Société

Crise immobilière au MIDD: Gnogbo Paul cède sous la pression des souscripteurs

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Ici, des manifestants réclamant leur titre foncier. (Ph : EF)
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Près de 2000 enseignants du primaire public de Côte d’Ivoire, membres du mouvement des instituteurs pour la défense de leurs droits (MIDD), sont dans le désarroi. Suite à une opération immobilière à laquelle ils ont souscrit en 2008, ils n’ont pas encore obtenu gain de cause.

Paul Gnogbo, Secrétaire général national du MIDD et actuel président de la Mutuelle générale des fonctionnaires et agents de l’État de Côte d’Ivoire (MUGEFCI), fait face à une fronde au sein de ce mouvement. Des enseignants du primaire public de ce syndicat réclament le morcellement de leur terrain, afin d’en jouir pleinement. Un terrain d’une superficie de 80 hectares situé à Ébimpé. Ils l’ont manifesté bruyamment le vendredi 03 novembre 2023 à la Cathédrale Saint Paul du Plateau. Ce jour, sur convocation du premier responsable du MIDD, s’est tenue une assemblée générale suivie d’une conférence de presse sur le projet immobilier, qui date de 2008. Des non-votants, des malades, des retraités, membres du collectif pour la défense des intérêts des souscripteurs du projet SOPHIA-MIDD (CODISOPROSM), qui ne savent plus à quel saint se vouer, ont tenu, advienne que pourra, à faire le déplacement à la Cathédrale. L’affaire remonte à 2008. Ces instituteurs, au nombre de 2000, tous membres du MIDD, alors dirigé par Mesmim Comoé, ont souscrit à un projet immobilier avec la Société pour la promotion de l’habitat immobilière et de l’aménagement (SOPHIA. Le projet immobilier portait sur la réalisation de 3240 logements au profit des souscripteurs. Ils étaient précomptés à la source, à raison de 40 000 F CFA mensuellement. En 2012, les cotisations ont pris fin et les souscripteurs s’attendaient à bénéficier des premiers logements. Que nenni ! Quinze ans (15) ans après, aucune réalisation n’a été faite sur le site, bien que le MIDD ait obtenu son ACD depuis 2015. Désillusionnés face au mutisme des dirigeants du MIDD, des souscripteurs vont s’organiser en réseau et porter l’affaire devant les tribunaux et à la Police économique.

L’assemblée générale de rentrée du MIDD a été l’occasion pour Gnogbo Paul et ses camarades, dont certains sont décédés et d’autres, retraités, d’essayer de trouver une solution à cette crise.

 Les assurances de Gnogbo Paul                                                             

Le dialogue n’a pas été facile entre Gnogbo Paul et les plaignants. Les deux camps ont par moments, failli en venir aux mains. Des coups de gueule de part et d’autre, étaient observés. Le collectif des mécontents était intransigeant sur sa revendication, à savoir le morcellement du site afin de permettre à chaque souscripteur de bénéficier de sa parcelle.  Les superficies varient de 300 m2 à 500 m2. Après des échanges houleux, les souscripteurs ont obtenu gain de cause. Gnogbo Paul leur a donné l’assurance que leur préoccupation sera prise en compte. « Les souscripteurs sont les camarades de lutte qui sont avec nous. Ils ont souscrit au projet Sophia. Au regard de l'avancée de l'âge et d'un certain nombre de contraintes, ils souhaitent qu’on puisse soustraire une partie de leurs terrains pour leur donner en nature. C'est pour cette négociation qu'ils sont venus. Mais par manque de communication, il y a eu beaucoup d'incompréhensions. Nous venons de nous parler et nous nous sommes compris. Nous allons recenser ceux qui veulent des espaces et nous verrons dans quelle mesure ils les auront », a rassuré Gnogbo Paul.  Poursuivant, il a toutefois précisé que « tout cela sera encadré juridiquement pour ne pas qu'après, ils aient des problèmes avec la loi ». À la question de connaître les raisons du retard mis dans l’exécution du projet, le syndicaliste a répondu qu’il n’est pas du fait du MIDD, mais d’une crise entre le promoteur et les communautés villageoises.  « L'espace n'est pas loti matériellement. C'est après le lotissement matériel et la purge de tous les droits coutumiers, qu'on pourra leur donner une partie en nature. Tant que ces exigences normales ne sont pas réglées, il sera difficile de leur donner un terrain. Il y a eu des problèmes entre le promoteur et l'État de Côte d'Ivoire. Ce qui a retardé beaucoup de choses.  Parce que c'est le promoteur qui devrait purger les droits coutumiers ». Gnogbo Paul a indiqué qu’il n’est pas responsable de cette lenteur et du manque de communication entre les souscripteurs et le MIDD, parce qu’il vient de prendre les rênes du syndicat : « Je suis devenu secrétaire général national il y a deux ans. Je n'étais pas le chef avant ». En outre, l’immatriculation du site au nom du MIDD, vise, selon lui, à préserver le terrain : « C’est pour éviter les débats de personne. Nous voulons que le projet soit porté par la structure qui est une personne morale. Quand la personne morale porte une structure, l’État est plus apte à lui apporter des avantages qu’a des individus ».

1 milliard 800 millions décaissé par le promoteur pour les purges

Quant au promoteur, Touré Hamed Boa, il a promis que les souscripteurs ne seront pas laissés pour compte. Ils bénéficieront des retombées de leurs cotisations. Il a souligné que la lenteur dans la réalisation du projet est due à une crise entre son entreprise et la communauté villageoise d’Ébimpé. Touré Hamed Boa a donné la garantie que la situation s’est normalisée, il y a quelques jours, après s’être acquitté du montant d’1 milliard 800 millions CFA au titre du règlement des purges à la communauté villageoise : « Il y a eu par moments, des incompréhensions qui ont perturbé le projet, non pas que le MIDD n’a pas joué son rôle, mais il y a eu des incompréhensions entre les communautés villageoises et le promoteur ».  

 

Ernest Famin

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