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Africa Sports : Kuyo Téa peut-il réussir ?

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C’est un nouveau départ que le club Vert et Rouge amorce depuis le 28 novembre dernier. Élu il y a une dizaine de jours seulement à la tête de l’Africa Sports d’Abidjan, Kuyo Téa Narcisse est déjà en train d’impulser une dynamique nouvelle au sein de ce club marqué par des crises interminables.

            

Club mythique de Côte d’Ivoire qui a vu défiler en son sein, des grands noms du football africain, tels que Kader Keïta, Jean-Jacques Tizié, Sékou Touré, Miézan Pascal, Joseph Antoine Belle ou encore Alex Chola, l’Africa Sports doit retrouver son lustre d’antan. Kuyo Téa le sait, c’est pourquoi, il s’y est engagé, dès son élection. Aujourd’hui, les données ont changé chez les Oyés. Les nombreux problèmes les ont conduits en Ligue 2. L’Aiglon a perdu beaucoup de duvets. Les chantiers pour retrouver ce puissant club qui faisait trembler ses adversaires, sont vastes. Pour Fernand Dedeh, journaliste sportif, l’arrivée de Kuyo Tea Narcisse devrait « permettre de remettre l’Africa Sports sur les rails. Ramener ce club en ligue 1, est désormais une urgence. C’est l’un des principaux défis auxquels devra faire face Kuyo Téa Narcisse pour ses nouvelles missions. Il lui faudra plus d’imagination, de détermination pour asseoir et faire avancer son programme ».

 

Une nouvelle dynamique en marche

 

Kuyo Téa pourra-t-il réussir là où les autres ont échoué ? C’est la grosse interrogation. Car, les priorités sont nombreuses : bâtir en urgence, une solide équipe compétitive, assainir les finances du club, trouver des sponsors, rassembler tous les membres associés. Ce sont tous ces ingrédients qui permettront à l’Africa de revenir le plus rapidement dans l’élite. « J’en appelle à toutes et à tous, de nous tendre la main. Chacun doit apporter ce qu’il peut dans l’intérêt du club, de nos supporters et de la jeunesse ivoirienne, en particulier. D’ici la semaine prochaine, nous reprendrons les travaux de notre siège. Nous allons constituer une équipe solide qui va faire face au championnat. Nous nous mettons en route », avait annoncé le nouveau patron des Oyés. Aussitôt dit, aussitôt fait. Kuyo Téa a rencontré le 2 décembre dernier au stade Robert Champroux à Marcory, le staff technique, les encadreurs et les athlètes qu’il a trouvés en place. Il a exigé que tous les joueurs présélectionnés soient soumis à une visite médicale obligatoire, afin de déterminer leurs capacités individuelles à la pratique du sport de haut niveau. Ce qui a été fait sous la houlette de docteur You Zan, les jours qui ont suivi.

 

Un engagement fort à l’égard des athlètes

 

« Ne soyez pas tristes. Croyez-en vous. Ayez confiance en vous. Et sachez que je suis venu pour essayer de dissiper vos inquiétudes. Soyez éveillés et solidaires dans l'effort pour le renouveau de l'Africa », s’est engagé le tout nouveau président de l'Africa Sports d'Abidjan, à l’endroit des athlètes. En plus de l’équipe, le président devra faire face en urgence, aux problèmes administratifs et structurels dont souffre le club. Des assurances ont été données quant à la question du siège. Le président Kuyo Téa a promis, aussi, le retour très prochainement, du journal ‘’Les Aiglons’’. Selon des sources, l’équipe de rédaction est déjà à l’œuvre, toutes les dispositions techniques et financières sont également en train d’être prises pour son retour dans vos kiosques. Après 12 jours dans le fauteuil de président, Kuyo Téa veut insuffler une nouvelle dynamique au sein du club Vert et Rouge. « Je crois que les résultats du vote plaident en sa faveur. Le fait que Vagba n'en dise pas le contraire, corrobore ce que je dis, même si juridiquement, il y a problème. Je vais plus loin, c'est non seulement un ancien joueur, mais aussi un ancien président. Il a par conséquent, la chance de savoir où il va », se félicite Koné Yaya Toutou, consultant sportif. « Je n'aime pas beaucoup les retours aux sources pour la simple raison qu'au retour, la maison a changé par conséquent, il faut s'y faire au risque de connaître la banqueroute à la manière de Tapie, à Marseille », prévient-il. Pour M. Koné, « la tendance veut aujourd'hui que les anciens joueurs tiennent les rênes de leurs clubs, surtout quand ils ne sont pas étrangers à leurs résultats. Cependant, j'aurais été à sa place, que je chercherais à faire l'union sacrée autour du club. Pour étayer cette volonté, il devrait tendre la main à son adversaire qui semble habité de la volonté de faire avancer le club ».

 

Ne pas courir plus vite que la musique

 

Koné Yaya Toutou invite le nouveau président à garder la tête froide : « Je voudrais lui demander de ne pas mettre la charrue avant les bœufs. Qu'il prenne garde de ne pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. J'ai lu une déclaration qui viendrait de lui. "L’Africa Sports ne passera pas plus d'une saison en ligue 2". Cette ligue est différente de celle qu'il connaît. Qu'il se renseigne auprès des Stadistes et des Stellistes. La réponse consacrée est que l'Africa, ce n'est ni l'un ni l'autre club. Le comportement de celui qui a vu le lion et celui qui en a entendu parler, n'est pas le même. Je lui souhaite beaucoup de chance, car la place des clubs de renom n'est pas à ce niveau. Vivement que les quatre se retrouvent en ligue 1, pour le bien des supporters de notre génération et les autres ». Ancien président de l’Africa, Légré Philippe souhaite que « l’Africa sorte au plus vite de cette crise, de tous les problèmes qui le minent. Si M. Kuyo a été élu, c’est à lui que revient la charge de conduire l’Africa ». Quant à Claudine Nahounou, Amazone de l’Africa, « Kuyo Téa est un ancien de la maison. Il a déjà fait ses preuves, il n’y a pas de raison qu’il ne puisse pas réussir cette fois encore ». L’Africa, dira-t-elle, « c’est une famille. Il a été élu, c’est lui qui conduit désormais la politique et la destinée du club. Nous nous devons de nous rassembler autour de cet idéal pour le bien de l’Africa ». Pour sa part, Eliane Hervo-Akendengué, journaliste-consultant, souligne : « Kuyo Téa, c’est un ancien de la maison. Il a les compétences pour gérer ce club, il l’a déjà fait. À l’entendre, il sait de quoi il parle. Il n’est pas nouveau dans cette maison. Il faut que tous respectent ses choix. Il a été élu à une grande majorité, ça se respecte. Il a un vécu ». Cependant, fait-elle remarquer : « les réalités d’hier ne sont pas les mêmes aujourd’hui. Avant, il y avait plus de moyens, c’était un peu plus simple de gérer cet Africa-là. Aujourd’hui, avec la crise, les conditions nouvelles, la Covid-19, c’est un challenge pour lui de réussir. Il n’a plus les mêmes hommes autour de lui, les joueurs sont différents, le championnat de Ligue est quasiment inconnu ».  Pour elle, « c’est un défi, certes, mais il est important que tout le monde se retrouve afin d’apporter sa pierre à l’édifice. Les Membres associés n’ont pas le droit de lui laisser tout entre les mains. Pour qu’on retrouve ce grand club, pour que la Côte d’Ivoire ait des clubs compétitifs sur le continent, il faut que les uns et les autres s’investissent tous. C’est ce qui va nous permettre d’avoir une sélection forte afin de gagner encore des titres ».

 

Manuel Zako

 

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