Satisfaction totale pour Raoul Chipenda, le responsable du Groupe d’Etude Technique de la CAF et ses membres qui, hier lundi 05 février 2024, face à la presse au Palais de la Culture, ont fait le point technique et tactique de la compétition. Il ressort des propos des techniciens que les sélections nationales qui prennent part au tournoi, ont évolué au plan tactique et technique. Pour Clémentine Touré qui était chargée d’étudier les jeux des équipes, la plupart des sélections ont joué avec des blocs médians qui ont permis aux attaquants de mieux jouer leur rôle de premiers défenseurs, les transitions étaient bonnes dans les phases de jeu. « Nous avons constaté les trois différents blocs, c’est-à-dire les blocs bas, hauts et médians. Mais toujours est-il que la constitution des blocs était dans le but de les rendre plus compacts. Même si au niveau de certaines équipes, il y avait de l’espace et qui se sont beaucoup exposées, force est de constater que la plupart des équipes étaient bien organisées en blocs compacts avec les lignes bien resserrées en fermant les intervalles pour empêcher la verticalité des passes en profondeur. Certes, certaines équipes ont réussi à contourner ce bloc, et ont obligé l’adversaire à attaquer sur les côtés. Cependant, dans les différents systèmes que nous avons observés, le 4-3-3 ou le 4-4-2, permettent toujours aux attaquants dans les couloirs de toujours redescendre pour fermer le bloc et le rendre plus compact. Certaines équipes se sont beaucoup exposées en lignes défensives, où nous avons constaté que cinq buts ont été inscrits en phase de contre-attaques », a-t-elle indiqué. Analyse que confirme le président de la Commission du Groupe Technique d’Etude, Raoul Chipenda, lorsqu’il affirme : « Je pense que cette compétition est la meilleure CAN de tous les temps, en raison des résultats, des surprises et des buts qui sont marqués dans les dernières minutes. Les joueurs n’ont pas peur de se battre jusqu’à la dernière minute. Les coaches jouent un rôle important. L’équipe technique travaille tous les jours, avec des outils pour donner les éléments au département technique. »
La révolution des gardiens de but
Joseph Antoine Bell, l’ex-international gardien de but du Cameroun, qui fait partie du Groupe d’Etude Technique, n’a pas manqué de noter le progrès fait par les gardiens de but africains lors de cette compétition. S’il a fait cas du gardien de but sud-africain, Ronwen Williams qui a arrêté quatre tirs au but, il pense que le jeu de libero des gardiens oblige les équipes à jouer haut lors des rencontres. « Les gardiens de but ont révolutionné les jeux. Nous avons vécu un grand spectacle. Les gardiens de but africains ont atteint un niveau mondial, à tel point qu’ils contribuent à faire évoluer leurs équipes. Nous sommes dans la meilleure CAN. On vit une compétition exceptionnelle en Côte d’Ivoire. Le gap entre les équipes est en train de se réduire. Il y a de la qualité chez les entraîneurs. Il y a dans leur coaching, un réel impact, des équipes plus disciplinées, plus consistantes dans leurs plans de jeu. Ce qui faisait défaut par le passé. Les staffs techniques utilisent les outils pour analyser les performances des joueurs », a-t-il confié.
60% des joueurs évoluent en Europe
L’une des choses qui a permis à la compétition de connaître une évolution, c’est le fait que 60% des joueurs évoluent en Europe, mais ce n’est pas la seule raison. Car, 12 % évoluent en Afrique, notamment en Afrique du Sud, en Egypte, en Namibie, en Gambie et au Maroc. Ils ont apporté un plus à la compétition, sans oublier les joueurs qui évoluent en Asie et en Arabie Saoudite, une chose qui démonte du progrès effectué par les sélections africaines.
La Côte d’Ivoire et la Gambie les plus jeunes sélections de la compétition
Sur les 629 joueurs qui participent à la CAN, la moyenne d’âge est de 28 ans, selon les statistiques des experts de la CAF. Les sélections ivoiriennes et gambiennes sont les sélections les plus jeunes dont l’âge moyenne est de 26 ans. Une situation qui permet aux équipes de ne pas trop sentir la fatigue. La pause rafraîchissement permet aux joueurs de récupérer, les techniciens en profitent pour donner des consignes et apporter des corrections dans leur système de jeu en parlant aux joueurs. « Une de nos préoccupations à ce tournoi, était le climat et la température. Nous avons des idées claires pour apprécier cela. Si la température passe à 28 degrés, nous avons une pause rafraîchissement. Dans les conditions extrêmes, nous pouvons avoir deux pauses par mi-temps. Heureusement, cela n’est pas arrivé. La pause rafraîchissement dure deux minutes et permet aux entraîneurs de parler avec leurs joueurs », soutient Raoul Chipenda. Signalons que ce Groupe Technique était composé de Raoul Chipenda, Sébastien Bassong (Cameroun), Abdul Faisal Chibsab (Ghana), Edgar Watson Suuibi (Ouganda), Clémentine Touré (Côte d'Ivoire), Joseph Antoine Bell (Cameroun), Herita Ilunga (RD Congo), Abraham Mebratu (Éthiopie), Michaël Amenga (Kenya).
Dou Nicaise