Il a été initié par l’Association Nationale d’Aide à l’Enfance en Danger (ANAED). Le lancement du projet, selon la directrice exécutive de cette association, Ségama Marie Traoré, est parti de certains constats.
En dépit des progrès significatifs que la Côte d'Ivoire a enregistré en matière d’état civil, à travers le renforcement de son dispositif institutionnel, juridique et opérationnel, l'absence de données fiables sur les décès des femmes limite la capacité du gouvernement et des partenaires au développement à élaborer des politiques de santé efficaces, basées sur des interventions spécifiques en congruence avec les réalités de vie et les besoins réels des femmes.
La persistance, dans de nombreuses communautés rurales, de pesanteurs socioculturelles et de pratiques néfastes sont aussi pour quelque chose. La femme, dans plusieurs communautés, a rarement accès à la propriété de biens ou de terres et ne dispose pas, en général, de richesses transférables.
Aux résistances socioculturelles à la déclaration des décès, s’ajoutent le difficile accès aux bureaux d’état civil en zone rurale, le manque de sensibilisation sur l’importance de la déclaration et de l’enregistrement des décès des femmes et les formalités liées à inhumation des corps qui s’avèrent relativement prohibitives pour les populations locales en dépit de la gratuité de la déclaration de décès.
C’est en réponse aux disparités créées par ces faits que l’ANAED avec l’appui institutionnel du ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, a lancé le PASEF-CI. « Nous sommes réunis ce matin pour partager une vision commune : celle d’un système d’enregistrement des faits d’état civil inclusif et efficace, qui prend en compte les spécificités et les besoins des groupes les plus marginalisés notamment les femmes », a relevé Mme Ségama Marie Traoré dans ses propos introductifs.
Elle ajoutera par la suite : « Cet atelier marque le point de départ d’une collaboration fructueuse entre acteurs institutionnels, société civile et partenaires techniques ».
Le directeur en charge du Genre et de l’équité du ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, Kouamé Issouffou, a indiqué de prime abord que l’état civil constitue le socle des droits humains et de la citoyenneté. Il garantit ainsi l’accès aux services essentiels, facilite la planification des politiques publiques et contribue à l’inclusion sociale.
Le PASEFCI se présente aux yeux de Kouamé Issouffou comme une réponse stratégique, qui vient combler la non-déclaration des décès des femmes.
Le ministère selon Kouamé Issouffou s’engage à apporter un appui institutionnel, technique, et à mettre en place une plateforme de plaidoyer pour assurer que les résultats de ce projet soient valorisés et intégrés dans les réformes nationales de l’état civil.
Pr Coulibaly Zoumana et Douayéré Roger, les experts en charge de conduire les études terrains, ont présenté le cadre général de mise en œuvre du projet.
Il faut retenir que la phase 1 du PASEFCI s´exécutera sur 12 mois avec les acteurs clé de l'état civil dans la région de la Bagoué. Les résultats pourront être étendus à l'ensemble des services de gestion de l'identité civile.
Aristide Otré