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Interview/ Droit de cuissage, polygamie...L'artiste Hilary sans détour : « Je refuse catégoriquement d'être "tchiza" »

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Hilary se définit comme une valeur sûre de la musique ivoirienne. (Photo : DR)
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À l’état civil Kessé Hilary Estelle Sonia, Hilary est, à 25 ans, l’une des voix sûres de la musique ivoirienne. À travers sa voix d’une tonalité et un timbre particuliers, l’artiste passe par le zouk et aussi la musique de variétés pour prêcher l’hymne de l’amour. Elle s’est confiée à L’Avenir.

Cela fait environ deux ans que vous vous êtes lancée dans une carrière musicale solo. Pourquoi avoir finalement abandonné votre parcours d’assistante de direction pour une carrière musicale ?

Effectivement, cela fait exactement un an huit mois que j’ai débuté ma carrière musicale. J’ai aujourd’hui six titres sur le marché, à savoir ‘’Accélérer’’, ‘’Qu’est-ce qui n’a pas marché ?’’, ‘’Mon délire’’, ‘’Calculatrice’’, ‘’Joyeux noël’’ et ‘’Le jour’’ qui est un remix fait en featuring avec Chantal Taïba. Bien avant, je suis diplômée d’un BTS en Assistanat de direction. J’ai dû laisser cette profession, parce que je ne la sentais pas vraiment. Je n’étais pas assez à l’aise dans un bureau. J’ai acquis tout de même de l’expérience dans deux entreprises avant de raccrocher.

Comment était votre collaboration avec votre patron au point d’abandonner si vite une profession pour laquelle vous avez acquis des diplômes ?

J’avais de très bonnes collaborations avec mes patrons. L’entente était parfaite à ce niveau.

Ne serait-ce pas parce que votre patron souhaitait avoir plus de proximité avec vous que vous êtes passée à autre chose ?

Non, pas du tout ! J’appelais ‘’papa’’, tous mes patrons pour anticiper sur tout ce qui pourrait arriver. Pour moi, pour que le patron te drague, c’est que tu as laissé une ouverture. Moi, je fermais toutes les ouvertures.

C’est à l’âge de neuf ans que naît votre déclic pour la musique. Vous aviez débuté comme choriste au sein d’une chorale. Pourquoi un tel choix si jeune ?

Effectivement, j’ai débuté la chorale à l’âge de neuf ans jusqu’à douze ans dans la chorale de l’église Sainte Monique au Mahou. Mai, c’était une idée de mon père. Après, je me suis lancée dans la danse. J’étais danseuse RnB, Afro pop, et plusieurs autres styles. Ensuite, j’ai été chorégraphe, mais je le faisais de façon anonyme ou cachée, vu que mon père ne voulait pas que je danse. Mon père était beaucoup ancré dans la religion.

La logique aurait voulu que vous optiez pour le ministère de chantre en lieu et place de la musique que vous pratiquez aujourd’hui, n’est-ce pas ?

C’est bien dommage, parce que je n’ai pas choisi de faire la musique que je pratique aujourd’hui, mais elle s’est imposée à moi. N’empêche, sait-on jamais, peut-être que dans les années à venir, je ferai du gospel ou la musique chrétienne. De fait, je n’avais pas prévu d’être une artiste-chanteuse. Une opportunité de chanter s’est présentée à moi et je l’ai saisie. Je n’avais jamais chanté, je ne connaissais vraiment rien dans la musique, mais quand mon producteur Chico m’a fait la proposition de me produire, j’ai sauté sur l’occasion. Et le résultat a été apprécié de tous.

Dans quel style musical vous positionnez-vous ?

J’aime beaucoup tout ce qui est zouk love, sensuel. Je me définirai donc dans la catégorie variétés, parce qu’il est difficile de retrouver un même rythme dans mes chansons. Chacune de mes chansons a son style particulier.

Qu’est-ce qui explique la trop grande présence du thème de l’amour dans vos chansons ?

L’amour est fondamental. Contrairement aux autres artistes qui ont opté pour la satire, les critiques, moi, je préfère véhiculer l’amour. Mon objectif est de transmettre l’amour, la sensualité, parce qu’il n’y a vraiment rien dans les palabres, la guerre, l’hypocrisie… Je n’aime donc pas chanter pour des choses inutiles qui n’apporteront rien à la nation.

C’est donc votre choix de la thématique de l’amour qui vous recommande de vous habiller aussi sexy et sensuelle ?

