Abidjan, 3 mai 2022 (L’Avenir) - Voté à l’unanimité par les députés ivoiriens le 21 décembre, le nouveau régime juridique de la presse « constitue une avancée majeure », selon le gouvernement ivoirien. Cependant les organisations professionnelles des média « restent sur leur faim » malgré les nombreux avancés. Elles l’ont réaffirmé lors de la célébration, mardi.
«Au titre des lois, des décrets et autres décisions que les acteurs du secteur des médias ont exhortés le gouvernement à prendre en vue d’aider à la résolution de certaines difficultés, les Organisations Professionnelles des Médias, tout en saluant la bonne volonté de l’Etat de Côte d’Ivoire, restent sur leur faim.
En effet, la presse ivoirienne dans son ensemble salue l’adoption de deux importants projets de lois. Notamment, le projet de loi modifiant la loi n° 2017-867 du 27 décembre 2017 portant Régime Juridique de la Presse et le projet de loi modifiant la loi n° 2017-868 du 27 décembre 2017 portant Régime Juridique de la Communication Audiovisuelle.
Ces deux lois modificatives vont permettre d’assurer une régulation efficiente, des mécanismes nouveaux et croissants de communication publique dont le développement nécessite une adaptation constante du cadre légal existant. Il s’agit notamment des activités de communication audiovisuelle et des productions d’informations numériques, diffusées via internet et autres réseaux multimédia, qui insuffisamment pris en compte par la législation, échappent au contrôle des autorités de régulation du secteur de l’information et de la communication.
Ces différentes modifications permettront de soumettre, comme l’on toujours souhaité les professionnels des médias, tous ces contenus audiovisuels et productions d’informations numériques, diffusés par les acteurs d’internet dont les blogueurs, les activistes ou les influenceurs, au respect des principes généraux de l’information et de la communication », a fait savoir Evelyne Déba, porte-parole des organisations professionnelles des média.
« Cependant, force est de reconnaître que ces nouveaux cadres ne prennent pas en compte des points essentiels qui ont fait l’objet de consensus au séminaire sur les Etats Généraux de la Presse de Grand-Bassam et de certains nouveaux corps de métier dans la presse et les médias. A titre d’exemple, les nouvelles moutures de ces lois imposent des amendes extrêmement lourdes menaçant l’existence des entreprises de presse. Les dispositions de la nouvelle législation sont plus répressives, plus restrictives.
Par ailleurs, la suppression de la peine privative de liberté acquise de haute lutte est gravement remise en cause. En tout état de cause, il serait salutaire qu’une discussion se tienne entre le gouvernement et les organisations professionnelles sur ces articles à problème en vue de mettre en place un cadre législatif consensuel et plus adapté » a dit Déba dans le plaidoyer.
Joël DALLY