et économique de la femme et de la jeune fille en Côte d’Ivoire ». Le choix dudit thème se justifie par le fait que la vie dépend de plus en plus d'une forte intégration technologique. Or, les femmes sont très peu portées sont l’utilisation et la maitrise du digital. A preuve, en Côte d’Ivoire, selon une étude réalisée par l’Autorité de Régulation des Télécommunications auprès de 2000 ménages, 38% des personnes qui exercent dans le secteur des TIC sont des femmes, alors qu’elles représentent presque la moitié de la population ivoirienne (48,7%). D'ici à 2050, 75% des emplois seront liés aux domaines scientifiques et technologiques. Pourtant, aujourd'hui, les femmes n'occupent que 22% des postes en intelligence artificielle, pour ne citer qu'un exemple.
Ernest Famin