Je suis ainsi de nature. Ce n’est donc pas parce que je suis devenue artiste-chanteuse que je suis devenue comme ça. Mes proches peuvent le témoigner. J’ai toujours été coquine, sexy et sensuelle.

Généralement, les chanteuses qui arborent le style sexy ont pour objectif premier d’appâter des gourous. C’est bien ce que vous recherchez ?

Ce n’est pas mon cas. Je sais où je vais et j’ai confiance en mon talent. Celles qui le font, ne connaissent pas leurs valeurs. Quand on a confiance en soi, on ne nourrit pas de tels projets en venant à la musique. Moi, je préfère travailler pour avoir mes propres revenus, parce que quand on dépend d’un homme friqué, on se limite. Être indépendante financièrement permet d’acquérir son indépendance et faire en toute liberté, ce qu’on veut. Je ne veux jamais dépendre d’un homme.

Vous êtes une femme trop libérale ou trop autonome ?

Je suis douce, attentionnée dans la relation. J’aime être cette femme qui aide son homme dans ses charges. Ça ne sert à rien à une femme d’être dans le foyer à ne rien faire. Quand on veut le respect de son homme, on travaille pour l’aider.

Quel genre de folies avez-vous déjà faites pour votre homme ?

J’ai fait beaucoup pour mon homme. Je n’aime pas trop dévoiler ce pan de ma vie. Mais mes ex-copains ‘’ne peuvent pas gâter mon nom’’ sur ce point. Par exemple, une fois, j’ai donné tout mon salaire à un de mes ex pour monter son entreprise.

Vous avez beaucoup d’ex-copains apparemment ?

Non, je n’ai seulement que trois. Il y a le premier que j’ai connu lorsque j’étais au secondaire, un autre quand j’étais étudiante et le dernier avec qui j’ai beaucoup duré, avant qu’on ne se sépare.

Qui est donc l’actuel ?

Actuellement, je n’ai personne dans ma vie. Je me concentre sur ma carrière. Quand j’aurai beaucoup plus d’argent, je vais me permettre d’avoir un homme. Pour l’instant, je cherche mon argent.

Depuis, donc que vous êtes dans le showbiz, un milieu réputé pour les droits de cuissage, vous ne recevez pas de propositions ?

Bizarrement, je n’ai jamais reçu de propositions indécentes. Toutefois, les dragues, il y en a à gogo.

Quels sont vos rapports avec les autres artistes comme Josey, Roselyne Layo, Vitale, Bamba Amy Sarah… ?

Ce sont mes devancières. Lorsqu’il m’arrive de les croiser, on a des relations amicales. Sinon, j’aime bien le comportement égocentrique de Vitale. Roselyne Layo, je ne l’ai certes, pas encore bien cernée, mais je la trouve assez sympa.

Souhaiteriez-vous un jour vous retrouver dans la situation de Josey qui s’est finalement mise en couple avec Serey Dié ?

Franchement, je n’ai aucune envie de me retrouver un jour dans la situation de Josey.  

Vous est-il déjà arrivé de lui prodiguer des conseils ?

Josey est une devancière et donc, il me sera difficile de lui prodiguer des conseils sur de telles situations. D’ailleurs, on s’est croisées assez rarement. Le seul conseil que je peux lui donner, c’est qu’elle arrête de répondre à tout. Elle doit se mettre au même niveau que ceux qui la critiquent. Il est mieux qu’elle reste silencieuse et qu’elle arrête de répondre à tout vent. On la connaît comme une artiste à voix et sa vie privée est loin de nous intéresser.

Accepteriez-vous d’être une ‘’Tchiza’’ ?

Non, pas du tout. C’est d’ailleurs pour éviter cela que j’ai toujours privilégié le travail. Je refuse catégoriquement d’être ‘’Tchiza’’. Je ne partage pas en matière d’homme. Je suis contre la polygamie. En tout cas, si cela doit s’imposer à moi, je déclinerai toujours la proposition.

Qu’est-ce qui a guidé et motivé votre featuring avec Chantal Taïba ?

C’est une idée de mon producteur. J’ai aussitôt adhéré à l’idée, mais je n’y croyais pas trop. Dieu merci, tout s’est bien passé. J’aime le travail et j’ai une grande ambition pour ma carrière. D’où, toutes ces collaborations avec les meilleurs.

Philip Kla

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