Société

Convention sur l’eau des Nations Unies :  La Côte d’Ivoire devient le 10e pays africain à adhérer 

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Abidjan, 17 juillet 2024 – Face à l’augmentation du stress hydrique et aux effets du changement climatique sur les ressources en eau partagées avec ses voisins, la Côte d’Ivoire a adhéré à la Convention des Nations Unies sur l’eau. Elle devient ainsi le 53e État partie et le 10e pays africain à adhérer à ce traité visant à améliorer la gestion commune de l’eau au-delà des frontières.

Selon la Commission Économique des Nations Unies pour l’Europe (CEE-ONU), qui assure le secrétariat de la Convention, cette adhésion renforce la dynamique de coopération en matière d’eau en Afrique, où plus de 90 % des ressources en eau se trouvent dans 63 bassins partagés par plusieurs pays.

« L’adhésion de la Côte d’Ivoire est une étape cruciale pour le multilatéralisme et réaffirme le rôle de la Convention comme outil de soutien à la coopération pour la paix, le développement durable et l’adaptation au changement climatique », a déclaré Tatiana Molcean, Secrétaire exécutive de la CEE-ONU.

La Côte d’Ivoire, 9e économie d’Afrique, partage huit bassins fluviaux transfrontaliers (Volta noire, Bia, Tanoé, Comoé, Niger, Sassandra, Cavally et Nuon) avec le Ghana, le Burkina Faso, le Mali, la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone. Répondre aux besoins en eau de sa population croissante de 30 millions d’habitants, augmentant de 2,5 % par an, est un défi majeur.

Les ressources en eau du pays sont menacées par l’urbanisation, le changement climatique, la sécheresse, les inondations et la pollution due aux déchets agricoles, industriels, à l’orpaillage illégal et aux eaux usées non traitées. De plus, elles sont inégalement réparties, créant des zones de stress hydrique dans le nord et le nord-est.

« L’adhésion de la Côte d’Ivoire à la Convention favorisera les relations avec nos voisins avec lesquels nous partageons des ressources en eau », a affirmé Laurent Tchagba, ministre des Eaux et Forêts.

Selon le dernier rapport sur l’indicateur 6.5.2 des Objectifs de développement durable (ODD), seuls 25 % de la zone du bassin transfrontalier de la Côte d'Ivoire sont couverts par des accords opérationnels, et aucun aquifère transfrontalier partagé n'est couvert par de tels accords.

Depuis l’ouverture mondiale de ce traité à tous les États membres de l’ONU en 2016, plusieurs pays africains y ont adhéré, notamment le Tchad, le Sénégal, le Ghana, la Guinée-Bissau, le Togo, le Cameroun, le Nigéria, la Namibie et la Gambie. Les quatre plus grandes économies d’Afrique de l’Ouest – le Nigéria, le Ghana, le Sénégal et la Côte d’Ivoire – sont désormais parties à la Convention.

La 10e session de la réunion des parties à la Convention, prévue à Ljubljana, en Slovénie, du 23 au 25 octobre, devrait catalyser cet élan.

Selon la Banque africaine de développement, une personne sur trois en Afrique est actuellement confrontée à l’insécurité de l’eau, et seulement 58 % des Africains ont accès à des services d’eau potable gérés en toute sécurité. Cependant, l’eau possède un potentiel de transformation énorme, avec moins de 5 % des terres cultivées irriguées et seulement 10 % du potentiel hydroélectrique de l’Afrique utilisé.

Lavenir avec Aip

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